Crise en Ukraine : la CRE plaide pour la sobriété énergétique

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Jean-François Carenco, le président de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a accordé une interview, mercredi 30 mars, au ...

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Crise en Ukraine : la CRE plaide pour la sobriété énergétique - © L'EnerGeek

Jean-François Carenco, le président de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a accordé une interview, mercredi 30 mars, au journal Les Echos. L’occasion pour lui de revenir sur la crise énergétique qui découle du conflit entre la Russie et l’Ukraine. D’après lui, la France et les autres pays d’Europe doivent dès à présent privilégier la sobriété énergétique. Son message est clair : les économies d’énergie sont désormais un impératif.

Crise en Ukraine : conséquences prévues sur l’approvisionnement en énergie

Le président de la CRE dresse un premier bilan des conséquences de la crise entre la Russie et l’Ukraine. Et d’après lui, les effets sur la sécurité énergétique de l’Europe ne tarderont pas à se faire sentir. Même la France, qui est pourtant le premier pays exportateur d’électricité en Europe, risque d’être bousculée dans ses approvisionnements en énergie. Pour Jean-François Carenco, les européens ont une année pour s’organiser s’ils ne veulent pas s’exposer à une pénurie d’énergie pour l’hiver 2022-2023.

En l’état actuel du conflit armé, les tensions sur le marché du gaz sont très fortes. Et le marché avait déjà été fragilisé sur le deuxième semestre 2021 par la crise énergétique que l’Europe a traversé. Pour l’heure, les pays de l’Union Européenne, qui importent du gaz et du pétrole de Russie, n’ont pas décidé d’embargo. Malgré le maintien des importations de produits fossiles, la question de la trop forte dépendance envers la Russie pose problème. Un problème que certains pays, la France notamment, veulent résoudre au plus vite.

La solution de la CRE : plus de sobriété énergétique en France

La situation du marché européen de l’énergie inquiète la CRE. Et ce n’est pas le seul facteur de risque. En France, le parc nucléaire est l’objet de toutes les attentions en 2022. EDF avait pris du retard sur son calendrier de maintenance entre 2020 et 2021. Ce retard n’est pas encore comblé. Autre problème : l’entreprise doit faire face à des défauts de corrosion sur certaines centrales. Des travaux sont donc à prévoir. Et ils entraineront l’indisponibilité de plusieurs réacteurs au cours des mois prochains. La production d’électricité issue du nucléaire s’apprête donc à baisser. La CRE estime qu’en 2022, elle sera à son plus bas niveau depuis 1991.

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La France va devoir faire face à la baisse annoncée de sa production électrique ainsi qu’aux tensions sur le marché européen de l’énergie. Pour la Jean-François Carenco, la solution repose sur la sobriété énergétique. « Chacun doit faire un effort, les industriels, le tertiaire, les bâtiments publics mais aussi chacun d’entre nous. Que ce soit en baissant le chauffage, la climatisation, les lumières. Il y a urgence et chacun doit s’y mettre. » D’après lui, une consommation plus raisonnée de l’énergie n’enrayera pas la hausse des prix. Mais elle pourrait aider à sécuriser les approvisionnements énergétiques pour l’hiver prochain.

Les autres pistes de la CRE : plus de GNL et d’énergies renouvelables

Mais la sobriété énergétique ne fera pas tout. Jean-François Carenco défend le recours au GNL. Pour le grand patron de la CRE, le GNL est une alternative intéressante au gaz importé de Russie. Mais si la France veut augmenter ses capacités d’importation, elle va devoir investir dans des infrastructures adaptées. Jean-François Carenco souhaite ainsi que la France relance le projet de terminal de GNL imaginé pour le port du Havre. Ce nouveau terminal permettrait d’accroître la capacité de stockage du GNL importé. Seule ombre au tableau : le GNL importé par l’Europe provient principalement des Etats-Unis.

Pour éviter de remplacer une dépendance énergétique par une autre, le CRE insiste sur la nécessité de diversifier les sources d’approvisionnement. Jean-François Carenco rappelle dans l’interview l’importance de parier sur un mix énergétique varié afin d’être moins tributaire des sources principales, fossiles ou nucléaires. D’après lui, la France doit accélérer sa transition énergétique et investir dans les filières du solaire, de l’éolien ou encore du biométhane.

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