Pour répondre aux exigences de la transition énergétique, les réseaux électriques d’Allemagne doivent être considérablement renforcés. En donnant symboliquement le premier coup de pioche de la ligne électrique Suedostlink de 540 kilomètres qui doit relier Magdebourg (Saxe-Anhalt) à la Bavière, ce 21 mars 2023, le ministre fédéral vert de l’Economie Robert Habeck a reconnu que l’Allemagne démarrait cette course de fond avec cinq ans de retard, mais en assurant qu’un changement de cap était en cours.
L’Allemagne veut rattraper son retard de déploiement des réseaux électriques
« C’est cinq ans trop tard parce que nous étions trop indécis. Nous allons mettre fin à cette indécision ». L’aveu, signé du ministre fédéral de l’Économie, Robert Habeck, est symptomatique : l’exécutif reconnaît que l’Allemagne a trop longtemps négligé le renforcement de ses réseaux électriques dans l’optique de la transition énergétique.
Le ministre était présent, ce 21 mars 2023, à Wolmirstedt (Saxe-Anhalt), près de Magdebourg, pour donner le premier coup de pioche symbolique du convertisseur qui marque le point de départ de la future ligne électrique Suedostlink de 540 kilomètres, qui rallier la Bavière d’ici 2027. « L’extension du réseau électrique doit être menée à bien et plus rapidement que prévu actuellement », a ajouté Robert Habeck.
La Bundesnetzagentur, l’agence fédérale des réseaux, a fixé un objectif de 14 000 kilomètres de lignes électriques supplémentaires. 2 300 kilomètres ont déjà été construits, 1 200 kilomètres ont reçu une autorisation, et 6 100 kilomètres sont en cours d’approbation. « Nous prévoyons de délivrer des permis de construire pour bien plus de 2 000 kilomètres de lignes d’ici fin 2024 », a affirmé, confiant, le président de la Bundesnetzagentur, Klaus Müller.
« La planification de nouvelles lignes électriques est comme un supertanker – le changement de cap vers des autorisations plus rapides est résolument amorcé, mais il faudra un peu de temps pour que le navire prenne la nouvelle direction. Les modifications législatives porteront leurs fruits à l’avenir », ajoute Klaus Müller.
Quand la multiplication des centrales EnR fait exploser la facture électrique
Au-delà des lignes électriques, d’autres infrastructures sont nécessaires pour accueillir plus de renouvelables intermittents. « Il faut des installations et un stockage plus flexibles afin de compenser les fluctuations de la production d’électricité des centrales éoliennes et solaires qui dépendent des conditions météorologiques. Les réseaux de transport sont d’une importance capitale, car de plus en plus, l’électricité n’est plus produite là où elle est principalement utilisée », précise un communiqué de presse rédigé pour l’occasion.
Reiner Haseloff (CDU), président de la Saxe-Anhalt, s’est félicité du rôle pionner de son Land en matière de renouvelables. Mais il a également pointé le fait que la multiplication des centrales de production électrique a nécessité une multiplication conjointe des points d’injection, ce qui a fait exploser le coût des infrastructures de réseau dans la facture électrique du Land. Aujourd’hui, la Saxe-Anhalt a les tarifs électriques les plus élevés d’Allemagne.
« Cela ne peut pas durer si nous voulons maintenir l’acceptabilité » des renouvelables intermittents, a affirmé Reiner Haseloff. Le ministre Robert Habeck a reconnu le problème : « le système est stoppé et bloqué par une erreur structurelle. Nous pénalisons les régions qui font en fait ce que la société veut. (…) Une solution doit être trouvée », conclut-il.
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