La forêt de Sherwood, dans le comté de Nottinghamshire au Royaume-Uni, célèbre repère de Robin des Bois et de ses acolytes, serait aujourd’hui très convoitée pour ses réserves en gaz de schiste. Des études préliminaires à l’exploitation de la zone ont été lancées par le groupe pétrochimique Ineos, et inquiètent les riverains et les écologistes britanniques.
La fracturation hydraulique repose sur l’injection d’un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques pour permettre l’extraction de gaz et de pétrole enfoui dans des couches de roche peu perméables. Une technique qui permettrait, selon les industriels du secteur, d’exploiter facilement et grande échelle les gaz de schiste contenus dans les sous-sols et de profiter de cette énergie bon marché.
Si elle est très utilisée aux Etats-Unis, cette technologie est aussi et surtout très critiquée pour ses effets potentiellement nocifs sur l’environnement (en particulier l’eau), et est à ce jour interdite en France et en Allemagne. Au Royaume-Uni, l’exploitation du gaz de schiste a été encouragée par les récents gouvernements conservateurs. Une autorisation a même été délivrée à un exploitant au mois de juin dernier, pour la première fois depuis cinq ans, au grand dam des défenseurs de l’environnement.
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Ceux-ci s’inquiètent aujourd’hui pour la forêt de Sherwood et son arbre légendaire, le “Major Oak”, connue dans l’imaginaire collectif pour abriter les aventures du prince des voleurs, Robin des Bois. Cette réserve naturelle nationale disposerait en effet de larges réserves de gaz et de pétrole et devrait faire l’objet prochainement d’études préalables à la fracturation hydraulique. Selon Le Parisien, le groupe pétrochimique britannique Ineos, détenteur des autorisations gouvernementales, compterait lancer des mesures de prospection sismique dans cette zone, soit l’analyse des échos d’ondes sismiques créées par des camions vibreurs pour visualiser en profondeur les structures géologiques.
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Si l’exploitant se veut rassurant prétextant que toutes les précautions écologiques seront prises, les menaces qui pèsent aujourd’hui sur la forêt de Sherwood pourraient raviver le mouvement d’opposition à l’exploitation du gaz de schiste outre-manche. Une pétition mise en ligne ce week-end par l’ONG Les amis de la Terre, demande d’ores et déjà à Andrea Leadsom, la ministre de l’énergie de Theresa May, de “ne pas autoriser l’exploration du gaz de schiste dans la forêt de Sherwood ou toute autre forêt publique”.
Crédits photo : Immanuel Giel
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