Le France reste mobilisée pour faire progresser l’hydrogène en Europe. Après l’échec du projet MidCat, le gouvernement français défend un nouveau projet de pipeline pour le transport de l’hydrogène en Europe. Baptisé BarMar, ce futur pipeline devrait relier Marseille à Barcelone, en traversant la mer Méditerranée.
Un « corridor énergétique vert »
En octobre dernier, on apprenait que l’Europe abandonnait le projet de gazoduc MidCat, soutenu par l’Allemagne et l’Espagne. Le président Emmanuel Macron s’était opposé au projet, remettant en question sa pertinence dans le contexte économique et énergétique actuel. Finalement, le projet sera remplacé par un nouveau pipeline en Europe, dévolu cette fois à l’hydrogène.
Le nouveau projet de remplacement est baptisé BarMar. Et il doit devenir un véritable « corridor énergétique vert » au coeur de la future Europe de l’énergie. Son atout par rapport à MidCat ? Puisque BarMar a vocation à transporter de l’hydrogène vert, son projet de construction pourra bénéficier de financements européens dans le cadre du Green Deal.
BarMar : le futur pipeline à hydrogène pour alimenter l’Europe
A peine engagé, le projet BarMar est déjà le cheval de bataille d’Emmanuel Macron. Le président français s’est fait le défenseur de BarMar, un pipeline qui devrait soutenir l’essor de l’hydrogène en Europe. « Réduire nos émissions pour protéger notre climat, fournir à nos territoires une énergie propre pour réindustrialiser et renforcer notre autonomie stratégique, voilà les objectifs que nous visons avec le projet H2Med, première étape d’un grand réseau européen d’hydrogène. »
En effet, BarMar (également nommé H2Med) a pour ambition de transporter l’hydrogène vert produit en Espagne pour l’acheminer dans le nord de l’Europe, via la France. Il va relier Barcelone à Marseille par voie sous-marine. Et il devrait entrer en fonction dès 2030.
Un projet déjà validé, mais critiqué
Le 9 décembre dernier, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen était présente en Espagne, à Alicante, pour le lancement officiel du projet. A ses côtés étaient rassemblés les représentants Emmanuel Macron, le premier ministre espagnol Pedro Sanchez ainsi que le premier ministre portugais Antonio Costa.
Ensemble, ils ont validé les termes du projet BarMar. Le futur pipeline à hydrogène vert coûtera 2,5 milliards d’euros pour alimenter l’Europe. Et il devrait transporter 2 millions de tonnes d’hydrogène par an selon les estimations. D’après les projections sur la consommation européenne d’hydrogène à l’horizon 2030, BarMar assurera donc le transport de 10% de la consommation européenne.
Mais cette projection reste floue. Pour l’instant, l’hydrogène progresse mais beaucoup d’inconnus demeurent. A commencer par la capacité réelle de production d’hydrogène vert dans les dix années à venir. De plus, les associations de défense de l’environnement ne sont pas favorables à l’implantation d’un pipeline sous-marin en Méditerranée, dans un écosystème naturel déjà fragilisé par l’activité humaine. Il reste d’ailleurs aux différents pays parties prenantes à se mettre d’accord sur le tracé final de BarMar.
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