Lundi 19 septembre, l’Allemagne a annoncé une visite éclair du chancelier dans les pays du Golfe. Olaf Scholz a prévu de faire étape En Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes Unis ainsi qu’au Qatar. Son objectif : trouver de nouvelles sources d’approvisionnement en gaz et en pétrole. Car en Allemagne, la crise énergétique pèse déjà lourdement sur l’économie. Entreprises et particuliers doivent faire face à la hausse des prix de l’énergie. Les prochains mois s’annoncent moroses pour l’économie allemande, qui prévoit déjà sa récession pour la fin d’année 2022.
Visite d’Olaf Scholz dans le Golfe sur fond de crise énergétique
Avant le début du conflit en Ukraine, l’Allemagne importait 55% du gaz qu’elle consommait depuis la Russie. Une dépendance que l’état fédéral paye désormais cher. Non seulement le prix du gaz a augmenté, mais les le pays ne peut plus compter sur le robinet de Gazprom pour faire face à ses besoins. En effet, le flux de gaz de NordStream n’est plus qu’à 20% depuis début septembre.
Le gouvernement fédéral allemand a donc décidé de parier sur la diversification des sources d’approvisionnement. Et Olaf Scholz a décidé d’entamer une tournée éclair de deux jours dans trois pays du Golfe. L’occasion de trouver des alternatives au gaz russe.
Le gaz du Golfe va-t-il aider l’Allemagne à passer l’hiver ?
C’est en tout cas ce qu’espère le chancelier allemand. Samedi, Olaf Scholz est attendu en Arabie Saoudite, où il doit s’entretenir avec le prince Mohammed ben Salmane. Et dimanche, le chancelier s’envolera pour les Emirats arabes unis avant de finir cette tournée par le Qatar. Le ministre de l’économie allemand, Robert Habeck, avait déjà entrepris des négociations en mars dernier avec le Qatar. Le pays devrait fournir du GNL à l’Allemagne, qui a déjà prévu un budget de 1,5 milliard d’euros.
Les discussions s’annoncent cruciales pour l’Allemagne, qui cherche de nouvelles sources d’importation de gaz. Mais l’enjeu dépasse l’urgence de l’hiver à venir. Car il s’agit maintenant de trouver une solution à la crise énergétique en Allemagne sur le long terme. Si le chancelier échoue à stabiliser la situation, l’économie allemande pourrait être lourdement impactée en 2023.
Rapport alarmant de la Bundesbank sur la crise de l’énergie en Allemagne
Lundi 19 septembre, c’est aussi le jour qu’a choisi la Bundesbank pour publier son rapport de septembre. La banque centrale allemande a livré une analyse pour le moins sombre. D’après elle, « les signes de récession de multiplient ». En cause ? La crise énergétique qui vient s’ajouter à l’inflation. En août dernier, l’inflation a grimpé de 8% outre-Rhin. Et la Bundesbank estime qu’elle devrait atteindre la barre symbolique des 10% durant l’automne.
Pour le PIB aussi, les projections sont mauvaises. La Bundesbank, qui n’a pas souhaité communiquer de chiffres, s’attend un « sensible recul » pour le quatrième trimestre 2022. Et ce recul pourrait encore se creuser début 2023.
Une sortie de crise énergétique plus cruciale que jamais pour l’Allemagne
Même si le gouvernement allemand multiplie les prises de parole rassurantes depuis cet été, la situation est urgente. Et le déplacement d’Olaf Scholz dans les pays du Golfe est un signe de plus de la nécessité pour l’Allemagne de rapidement sécuriser ses approvisionnements.
Olaf Scholz a déjà précisé son objectif. En juillet dernier, il estimait nécessaire pour le pays de reconstituer au moins 95% des stocks de gaz pour le 1e novembre. Cette mesure doit permettre à l’Allemagne d’affronter l’hiver plus sereinement.
En parallèle, Robert Habeck continue de défendre la sobriété énergétique. D’après lui, les mesures encouragées par le gouvernement allemand pourraient déjà contribuer à abaisser fortement les besoins nationaux en gaz.
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