Durant le Dialogue de Petersberg sur le climat, à Berlin, ce 2 mai 2023, le président émirati de la COP28 Sultan Ahmed al-Jaber (également ministre de l’industrie des Émirats arabes unis et président d’ADNOC, le géant pétro-gazier d’Etat) a appelé à tripler les capacités de production électrique d’origine renouvelable d’ici 2030, puis les doubler à nouveau d’ici 2040.
Sultan Ahmed al-Jaber, président émirati de la COP28, appelle à tripler la puissance renouvelable installée d’ici 2030
Le choix des Émirats arabes unis de nommer Sultan Ahmed al-Jaber comme président de la COP28 qu’ils vont organiser en novembre 2023 a été très critiqué. L’homme est certes de le représentant du pays pour le climat, mais c’est aussi son ministre de l’Industrie et, surtout, le président d’ADNOC, le géant national des hydrocarbures.
Mais, invité à prendre la parole durant Dialogue de Petersberg sur le climat, à Berlin, ce 2 mai 2023, Sultan Ahmed al-Jaber s’est montré particulièrement offensif sur le déploiement des renouvelables : « Nous allons accélérer le développement des énergies renouvelables, qui doivent tripler leur capacité d’ici à 2030 et la doubler à nouveau d’ici à 2040 », a-t-il déclaré.
Il aurait déjà formulé cet objectif durant le huis clos du sommet du G7 à Sapporo, mi-avril 2023. Cette ambition est par ailleurs alignée sur celle de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), qui appelle à installer 1 200 GW de puissance renouvelable par an d’ici 2030. En 2022, 300 GW seulement ont été installés.
Réduire les émissions des combustibles fossiles, pas leur usage…
« Nous devons nous concentrer sur l’élimination progressive des émissions de combustibles fossiles, tout en mettant en place des alternatives viables et abordables sans carbone », a ajouté le président de la COP28. Il n’a donc, détail sémantique qui a son importance, pas appelé à réduire l’utilisation des combustibles fossiles, mais leurs émissions… notamment par des procédés de capture du carbone.
Il a également lancé un appel aux pays et entreprises participants à la COP28 de relever les ambitions, et d’y annoncer « des engagements ambitieux, transparents et responsables », une déclaration classique à la veille d’une COP- mais qui n’est presque jamais suivie d’effets. Il a aussi réclamé une refonte du FMI et de la Banque mondiale pour leur permettre de « débloquer beaucoup plus de financements, atténuer les risques et attirer plus de capitaux privés ».
Il est enfin revenu sur la promesse des pays développés de verser chaque année 100 milliards de dollars aux pays en développement pour faire face au réchauffement, un engagement fait en 2009, qui devait entrer en vigueur en 2022, mais qui n’a été tenu qu’à un peu plus de 80 %.
« Dans le cadre de mes actions de sensibilisation, je demande aux pays donateurs de fournir une évaluation de la réalisation de cet engagement avant la COP28 », a affirmé Sultan Ahmed al-Jaber. A la tribune, la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, lui a répondu que cette somme de 100 milliards de dollars devrait être atteinte dès cette année, ou peu s’en faut.
Cette vibrante déclaration climatique du président de la COP28 a eu lieu le lendemain de la signature d’un accord à un milliard de dollars entre ADNOC (qu’il préside aussi) et TotalEnergies, pour que le premier fournisse du GNL au second.
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