Le 8 septembre dernier, Liz Truss s’exprimait devant le parlement britannique. La nouvelle première ministre présentait son plan pour l’énergie dans un contexte pour le moins houleux. Ces derniers mois, l’inflation et la hausse des prix de l’énergie ont pesé lourdement sur l’économie britannique. Au point de devenir une source d’inquiétude, tant pour les particuliers que pour les entreprises. Liz Truss a donc annoncé plusieurs mesures pour sécuriser la situation énergétique du pays, entre aides financières et nouvelle stratégie pour des hydrocarbures.
Energie au Royaume-Uni : Liz Truss propose finalement des aides financières
Durant la campagne pour le poste de premier ministre, Liz Truss a eu l’occasion d’exprimer son désaccord sur le sujet des aides financières. Pour la candidate, il semblait alors peu judicieux de compter sur les aides du gouvernement pour rétablir la situation économique du Royaume-Uni sur le long terme. Mais sa prise de fonction à Downing Street est intervenue dans un contexte d’urgence.
Au Royaume-Uni, la hausse des prix de l’énergie inquiète autant les particuliers que les entreprises. Le nombre de factures d’électricité impayées a atteint un niveau historique durant l’été. Pire : une campagne de désobéissance citoyenne « Don’t Pay » encourage les consommateurs à ne plus payer leurs factures d’énergie. Et sur les marchés, la situation inquiète aussi. En l’espace d’un mois, le cours de la livre sterling n’a cessé de chuter, alors qu’en début d’année elle était à son plus haut depuis deux ans.
Face à un tel climat de défiance, Liz Truss n’a pas eu le choix. La nouvelle locataire de Downing Street a finalement proposé un plan d’aides.
Gel des prix de l’énergie pour les particuliers et les entreprises
Liz Truss a présenté au Parlement une série de mesures en faveur de l’énergie. Parmi elles, le gel des prix de l’énergie. Il concernera les particuliers pour une durée de deux ans, et les entreprises pour six mois. Concrètement cette mesure en faveur du pouvoir d’achat des Britanniques devrait faire économiser environ 1 000 livres par an pour un foyer moyen. La mesure devrait soulager le porte-monnaie des citoyens britanniques, qui attendaient avec angoisse l’annonce de la hausse des prix à compter du 1e octobre.
Du côté des entreprises, elles pourront aussi compter sur la levée des taxes sur l’énergie. Il s’agit d’une levée temporaire, mais elle devrait déjà alléger la facture des entreprises, notamment les petites structures plus vulnérables face à la hausse des prix de l’énergie.
Nouveau plan pour les hydrocarbures au Royaume-Uni
Le second volet du nouveau plan de Liz Truss pour l’énergie implique les hydrocarbures. La première ministre s’est déjà exprimée en faveur de nouvelles extractions de pétrole en mer du Nord. « Je veux nous voir utiliser plus de nos ressources en énergie, à commencer par plus de pétrole et de gaz issus de la mer du Nord. » Dans les prochains mois, le gouvernement britannique accordera près de cent nouvelles accréditations pour des exploitations d’hydrocarbures en mer du Nord.
En parallèle, Liz Truss laisse la porte ouverte à l’extraction par fracturation hydraulique. Les ONG de défense de l’environnement n’ont pas caché leur mécontentement, alors que le sujet avait déjà fait débat ces dernières années. Boris Johnson lui-même avait finalement reculé sur le sujet, estimant que les coûts étaient trop élevés pour poursuivre dans cette voie.
Plus de nucléaire et d’énergies renouvelables ?
Liz Truss est également revenue sur la question du nucléaire. Interrogée sur le sujet, elle a assuré vouloir investir davantage dans l’énergie nucléaire. La piste de réflexion suivie actuellement à Downing Street implique d’installer de nouvelles centrales nucléaires. Le problème : Liz Truss souhaite que ces nouvelles centrales soient construites en Ecosse. Une proposition qui n’a pas été bien accueillie par Nicola Sturgeon, à la tête du gouvernement écossais, qui a déjà opposé son refus.
Lors de son discours de politique énergétique au Parlement, elle a aussi fait un point rapide sur les énergies renouvelables. La première ministre a assuré vouloir accélérer le déploiement des filières d’énergies vertes, notamment l’hydrogène, le solaire, l’éolien et aussi la capture et le stockage de carbone.
Mais pour l’instant, tant sur le nucléaire que sur les énergies renouvelables, aucun objectif chiffré n’a été présenté par le nouveau gouvernement.
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