L’Assemblée nationale et le Sénat ont très largement adopté la nomination de l’ex-député MoDem Sylvain Waserman à la tête de l’Ademe, l’agence de la transition écologique, ce 5 juillet 2023. En avril 2023, le Parlement avait retoqué le premier choix présidentiel, Boris Ravignon, devant sa volonté de conserver son mandat de maire de Charleville-Mézières.
Le feuilleton de la nomination du nouveau président de l’Ademe, l’agence chargée de la transition écologique en France, a probablement connu sa conclusion, ce 5 juillet 2023, avec la validation, par l’Assemblée nationale et le Sénat, de la nomination de Sylvain Waserman, ex-député MoDem, battu en 2022 par un candidat LFI et proposé par le président de la République après le camouflet de son premier choix, Boris Ravignon.
La nomination du maire LR de Charleville-Mézières à la tête de l’Ademe avait été très critiquée. D’abord parce que ce dernier s’était rangé au coté d’Emmanuel Macron à la fin de la campagne présidentielle de 2022, alimentant légitimement le sentiment d’un renvoi d’ascenseur. Mais surtout parce qu’il entendait conserver son mandat de maire et de président d’Ardenne Métropole en même temps que son poste de directeur de l’Ademe.
Le choix de Boris Ravignon avait été, dans un premier temps, validé par le Parlement, de justesse, en décembre 2022, par 29 voix pour et 33 contre, n’atteignant pas le majorité des trois-quarts nécessaires pour s’opposer à une nomination émanant de l’Élysée. Mais ce premier vote ne concernait qu’un premier mandat de quatre mois, achevant celui de son prédécesseur.
Boris Ravignon a donc du se présenter, une seconde fois, début avril 2023, devant les représentants du Sénat et de l’Assemblée. Et cette fois, sa volonté de conserver ses mandats locaux n’est plus passée. 32 voix pour, 57 voix contre : la messe était dite.
C’était la première fois qu’un candidat désigné par l’Élysée, à la tête de l’Ademe ou à une autre agence, est refusé par le Parlement, depuis que cette procédure de nomination a été introduite en 2008 à l’article 13 de la Constitution.
Emmanuel Macron a alors choisi un candidat beaucoup moins polémique. Sylvain Waserman avait même précisé, en aval du vote, qu’il arrêterait toute activité professionnelle s’il était choisi. Il avait défendu également une « nécessaire coordination entre les bras armés de la puissance publique et de l’Etat ».
Durant l’audition préalable au vote, il a enfoncé le clou, indiquant que sa boussole serait « l’efficacité carbone de l’euro investi », afin que l’argent public soit dépensé de manière efficace au service de la transition.
Cette nomination a finalement été acceptée par 28 voix favorables et 4 voix contre parmi les membres du Sénat, 46 voix pour et 6 voix contre, parmi ceux de l’Assemblée, soit un total de 74 pour et 10 contre. Un plébiscite qui doit autant aux compétences du candidat qu’à la volonté de marquer une nette différence avec celui qui avait été refusé début avril.