Une semaine après le début des fuites sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, provoquées par un « sabotage aggravé », le parquet chargé de l’enquête en Suède a bloqué l’accès à une zone de cinq milles marins autour de l’incident, ce 3 octobre 2022.
Nord Stream 1 et 2 : un sabotage provoque quatre fuites dans les gazoducs de Gazprom
Ce 26 septembre 2022, une fuite est identifiée dans le gazoduc Nord Stream 2, après deux explosions suspectes au large de l’île danoise de Bornholm, en mer Baltique. Trois autres fuites (deux sur Nord Stream 1, une autre sur Nord Stream 2) sont identifiés dans les jours qui suivent, dans les zones économiques exclusives du Danemark et de la Suède.
Une enquête conjointe de la Suède et du Danemark conclue que les explosions étaient consécutives à l’usage de plusieurs centaines de kilos d’explosifs, et que ces fuites procédaient d’un « sabotage délibéré ». L’Ukraine a immédiatement accusé la Russie d’être responsable de ces fuites, dénonçant une « attaque terroriste ».
Le Kremlin a contre-attaqué en mettant en cause les Etats-Unis, et en réclamant une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, ce 30 septembre 2022. La diplomatie américaine indique alors que les accusations russes sont « absurdes », et souligne l’usage continu de la désinformation par le Kremlin.
Pour faire toute la lumière sur cette affaire, dont les conséquences pourraient être graves (s’il s’avère que la Russie a bel et bien attaqué une infrastructure énergétique européennes, ce pourrait être un casus belli), le Danemark et la Suède poursuivent leurs investigations, soutenus par la police allemande et, bientôt, par le renseignement américain.
Le parquet suédois bloque une zone de cinq milles nautiques pour enquêter sur la scène de crime
Ce 3 octobre 2022, le parquet responsable de l’enquête en Suède, menée par son service de renseignement, Säpo, a indiqué qu’il bloquait l’accès à une zone de cinq milles nautiques (environ 9,3 kilomètres) dans le secteur des fuites des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, « afin de mener une enquête de scène de crime ».
Ce même jour, les gardes-côtes suédois avaient indiqué que les bouillonnements provoqués par les fuites de gaz avaient cessé pour Nord Stream 2, et fortement diminué pour Nord Stream 1, ouvrant la voie à des investigations sur place.
Ces mêmes gardes-côtes ont indiqué que le blocage de la zone implique « l’interdiction de la navigation, l’ancrage, la plongée, la conduite de véhicules sous-marins ou l’élaboration de cartographie géophysique ».
« L’enquête continue, nous sommes à une étape intense », a déclaré le procureur Mats Ljungqvist, sans donner le moindre détail : « je comprends l’intérêt considérable, mais nous sommes à un stade précoce de l’enquête », justifie-t-il dans le communiqué.
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