Transition énergétique : plan d'investissement Etats-Unis / Emirats arabes unis de 100 milliards de $ - L'EnerGeek

Transition énergétique : plan d’investissement Etats-Unis / Emirats arabes unis de 100 milliards de $

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À quelques jours du début de la COP27, en Égypte, les États-Unis et les Émirats arabes unis ont annoncé, ce 1er novembre 2022, la signature d’un accord d’investissement commun de 100 milliards de dollars, pour financer des projets de transition énergétique (renouvelables, gestion des émissions, nucléaire, décarbonation des transports et de l’industrie).

Accord États-Unis / Émirats arabes unis pour investir 100 milliards de dollars dans les technologies bas carbone

Le président américain Joe Biden se rendra à la COP27, qui aura lieu du 6 au 18 novembre à Charm el-Cheikh, en Égypte, un an avant que les Émirats arabes unis n’accueillent la COP28. En prévision de ces événements, les deux pays (qui figurent toujours parmi les principaux producteurs d’hydrocarbures du monde) ont signé, ce 1er novembre, un accord pour un investissement commun en faveur de la transition énergétique.

Les États-Unis et les Émirats arabes unis veulent réunir « 100 milliards de dollars pour financer l’énergie propre dans les deux pays, soutenir des investissements commerciaux importants et apporter d’autres aides aux pays émergents dont le développement propre est tout à la fois sous-financé et essentiel à l’effort mondial sur le climat », précise la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, dans un communiqué.

« A travers le Partenariat pour l’accélération de l’énergie propre (PACE), les États-Unis et les Émirats arabes unis se concentreront sur le développement progressif de sources d’énergie à faibles émissions, avec pour objectif de déployer 100 GW d’énergie propre dans le monde d’ici à 2035 », complète Karine Jean-Pierre.

Outre ce plan massif d’installation de renouvelables, le plan prévoit également d’investir « dans la gestion des émissions nocives telles que le carbone et le méthane, le développement d’une technologie nucléaire avancée et la décarbonation des secteurs de l’industrie et des transports ».

Volonté émiratie d’investir dans toutes les énergies, y compris les hydrocarbures…

Cette annonce survient dans un contexte de tension entre les États-Unis et leur principal allié dans le Golfe persique, l’Arabie saoudite, accusée de faire le jeu de la Russie en limitant les quotas de production de pétrole de l’Opep+ pour maintenir les cours à un haut niveau.

Du coté émirati, cet accord survient le lendemain d’une annonce commune avec l’Arabie saoudite, invitant le monde à investir massivement dans toutes les énergies, y compris les hydrocarbures, pour répondre à une hausse mondiale des besoins en énergies qu’ils estiment à 30 % d’ici 2050.

« Le monde a besoin de toutes les solutions possibles: ce n’est pas le pétrole ou le gaz, le solaire ou l’éolien ou le nucléaire, mais tout cela en même temps. Si nous annulons tous les investissements en hydrocarbures, nous allons, en raison de leur déclin naturel, perdre cinq millions de barils de pétrole par jour chaque année de nos réserves actuelles » a ainsi déclaré, ce 31 octobre 2022, le ministre émirati de l’Industrie et des Technologies avancées, Sultan al-Jaber, dans une vision assez éloignée de l’urgence climatique.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Pas un mot sur l’efficacité énergétique, et pourtant..

    Synthèse (très) rapide d’études réalisée en Europe (qui s’appliquent en grande partie à d’autres zones géographiques et dans les cas plus cléments concernent alors le froid) et conclusions :

    Si les gouvernements donnaient la priorité à l’efficacité énergétique, cela pourrait réduire les émissions et les factures jusqu’à 40 % voire plus

    Seulement 13 % de l’énergie thermique en Europe est produite à partir de sources d’énergie renouvelables et 40 % à partir du seul gaz naturel. Par conséquent, il est désormais indispensable de débloquer un chauffage local, renouvelable et durable.

    Quatre mesures pour réduire les coûts de chauffage pour les consommateurs et les entreprises :

    1) Mandater des évaluations de l’efficacité énergétique pour tous les systèmes de chauffage des bâtiments

    50 % de la consommation d’énergie de l’UE est consacrée au chauffage et au refroidissement, la majeure partie étant destinée au chauffage des locaux.

    Plus de 125 millions d’Européens vivent dans la précarité énergétique

    En France les systèmes de chauffage inefficaces coûtent collectivement aux ménages 2,3 milliards d’euros en énergie gaspillée

    – Imposer des évaluations de l’efficacité énergétique de tous les systèmes de chauffage des bâtiments, avec un engagement à évaluer 40 % des bâtiments.

    Les enquêtes d’évaluation énergétique se concentrent de manière disproportionnée sur l’isolation et ne parviennent donc pas à traiter les inefficacités énergétiques à la source.

    En Europe les circulateurs inefficaces coûtent 7,5 milliards d’euros et 3,4 millions de tonnes de CO2 en énergie gaspillée. Le remplacement de ces pompes par des modèles plus récents pourrait permettre une économie de 5 % sur les factures d’électricité.

    2) Mandater les meilleures pratiques d’installation dans les quelques (1,7) million(s) de rénovations annuelles de chaudières

    80 % des bâtiments qui seront utilisés d’ici 2050 ont déjà été construits, la rénovation doit être un pilier essentiel de la stratégie énergétique.

    Les meilleures pratiques d’installation pour les chaudières devraient se concentrer sur des approches telles que l’équilibrage hydraulique, qui à lui seul peut améliorer l’efficacité énergétique jusqu’à 20 % (FH Münster – Université des sciences appliquées).

    Sur les 1,7 million de chaudières modernisées chaque année, il s’agit d’une opportunité importante de maximiser l’efficacité et de minimiser les coûts.

    3) Mandater toutes les collectivités locales pour élaborer un plan d’optimisation thermique des réseaux de chaleur d’ici 2024

    Le chauffage urbain qui utilise les énergies renouvelables et le surplus de chaleur comme principales sources d’énergie est le moyen le plus rentable de décarboner le secteur du chauffage.

    La planification d’un déploiement de réseaux de chaleur (plan Fit-for-55 de l’UE), dans toutes les autorités locales donnerait une sécurité de planification aux acteurs du marché et rendrait ainsi l’investissement plus attrayant.

    Cela devrait s’accompagner d’incitations des consommateurs à choisir les réseaux de chaleur et la désincitation pour les chaudières à combustibles fossiles, avec l’interdiction pure et simple de ces dernières.

    4) Lancer une campagne de sensibilisation du public sur les avantages d’un entretien régulier du système de chauffage

    La recommandation porte aussi sur la sensibilisation du public à l’efficacité énergétique, qui a encore un long chemin à parcourir pour rattraper celle sur l’urgence climatique, malgré les liens inextricables entre les deux.

    Plus d’un quart (26 %) des consommateurs ne surveillent jamais la performance énergétique de leur système de chauffage, tandis que 40 % ne la vérifient qu’une fois par an.

    Une campagne publique qui sensibilise les consommateurs aux opportunités d’améliorer l’efficacité énergétique serait un complément essentiel aux changements de politique concernant les infrastructures énergétiques.

    Le gain, pour les finances ainsi que pour l’empreinte carbone serait à la fois rapide et considérable

    Le potentiel de chauffage renouvelable se trouve dans le déploiement du solaire thermique et hybride couplé avec des pompes à chaleur et du chauffage urbain de 4e et 5e génération et du stockage inter-saisonnier. On estime que le chauffage urbain peut fournir de manière rentable 50 % de l’approvisionnement en chauffage de l’Europe avec les technologies actuelles, en raison de sa capacité à puiser dans les sources d’énergie renouvelables actuellement inutilisées.

    Le potentiel d’utilisation de ces sources au sein de l’UE est énorme.

    • Chaleur excédentaire des centres de données, des processus industriels, des supermarchés, des futures installations Power2X etc
    • Energie géothermique en particulier EGS (Enhanced Geothermal Systems) qui peut être installée quasiment partout

    Le potentiel d’utilisation de la géothermie dans divers processus industriels est également élevé. De nombreuses applications industrielles ont besoin de chaleur dans leurs processus à des températures inférieures à 150°C. Environ 30 % de la demande totale de chaleur industrielle en Europe nécessite des températures inférieures à 100°C et 57 % des températures inférieures à 400°C. Le secteur industriel représente environ 25 % de la demande d’énergie finale de l’UE et 60 % de cette demande concerne le chauffage des procédés.

    Les pompes à chaleur très haute température (jusqu’à 200°C) répondent en partie à cette demande

    • Chaleur des lacs, rivages, de l’eau potable et des eaux usées (récupération de chaleur, gazéification hydrothermale etc)
    • Grandes pompes à chaleur air/eau

    Et d’autres sources comme :

    • Stockage d’énergie sous forme d’eau chaude à partir de sources d’énergie renouvelables en période de pointe de production
    • Incinération/pyrolyse/gazéification des déchets
    • Solaire thermique plan et CSP, Biomasse, Biogaz, biométhane, électro-méthanogénèse etc

    L’utilisation des sources ci-dessus peut créer de manière rentable du chauffage pour les citoyens européens.

    A titre d’exemple, la chaleur excédentaire peut à elle seule fournir 25% de l’énergie nécessaire au chauffage urbain

    Cela contraste fortement avec le mix énergétique actuel dans le secteur du chauffage, où plus de 50% provient d’énergies fossiles.

    L’UE va déjà dans la bonne direction en renforçant ses ambitions grâce au paquet Fit-For-55 et récemment à la stratégie RePower EU. L’augmentation des ambitions dans le cadre de la directive sur l’efficacité énergétique et de la directive sur la performance énergétique des bâtiments est une étape nécessaire pour voir des changements généralisés dans les États membres.

    Cependant, dans le cadre de la législation proposée, davantage peut être fait.

    L’UE peut débloquer le chauffage durable en Europe dès maintenant, impliquant :

    • de Sécuriser la planification obligatoire de la chaleur dans les villes européennes, qui doit être pensée conjointement avec la planification énergétique, pour l’utilisation de la chaleur excédentaire et le stockage de l’énergie dans les réseaux de chauffage urbain.
    • Les rénovations de bâtiments devraient être poursuivies dans le cadre d’approches zonales, afin d’accroître plus rapidement la volonté d’investissement des réseaux de chauffage urbain basés sur les énergies renouvelables.
    • Toutes les rénovations de bâtiments doivent au moins assurer la préparation à basse température pour favoriser le déploiement de pompes à chaleur individuelles et de réseaux de chauffage urbain à base d’énergies renouvelables dont solaire thermique et hybride.
    • Sécurisation de l’équilibrage hydraulique obligatoire des systèmes de chauffage des bâtiments lors de l’installation de nouveaux équipements de chauffage ou de la réalisation d’inspections énergétiques, pour une optimisation rapide, économique et efficace du système de chauffage.
    • Fixer des exigences et des objectifs clairs pour la réutilisation de la chaleur excédentaire des centres de données, de l’industrie, des supermarchés etc
    • Définir et comparer les centres de données sur des indicateurs clés de durabilité, tels que la réutilisation de la chaleur excédentaire

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