RTE a dressé le bilan électrique de la France pour l’année 2021. Encore une fois, la France maintient un volume élevé d’exportations électriques en Europe. Elle reste le premier pays exportateur. Mais dans le détail, la situation est plus nuancée. La crise énergétique rencontrée par l’Europe ébranle la position française. Et sur le dernier trimestre 2021, la France a dû importer beaucoup plus d’électricité que d’habitude.
2021 : année du rebond électrique
A bien des égards, l’année 2021 a été celle du rebond. La reprise de l’activité a entraîné une hausse de la consommation électrique dans l’Hexagone. D’après RTE, elle se rapproche même de son niveau d’avant la crise sanitaire. Du côté de la production, le rapport 2021 de RTE souligne aussi que le parc de production électrique tricolore a retrouvé sa dynamique de croissance de 2019. Les nouvelles installations se sont multipliées en 2021, en particulier sur la filière des énergies renouvelables. Le parc solaire a ainsi augmenté de +2,69 GW. Et le parc éolien a augmenté de +1,19 GW.
La France, 1e pays pour les exportations électriques en Europe
L’Hexagone capitalise sur les bonnes performances de sa production électrique. Et en 2021, la France demeure le pays aux plus importantes exportations électriques d’Europe. Ses exportations sont même en hausse puisqu’elles ont atteint 87,1 TWh.
Vers quels pays la France exporte-t-elle son électricité ? La Suisse est le premier pays importateur d’électricité française. En 2021, l’état helvétique a importé 21,7 TWh d’électricité tricolore. Viennent ensuite la Grande-Bretagne (19,7 TWh importés), l’Italie (18,8 TWh), l’Espagne (14,8 TWh) et la zone Allemagne/Belgique (12,7 TWh). Le point commun entre ces pays ? Leur forte dépendance au gaz. Or l’envol des tarifs du gaz les a poussé à renforcé leurs importations d’électricité française pour bénéficier d’un meilleur tarif énergétique.
La France impactée par la crise énergétique de 2021
Si les pays dépendants au gaz ont dû faire face à l’augmentation des prix de l’énergie, c’est aussi le cas de l’Hexagone. Les exportations électriques de la France vers le reste de l’Europe sont bousculées. Le bilan RTE le souligne. « La position traditionnellement exportatrice de la France sur le dernier trimestre a été affectée. » Dans les faits, la France a enregistré son plus haut niveau de volumes d’importations électriques depuis dix ans. En novembre 2021, le pays a connu 23 journées importatrices. Et en décembre 2021, il a même atteint 25 journées importatrices. Encore plus marquant : sur les deux mois, la France a connu trois journées où elle a été importatrice « sur toutes ses frontières ».
D’après l’analyse de RTE, c’est la forte volatilité des prix sur le marché de l’énergie qui est en cause. Le deuxième semestre 2021 a été marqué par une crise profonde en Europe. Et la France n’a pas été épargnée. Grâce à sa position habituellement exportatrice et une place moins importante du gaz, l’Hexagone a mieux résisté que ses voisins. Mais pour garantir sa position de premier pays exportateur d’électricité en Europe, la France va devoir prendre en compte ses volumes d’export dans sa transition énergétique.
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