En Afrique du Sud, la justice a confirmé sa décision de décembre 2021, et a interdit à Shell de mener une exploration sismique au large de la touristique Wild Coast, où le géant pétroliers soupçonne une présence d’hydrocarbures. Une victoire pour les associations écologistes locales.
La justice de l’Afrique du Sud interdit à Shell l’exploration sismique au large de la Wild Coast
C’est la première fois qu’un tribunal interdit formellement une exploration sismique, cette technique qui consiste à envoyer des ondes de choc avec des canons à air à partir de bateaux, afin d’analyser la propagation de ces ondes et déterminer ainsi la structure géologique des sols susceptibles de contenir des hydrocarbures.
Les associations écologistes se battent depuis des années contre l’usage de ces ondes sismiques, en particulier pour leur impact sur la faune marine, de nombreux animaux marins utilisant leur audition pour se repérer : les explorations sismiques pourraient ainsi perturber leur comportement, leur alimentation, leurs migrations et leurs cycles de reproduction, notamment pour les baleines.
Et, ce 1er septembre 2022, en Afrique du Sud, le tribunal de Makhanda, dans la province de l’Eastern Cape, a confirmé l’interdiction faite à Shell de mener une exploration sismique au large de la Wild Coast, dans l’est du pays.
Le tribunal tient compte du « lien spirituel et culturel particulier avec l’océan » des populations locales
Une première décision de justice dans ce sens, en décembre 2021, avait provoqué une suspension à effet immédiat du projet, et Shell avait renvoyé son bateau d’exploration hors des eaux sud-africaines en janvier 2022. A l’époque, le tribunal avait souligné que Shell n’avait pas rempli l’obligation de consulter la population locale, qui détient des droits de pêche et entretient un « lien spirituel et culturel particulier avec l’océan ».
A reason to celebrate: The authorisation of the Oil and Gas exploration off the Wild Coast in South Africa has been set aside by the courts in #Makhanda ✊✊✊✊
This decision affirms the value of nature, and protects our communities and their resources for future generations. pic.twitter.com/0Wsh6s49wD
— Natural Justice (@naturaljustice) September 1, 2022
La Wild Coast s’étend sur 300 km et compte plusieurs réserves naturelles et zones marines protégées. Le gouvernement sud-africain soutenait le projet d’exploration de Shell, qui suspecte une forte présence d’hydrocarbures au large de cette côte. Mais, dès son annonce, les militants écologistes, pêcheurs et habitants s’étaient vigoureusement opposés à ce projet, dénonçant la menace qu’il ferait peser sur la faune marine.
« Nous respectons la décision du tribunal et nous examinons le jugement pour déterminer les prochaines étapes concernant le pan Wild Coast. Nous restons engagés avec l’Afrique du Sud et pour une transition énergétique équitable », a commenté un porte-parole de Shell. La compagnie se réserve le droit de faire appel.
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