La hausse des coûts est partout, et parfois, énorme. Matières premières, composants électroniques, impact du coût du transport : tout concourt à rendre l’éolienne de plus en plus chère à fabriquer. Le souci, c’est que la plupart des éoliennes en fabrication dans les usines européennes ont été commandées… Bien avant la crise ! Certaines sont le résultat de commandes passées il y a deux, ou trois ans, dans un tout autre contexte.
Résultat des courses, ces éoliennes sont tout simplement fabriquées, vendues, à perte, ce qui plonge les constructeurs européens dans le rouge. Siemens Gamesa accuse ainsi une perte qui approche le milliard d’euros. General Electric, qui fabrique des turbines pour éoliennes, voit aussi son résultat impacté par la situation économique générale. Vestas, une entreprise danoise, dans le top 3 des constructeurs d’éoliennes européennes, va aussi publier prochainement des pertes colossales sur 2022.
La première réaction des fabricants d’éoliennes, des plans d’économie drastiques, se concrétisant par des destructions d’emplois massives, ne suffiront probablement pas à leur permettre de devenir rentables à nouveau. Les fabricants chinois sont en effet en embuscade, et ont tellement augmenté leurs capacités de production, qu’ils sont capables désormais de proposer des éoliennes en grande quantités aux énergéticiens qui veulent implanter de grands parcs d’éoliennes. Toujours, dans un souci de cohérence, avec le même modèle.
Le paradoxe est immense : la demande en éoliennes affiche une progression à deux chiffres, et n’est pas loin des trois chiffres, pour les années à venir. Mais les constructeurs européens risquent de rater la vague, exactement comme pour les panneaux photovoltaïques, aujourd’hui marché totalement trusté par les chinois…