Après un coup d’arrêt en 2021, le projet de reconversion de l’ancienne centrale à charbon de Cordemais est à nouveau sur les rails. Le 20 janvier dernier, le ministère de la Transition énergétique a fait savoir que le gouvernement validait le projet de reconversion à la biomasse. EDF le défend depuis plusieurs années. Et il permettra à la centrale de Cordemais de maintenir son activité de production d’électricité.
Chantier chaotique pour la reconversion de la centrale à charbon de Cordemais
La reconversion de l’ancienne centrale à charbon de Cordemais est en projet depuis… 2017 ! Et il aura donc fallu six ans avant que le projet ne puisse aboutir à un accord entre EDF et le gouvernement.
En effet, dès 2017 EDF a commencé à anticiper l’arrêt progressif des centrales à charbon en France. Son but était de maintenir une activité sur plusieurs sites stratégiques. Pour cela l’énergéticien a choisi de tester le charbon vert à Cordemais, en Loire-Atlantique. EDF a parié sur l’utilisation de biomasse issue des déchets verts. Il souhaitait prouver l’intérêt de garder des centrales thermiques en activité sur le long terme.
Mais en 2021, ce projet baptisé Ecocombust a connu un coup d’arrêt. EDF s’est heurté à un problème de coûts trop élevés. En effet, les coûts de production trop élevés ne permettaient pas de garantir un tarif d’électricité attractif. En parallèle, EDF a dû faire face au retrait de Suez du projet, qui était pourtant le principal d’EDF pour le développement d’Ecocombust.
2023 : l’année du retour en grâce pour Ecocombust
Alors qu’est-ce qui a changé ? Depuis le début du conflit en Ukraine, la question de la souveraineté énergétique de la France se pose à nouveau. Et pour cela, toutes les sources d’énergie méritent l’attention du gouvernement. Et le parc des anciennes centrales à charbon pourrait bien se révéler être un atout précieux pour la transition énergétique, à condition de trouver une solution viable pour assurer leur avenir.
En 2019, les 24 centrales thermiques encore en activité assuraient pas moins de 14% de la production nationale d’électricité. Le test pour la reconversion de la centrale à charbon de Cordemais devait alors valider l’intérêt d’investir dans les centrales thermiques pour les faire basculer dans un nouveau modèle de production. Et ce modèle fait à nouveau sens avec le contexte actuel de hausse des prix de l’énergie. Sans compter que la question de faible disponibilité des centrales nucléaires durant l’automne dernier a prouvé l’importance d’un mix électrique varié.
Le gouvernement soutient la reconversion de la centrale à charbon de Cordemais
Désormais, le chantier de Cordemais rencontre à nouveau la faveur du gouvernement. Soutenu par Paprec, un groupe spécialisé dans le traitement et la valorisation des déchets, EDF entend bien mener le projet de reconversion à son terme. Le projet Ecocombust va bénéficier d’un accompagnement de l’ADEME. Et le gouvernement doit prochainement étudier le niveau ainsi que les modalités d’un accompagnement financier au projet. EDF souhaite notamment installer une usine de production de pellets de bois sur le site de la centrale pour l’alimenter.
Une reconversion à valeur de test pour EDF
Si le projet de Cordemais est si important pour EDF, c’est que la centrale de Loire-Atlantique n’est pas la seule à devoir se renouveler pour assurer son avenir. EDF espère maintenir une activité de production d’électricité sur plusieurs autres sites menacés de fermeture. Et dès 2019, Lionel Olivier, le directeur des centrales thermiques de Cordemais et du Havre, soulignait l’importance stratégique d’une reconversion. « L’idée est de remplacer le charbon de nos centrales par un combustible innovant et écologique, au bilan carbone neutre. »
La reconversion réussie de l’ancienne centrale à charbon de Cordemais pourrait donc être la première étape vers un plan plus vaste concernant les autres centrales thermiques d’EDF.
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