700 milliards : voici donc ce que les pays européens ont déboursé pour contenir le prix du gaz et de l’électricité pour les particuliers et bien entendu, pour les entreprises. Sachant que malgré ces efforts colossaux, nombre d’acteurs économiques passent entre les mailles de la raquette. C’est le cas par exemple en France des ETI, dont un quart pourrait disparaître, à cause de l’explosion des prix de l’énergie, si rien n’est entrepris.
Dans quelle poche ces 700 milliards sont ils tombés ? Manifestement, en grande majorité, dans celle des producteurs d’électricité du dernier recours, ceux qui produisent des électrons avec des turbines à gaz, gaz acheté préalablement à prix d’or.
Et bien entendu, dans la poche des producteurs, importateurs, et distributeurs de gaz, qui se sont approvisionnés massivement auprès de l’Amérique du Nord et du Moyen-Orient, afin de suppléer à l’absence de gaz russe dans les gazoducs. La Russie aussi, a bien évidemment profité de la hausse des prix de l’énergie. Elle a engrangé 155 milliards de dollars, 150 milliards d’euros (à la louche, le taux de change ayant beaucoup évolué pendant l’année) en 2022. Un revenu en hausse de 30 % par rapport à 2021.
Mais 30 % de 150 milliards, cela donne moins de 50 miliards d’euros, un chiffre à mettre en regard des 700 milliards d’aides publiques, et des centaines de milliards d’euros de surcoût pour les consommateurs, particuliers comme professionnels. Le compte n’y est pas !
Sur 2023, les choses se calment sérieusement en ce début d’année. Le prix du gaz est repassé sous la barre des 60 € le MWh. La France exporte de l’électricité tous les jours, depuis le 1er janvier. Les stocks de gaz sont pleins. Il n’empêche : le problème de l’énergie, accès et prix, n’en est qu’à ses tous débuts, tout au moins pour l’Europe, mais aussi pour tous les autres pays qui ne possèdent pas de gisements d’énergie dans leur sous sol ou sur leur territoire…