Siemens Gamesa remplace General Electric dans l'éolien en mer

Siemens Gamesa remplace General Electric dans l’éolien en mer

Pas assez soutenue, la filière de l’éolien en mer n’exploite pas encore l’énorme potentiel du littoral français. Première victime de ces atermoiements, General Electric a finalement renoncé à fournir les turbines sur les 3 premiers parcs offshore français. Désormais le consortium Éolien Maritime France utilisera les turbines de Siemens Gamesa. Au Havre, la nouvelle a été chaleureusement saluée, au moment où la ville accélère sa transition énergétique. Avec cette annonce, les promesses de General Electric pour les créations d’emplois sont définitivement de l’histoire ancienne…

GE tourne le dos à l’éolien offshore en France

Pour les professionnels de l’éolien en mer, la nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie manque d’ambition. Après les alertes du Syndicat des énergies renouvelables (SER), General Electric renonce à équiper deux parcs éoliens offshore, prévus en 2012. La filiale dédiée aux énergies renouvelables de GE devait fournir les turbines des parcs éoliens offshore de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Courseulles-sur-Mer (Calvados) et Fécamp (Seine-Maritime). Seulement un parc bénéficiera donc de la technologie de GE tandis que les deux autres seront équipés par Siemens-Gamesa. EDF, opérateur des trois parcs se tourne désormais vers son partenaire allemand. Pour expliquer son renoncement, l’américain évoque de trop nombreux recours, il équipera d’ailleurs “le premier [des trois parcs] à être purgé de tout recours“.

En renonçant à deux tiers de ses parcs en France, GE devra peut-être faire une croix sur le développement de son usine de Montoire-de-Bretagne (Loire-Atlantique). Construite en 2014, elle devait assurer la production des nacelles des éoliennes. Seulement 25 emplois auraient été créés (selon les calculs du ministère de l’Economie) alors que ce sont 1 000 emplois qui avaient été promis du temps des appels d’offres. Le rachat (polémique) d’Alstom par GE va donc se solder par une nouvelle déconvenue…

Des turbines plus puissantes au cœur de la nouvelle stratégie

GE tourne le dos à la France et la députée de Loire-Atlantique Audrey Dufeu-Schubert appelle l’Etat à geler les aides dont a bénéficié l’entreprise (1,5 million d’euros). Selon elle, la décision de GE porte également un coup à “tout un écosystème d’entreprises locales [qui] a investi afin de se préparer à la fabrication des éoliennes sur le territoire”. Quelle technologie équipera alors les futurs parcs au large de nos côtes ? Plus positif, Matthieu Blandin souligne sur Twitter les progrès des éoliennes : “Et dire qu’en 2011 l’Haliade 150 de 6MW était l’éolienne la plus puissante du monde, dont 240 devaient être installées en France“…

Aujourd’hui, l’Haliade X dispose d’une puissance de 12 MW ! Cet écart montre l’intérêt de pouvoir faire évoluer des projets – chose désormais permise selon les nouveaux dispositifs adoptés en France. Par ailleurs, le permis-enveloppe doit permettre réduire les délais démesurément longs qui ralentissent le développement des parcs offshore. D’ailleurs, dans son communiqué, GE affirme que “les retards excessivement importants cumulés depuis 2012, liés à ces recours, ont eu un impact significatif pour GE Renewable Energy sur les caractéristiques économiques de ces projets“. Toutefois, ce changement devrait néanmoins bénéficier à la ville du Havre. En effet, comme le note Haropa Ports, “cette décision renforce la position stratégique de notre place portuaire pour le développement des projets d’éoliennes offshore et ancre dans la durée le partenariat du Port du Havre avec Siemens Gamesa“.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • A souligner parmi d’autres coopérations européennes récentes notables :

    Coopération franco-allemande-norvégienne dans l’éolien offshore et actionnariat franco-allemand dans l’important marché mondial de l’électrométhanogénèse (Power to gas à bas coût).

    Engie a fermé ou vendu 67 % de sa capacité de production au charbon depuis fin 2015. Le charbon ne représente plus que 6 % de sa capacité de production totale contre 13 % en 2015.

    De 2019 à 2021 le groupe prévoit d’investir entre 11 et 12 milliards d’euros dans les énergies renouvelables et les solutions clients telles que les réseaux de chauffage et de refroidissement ou la recharge des véhicules électriques.

    Il a récemment soumis une offre pour 750 MW d’éolien offshore non subventionnée dans les zones de développement Kust Zuid 3 et 4 aux Pays-Bas.

    De plus il achète la totalité de la production du parc éolien offshore Arkona en Allemagne (soit environ 1,5 TWh par an), construit en moins de 3 ans et qui est le plus important de la Baltique. Il est exploité par les sociétés d’énergie E.ON (Allemagne) et Equinor (Norvège). Capacité 385 mégawatts, 60 turbines Siemens-Gamesa, 35 km des côtes, 400.000 foyers alimentés selon Equinor.

    L’électricité sera acheminée par une sous-station de construction française (Engie).

    Les énergies renouvelables représentent déjà près de 40% du mix électrique allemand et devraient atteindre 65 % d’ici 2030.

    20% de l’énergie éolienne allemande provient désormais de la mer (6,4 GW).

    La France quant à elle prévoit de lancer des appels d’offres pour des capacités éoliennes offshore et éoliennes flottantes allant jusqu’à 6 GW de 2019 à 2028. La capacité d’exploitation du pays devrait atteindre 2,4 GW d’ici 2023 et entre 4,7 GW et 5,2 GW en 2028.

    Elle prévoit de porter la part de l’électricité renouvelable à 40% en 2030 et au-delà en 2035.

    Par ailleurs Engie/Storengy est devenu actionnaire d’Electrochaea en Allemagne qui dispose d’une offre commerciale dans le très important marché mondial de l’électrométhanogénèse (Power to gas à bas coût) avec des développements conjoints de projets en France, Europe et Etats-Unis notamment.

    https://www.storengy.com/fr/actualites/70-storengy-s-associe-a-electrochaea-gmbh-et-renforce-son-positionnement-d-integrateur-et-d-operateur-d-unites-de-power-to-gas.html

    .

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  • Electrochaea dont Engie/Storengy est désormais actionnaire et partenaire de déploiement commercial international, utilise un biocatalyseur pour convertir l’électricité et le dioxyde de carbone en gaz renouvelable de qualité gazoduc.

    Ce gaz peut être injecté directement dans le réseau de gaz naturel existant via ce système de conversion d’énergie simple et économique.

    Ce biocatalyseur est une souche d’archaea méthanogène, microorganisme unicellulaire présente sur Terre depuis des milliards d’années et qui a évolué de manière sélective et non génétiquement modifiée. Ces organismes se trouvent dans un large éventail d’habitats, y compris certains des environnements les plus extrêmes de la planète comme les sources d’eau chaude volcaniques, les océans, sols et autres.

    Les archaea sélectionnées présentent plusieurs propriétés uniques dont une grande efficacité de conversion de masse, une tolérance à de nombreux contaminants typiques des sources industrielles de CO2 (oxygène, sulfure d’hydrogène, particules), une grande sélectivité dans la production de méthane et une cinétique de réaction très rapide, qui permettent une mise à l’échelle industrielle. De plus, les organismes indifférents à la source de C02 (biogaz, effluents, gazéification, biomasse, brasseries, usines d’éthanol etc) se reproduisent et se maintiennent d’eux-mêmes et n’ont donc pas besoin d’être remplacés périodiquement.

    http://www.electrochaea.com/technology/

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  • Importante avancée aussi dans les substituts aux fluides frigorigènes (réchauffants climatiques) des climatiseurs, réfrigérateurs etc et la durabilité de ces appareils

    Les gaz actuellement utilisés dans la grande majorité des réfrigérateurs et climatiseurs – hydrofluorocarbures et hydrocarbures (HFC et HC) – sont toxiques et inflammables. Lorsqu’ils s’échappent dans l’air (c’est malheureusement trop fréquent sur tout le cycle de ces appareils) ils contribuent fortement au réchauffement de la planète.

    Des chercheurs du Royaume-Uni et d’Espagne ont identifié un réfrigérant solide écologique qui pourrait remplacer les gaz assez inefficaces et polluants utilisés dans la plupart des réfrigérateurs et climatiseurs.

    Cette avancée est notoire car la réfrigération et la climatisation consomment actuellement 20% de l’énergie produite dans le monde et la demande de refroidissement ne cesse d’augmenter et pourrait fréquemment dépasser celle de chauffage d’ici 2050.

    Lorsqu’ils sont mis sous pression, les cristaux “plastiques” (au sens de malléabilité) de néopentylglycol produisent un énorme changement thermique, de manière peu coûteuse, largement disponible et fonctionnent à une température proche de la température ambiante. Les cristaux se trouvent à la limite entre les solides et les liquides.

    Le refroidissement est obtenu en modifiant la structure microscopique du matériau. Parmi les autres avantages, ce changement peut être obtenu par l’application d’un champ magnétique, d’un champ électrique ou d’une force mécanique (donc dans les 2 premiers cas sans bruit, sans usure etc on imagine donc l’intérêt notamment pour une plus grande durabilité des appareils concernés).

    Durant des décennies, les effets caloriques des cristaux ont pris du retard comparé aux changements thermiques disponibles des fluides, mais la découverte d’effets barocaloriques très importants dans un cristal de néopentylglycol (NPG) et d’autres composés organiques connexes a changé la donne.

    En raison de la nature de leurs liaisons chimiques, les matières organiques sont plus faciles à comprimer et le NPG est largement utilisé dans la synthèse des peintures, polyesters, plastifiants et lubrifiants. Donc non seulement il est largement disponible, mais il est également peu coûteux.

    Les molécules de NPG, composées de carbone, d’hydrogène et d’oxygène, sont presque sphériques et interagissent peu entre elles. Ces liaisons lâches dans sa structure microscopique permettent aux molécules de tourner relativement librement.

    Les travaux sont désormais consacrés à développer rapidement un produit commercial.

    https://www.cam.ac.uk/research/news/green-material-for-refrigeration-identified

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