Allemagne : priorité aux économies d'énergie

Allemagne : priorité aux économies d’énergie

Allemagne : priorité aux économies d'énergie

Vendredi 10 juin, le ministre de l’économie et du climat a lancé une campagne nationale en faveur des économies d’énergie en Allemagne. Robert Habeck veut encourager les particuliers mais aussi les entreprises à adopter les principes de la sobriété énergétique. La décision intervient en réaction à la situation économique actuelle de l’Allemagne. En effet, le pays subit plus fortement que d’autres en Europe la crise de l’énergie. Et il paye actuellement au prix fort sa trop longue dépendance au gaz russe.

Guerre en Ukraine et hausse des prix de l’énergie en Allemagne

L’Allemagne est un des pays européens les plus sévèrement touchés par les conséquences du conflit ukrainien. Les sanctions mises en place contre le régime russe impliquent de limiter les importations d’hydrocarbures en provenance de Russie. Mais l’Allemagne a justement besoin de cette énergie importée pour couvrir ses besoins nationaux. C’est particulièrement vrai pour les industriels. En 2021, Berlin important encore 55% de son gaz depuis la Russie. Cette part des importations a été ramenée à 35% pour le printemps 2022.

En parallèle, l’inflation progresse très vite au sein de l’économie allemande. Et le prix de l’énergie s’enflamme. A tel point que la tendance inquiète désormais le gouvernement allemand. Vendredi 10 juin, Robert Habeck l’a affirmé : “Il est urgent d’économiser l’énergie.”

Une campagne nationale pour les économies d’énergie en Allemagne

Lors d’une conférence de presse, le ministre de l’économie et du climat a présenté les bases d’une campagne nationale pour la sobriété énergétique. Elle est baptisée “80 Millions ensemble pour économiser l’énergie”. Et elle vise tous les publics : professionnels et particuliers.

Dans le détail, le ministère de l’économie va déployer une campagne d’affichage dans les grandes villes allemandes. Il inaugure aussi un site d’informations sur internet. Il propose aussi un service téléphonique pour accompagner les Allemands vers la sobriété énergétique. Pour faire des économies d’énergie, l’Allemagne va devoir adopter de nouveaux gestes à la maison et sur les lieux de travail. La campagne concerne aussi les transports. L’Allemagne compte tester un nouveau forfait mensuel au prix unique de 9 euros pour le réseau de transports en commun. De quoi inciter les Allemands à laisser leurs véhicules au garage et à économiser l’essence.

Le ministère de l’économie montre l’exemple

Robert Habeck a décidé de faire de son ministère un exemple en matière d’économies d’énergies. Première décision : déclencher la climatisation dans les bureaux du ministère à partir de 26°C. Jusqu’à présent, elle se déclenchait à partir de 22°C de température ambiante. Le ministère s’engage aussi à baisser la température de chauffage pour le prochain hiver.

Enfin, le ministère de l’économie veut engager un dialogue avec les organisation patronales et syndicales. Le but : faire participer toutes les parties prenantes à l’effort national de l’Allemagne pour les économies d’énergie. Une stratégie résumée par Robert Habeck : “Celui qui économise de l’énergie aide l’Allemagne à devenir moins dépendante des importations russes et apporte sa pierre à l’édifice pour le climat.” L’Allemagne s’aligne ainsi sur les recommandations de la CRE, qui plaide pour la sobriété énergétique depuis le début du conflit en Ukraine.

La stratégie allemande sera-t-elle suffisante ?

A court terme, favoriser les économies d’énergie devrait aider l’Allemagne à faire des économies financières. Depuis mai dernier, le prix moyen de l’énergie a augmenté de 38,3%. C’est donc un coût difficile à absorber, pour les ménages comme pour les entreprises.

Reste la question de l’hiver prochain. En l’état actuel, l’Allemagne est contrainte de parier sur le charbon pour assurer sa production d’électricité. Une décision à contre-courant de l’engagement climatique. Et si l’hiver prochain est rigoureux, l’Allemagne devra augmenter ses importations de gaz auprès d’autres pays pour couvrir ses besoins.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • L’Allemagne a fait des choix énergétiques (abandon du nucléaire, développement de l’éolien et du solaire) et géostratégiques (achat de gaz russe, moins cher car acheminé par gazoduc et nécessaire pour le chauffage des maisons et la compensation de l’intermittence de l’électricité renouvelable).
    Visiblement, elle a fait une erreur grossière, d’abord en se liant à Poutine mais aussi en sous estimant la réalité physique de l’intermittence.
    C’est son problème, elle doit l’assumer.
    Ce qui est intolérable c’est que la France n’a pas fait la même erreur : elle maintient et relance l’énergie nucléaire et utilise peu de gaz, encore moins de gaz russe. Et l’Allemagne voudrait l’empêcher de bénéficier de l’avantage économique d’une énergie fiable et bon marché en lui barrant la route des financements communautaires (Green Deal et Taxonomie).
    Notre pays doit lui rappeler “vertement” (!) le droit à la subsidiarité technologique, et même le Traité Euratom qui est au fondement de l’UE et qui indique clairement que les pays membres développent l’énergie nucléaire pour le bien commun.
    Et si le lobbying allemand auprès de la CE et du Parlement européen parvient à ses fins, notre pays ne doit pas faiblir et saisir la CJUE pour rappeler ses devoirs à notre voisin qui pense pouvoir tout se permettre au motif que son économie se porte mieux que la nôtre.

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  • Je ne comprends pas….
    Pourquoi ont-il besoin d’économiser l’énergie ?
    Ils ont installés 120 GW d’ENRi (solaire + éolien)
    Cela équivaut en puissance installé à plus de 3 fois le parc nucléaire français encore en état de marche.

    Les ENRi devaient permettre à l’Allemagne d’être complètement autonome et de ne plus avoir besoin ni du charbon, ni du gaz importé.
    On nous aurait menti ?
    Ou juste pris pour des idiots ?

    Répondre

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