Carburants renouvelables : les compagnies aériennes mettent la pression - L'EnerGeek

Carburants renouvelables : les compagnies aériennes mettent la pression

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Lors de son assemblée annuelle, ce 6 juin 2023, l’Association internationale du transport aérien (Iata) a demandé aux gouvernement de lui une « juste part » des carburants renouvelables, dont la production devrait fortement augmenter d’ici 2028. L’Iata espère ainsi tenir ses objectifs de décarbonation, qui reposent très largement sur les carburants d’aviation durables (SAF). L’association a aussi critiqué le choix de l’Union européenne d’imposer une proportion croissante de SAF dans les carburants aériens.

L’Iata veut que les carburants d’aviation durable obtiennent « leur juste part de la production » des carburants renouvelables

Le transport aérien pèse pour 3 % des émissions de CO2 mondiales, mais c’est l’un des secteurs dont la décarbonation s’annonce la plus compliquée. L’Association internationale du transport aérien (Iata), fédération qui regroupe 300 compagnies aériennes représentant 83 % du trafic aérien mondial, s’est donnée pour objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

Durant son congrès annuel, qui s’est tenu du 4 au 6 juin 2023 à Istanbul, cette question est revenue avec insistance. Le 6 juin 2023, le directeur général de l’Iata, Willie Walsh, a fermement pris position pour obtenir une part substantielle des carburants renouvelables (issus de la biomasse ou d’huiles usagés), dont la production devrait exploser d’ici 2028 (estimé par l’Iata à 69 milliards de litres).

Le secteur aérien est en concurrence acharnée avec le transport routier (biodiesel pour les camions) et le bâtiment (biogaz pour le chauffage) pour capter la production issue des bioraffineries. Willie Walsh a ainsi demandé « aux gouvernements d’agir pour faire en sorte que les carburants d’aviation durables (“sustainable aviation fuel”, ou SAF) obtiennent leur juste part de la production ».

Pour l’Iata, le SAF, qui ne représente aujourd’hui que 0,1 % du carburant utilisé par l’aviation, doit en effet couvrir 62 % de l’effort des compagnies aériennes pour atteindre la neutralité carbone. Sa production a atteint 300 millions de litres en 2022 (deux fois de plus qu’en 2021). Pour tenir ses objectif, l’Iata compte sur 30 milliards de litres en 2030.

L’Iata a dénombré « plus de 130 projets » de production de carburants renouvelables par « plus de 85 industriels dans 30 pays », qui devrait être opérationnel d’ici 2028. « Si la production de carburants renouvelables atteint 69 milliards de litres en 2028, la trajectoire vers 100 milliards de litres d’ici à 2030 serait réaliste. Si 30% est du SAF, le secteur pourrait atteindre son objectif de 30 milliards de litres », a précisé l’Iata.

Les compagnies aériennes : engagées pour le climat, mais opposées à la directive européenne sur les carburants d’aviation durables…

Globalement, la fédération a défendu sa volonté d’assurer une décarbonation aussi rapide que possible du secteur aérien. Mais des ONG, comme Transport & Environnement, ont pointé un double discours, en raison de l’opposition de l’Iata à la directive européenne sur le SAF.

« L’Iata parle de son engagement pour le climat, tout en critiquant le mandat SAF de l’UE et en faisant pression pour des règles plus faibles. L’association des compagnies aériennes continue de se contredire – nous avons besoin de moins de paroles creuses et de plus d’action », a tweeté l’ONG.

Le Parlement et le Conseil européens ont en effet adopté fin avril 2023 un accord pour incorporer progressivement du SAF dans les carburants aériens, avec une obligation de 2 % en 2025, de 6 % en 2030, de 20 % en 2035, jusqu’à 70 % en 2050, en y incluant petit à petit des carburants de synthèse combinant du CO2 capturé et de l’hydrogène issu de sources décarbonées.

Le 5 juin 2023, durant la seconde journée de l’assemblée, Willie Walsh a critiqué ce texte, notamment son aspect contraignant, saluant au contraire les incitations fiscales des États-Unis sur ce sujet. Il s’est également opposé à la volonté de l’Union européenne de taxer le kérosène fossile et au choix français d’interdire certains vols courts-courriers.

« Je pense qu’il est juste de dépeindre l’UE comme étant anti-aviation, alors que d’autres parties du monde sont très positives et pro-aviation », a-t-il notamment déclaré.De quoi provoquer l’ire d’activistes climatiques.

Rédigé par : La Rédaction

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