Durant sa conférence annuelle, à Vienne, ce 26 septembre 2022, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) a revu à la hausse ses prévisions de construction de nouvelles unités d’énergie nucléaire. L’agence table sur plus d’un doublement de la puissance installée en 2050, à 873 GW contre 390 GW actuellement.
L’AIEA revoit à la hausse ses prévisions d’énergie nucléaire installée en 2050
La crise énergétique et le changement climatique renforcent l’attractivité de l’énergie nucléaire, poussant l’AIEA à relever, pour la seconde année consécutive, ses prévisions de puissance installée en 2050.
Au terme de sa conférence annuelle, à Vienne, ce 26 septembre 2022, l’AIEA a publié un communiqué indiquant que « les gouvernements repensent leurs portefeuilles en faveur de l’énergie nucléaire », pour sécuriser leur approvisionnement énergétique, alors que « la pandémie de Covi-19, les tensions géopolitiques et le conflit en Ukraine ont perturbé les flux et provoqué une flambée des prix ».
En conséquence, l’agence onusienne table désormais, dans le scénario le plus favorable, pour 873 GW de puissance nucléaire installée en 2050, contre 390 GW actuellement, soit plus d’un doublement. L’année dernière, les prévisions ne tablaient que sur 792 GW.
Relance du nucléaire, Zaporijjia et sanctions européennes contre le nucléaire russe
La catastrophe de Fukushima, en 2011, avait donné un net coup d’arrêt au développement de l’énergie atomique dans le monde, mais le fait qu’elle émette très peu de CO2 et permette une production continue d’électricité, partiellement pilotable, en fait un indéniable atout pour répondre à l’urgence climatique.
Plusieurs pays ont récemment infléchi leur politique énergétique en faveur du nucléaire – discours de Belfort d’Emmanuel Macron pour la France, décision de relancer les centrales en état de marche et volonté d’en construire de nouvelles au Japon, possible prolongation de 10 ans des centrales nucléaires en Belgique, voix s’élevant en Allemagne pour demander une prolongation jusque 2024, voire plus longtemps, des dernières centrales en activité…
Cette conférence a été aussi l’occasion, pour le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi, d’affirmer à nouveau la nécessité de mettre en place une zone de sécurité autour de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia avec un engagement de Moscou et de Kiev à « ne pas attaquer ou bombarder la centrale ». Il compte se rendre cette semaine en Ukraine et en Russie pour prolonger les discussions avec les chefs de la diplomatie des deux pays pour obtenir un tel engagement.
Autre point fort de cette conférence : la Hongrie a profité de cette tribune pour affirmer son refus de voir l’Union européenne sanctionner le nucléaire russe, Budapest comptant sur son partenariat avec le groupe russe Rosatom pour construire deux nouveaux réacteurs nucléaires.
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