Ce vendredi 1er juillet, le Conseil européen a donné son accord tacite à l’inclusion du gaz naturel et du nucléaire dans la taxonomie verte de l’Union européenne, malgré l’opposition de l’Allemagne. Le texte doit être examiné ce mercredi 6 juillet par le Parlement européen, pour un vote plus qu’incertain.
Le gaz naturel et le nucléaire seront-il éligibles aux financements « verts », notamment ceux alloués par le Green Deal de l’Union européenne ? La question agite les Vingt-Sept depuis de long mois.
Début janvier 2022, la Commission européenne a présenté un projet de taxonomie incluant les deux énergies contestées, malgré les critiques d’ONG et de partis écologistes, qui y voient une tentative de greenwashing. La Commission l’avait par la suite confirmée en février de cette année. Ce 1er juillet 2022, le texte était présenté devant le Conseil européenne pour validation.
Les représentants des Vingt-Sept États membres ont donné leur accord tacite à cette taxonomie, puisque seuls huit pays (dont l’Allemagne, l’Autriche et le Luxembourg) auraient exprimé leur opposition au texte. Pour déclencher un vote sur un projet de ce type, il faut qu’une « super-majorité » d’États s’y opposent publiquement – soit 20 sur 27. Ce chiffre n’ayant pas été atteint, le texte a été validé par le Conseil.
Mais, pour être définitivement adopté, le texte doit encore être adoubé par le Parlement européen. Un vote en ce sens est prévu ce mercredi 6 juillet 2022 en sessions plénière. La taxonomie doit y obtenir une majorité de 353 voix, mais le résultat du vote est très incertain.
Ce 14 juin 2022, les commissions parlementaires Affaires économiques et Environnement ont ainsi adopté une objection au projet de la Commission, et il semble acquis qu’une grande majorité des élus socio-démocrates, verts et de la gauche radicale refuseront de valider le texte en l’état. Ils représentent en tout 255 eurodéputés.
Les partis libéraux et de droite (PPE, Renew, CRE, 345 eurodéputés en tout) devraient majoritairement voter en faveur de la taxonomie. Mais pas de quoi garantir une adoption large et aisée. Un rejet pourrait mettre à mal ce texte, voir l’enterrer définitivement.
Ce débat passionné recouvre ceux de la place du nucléaire dans la transition énergétique (il produit une électricité décarbonée, régulière et stable, pilotable en partie) et de la nécessité de combiner les renouvelables intermittents (éolien et photovoltaïque) avec des sources pilotables, donc des centrales à combustible fossile (le gaz naturel étant celle qui émet le moins de CO2), puisque les capacités hydrauliques (seule autre source électrique de grande ampleur 100 % pilotable) sont naturellement limitées.
COMMENTAIRES
C’est à minima une quadruple absurdité la taxonomie dite “verte” pour le gaz et le nucléaire, on mélange les torchons et des serviettes :
1) Pollutions, risques et déchets 2) Tromperie auprès des investisseurs et épargnants avec des produits financiers frelatés dans lesquels risquent de se retrouver des actifs de natures différentes qu’il y a bien lieu de distinguer très clairement 3) financement de la guerre en Ukraine, de l’armement et de la dictature du Kremlin 4) impact plus que limité sur le climat et le contexte actuel vus les délais du nucléaire notamment
« Inclure le gaz et le nucléaire dans la taxonomie verte européenne bénéficierait à la Russie à hauteur de plusieurs milliards d’euros par an »
Un collectif de responsables associatifs appelle, dans une tribune pour « Le Monde », les parlementaires européens à rejeter cette inclusion, qui serait « une mine d’or » pour le régime de Poutine
Exemple des analyses et enquêtes produites, celle documentée et détaillée de Greenpeace sur le lobbying bien connus notamment des groupes russes en Europe, dont évidemment Gazprom et Rosatom parmi d’autres pour la taxonomie en faveur du gaz et nucléaire et ce que cela aurait pour conséquences
https://cdn.greenpeace.fr/site/uploads/2022/05/RAPPORT-Comment-les-entreprises-russes-ont-fait-pression-pour-que-la-taxonomie-europeenne-integre-le-gaz-fossile-et-lenergie-nucleaire.docx-1-1.pdf
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A la prochaine réunion, ce seront le charbon et la lignite qui deviendront vert !
Du grand énergie +….
Merci pour le lien vers le document Greenpeace.
On connaît l’expertise de ceux qui pondent ces merdes.
On aurait dit un rapport de stage de collègien.
Du très haut niveau !!!