La semaine dernière, les ministres de l’énergie et du développement durable des pays du Gz étaient réunis à Berlin. L’objet des discussions : la fin des financements en faveur des énergies fossiles et la défense de l’électricité verte. Le G7 a ainsi pris un engagement majeur : décarboner l’électricité des pays membres d’ici à 2035. L’engagement est un symbole fort, mais peut-il vraiment tenir ?
G7 : accord de principe pour décarboner l’électricité
C’est la première fois que les pays membres du G7 se mettent d’accord sur un objectif commun pour décarboner leur électricité. L’ambition en faveur de l’électricité verte d’ici 2035 est donc a priori une bonne nouvelle. Mais cet engagement est surtout poussé par un contexte énergétique tendu. Le conflit entre l’Ukraine et la Russie pèse lourd sur les débats. Car il a mis à jour la trop forte dépendance de nombreux pays à l’égard des énergies fossiles importées de Russie. En parallèle, la hausse des prix de l’énergie encourage les dirigeants des états à reconsidérer l’option des énergies renouvelables pour la production de leur électricité.
Certains pays plaidaient déjà pour un mix électrique propre et émancipé des énergies fossiles. Pour d’autres, tels que l’Italie ou le Japon, le contexte actuel a encouragé un changement de stratégie énergétique. Et ils sont désormais prêts à reconsidérer l’électricité verte. Désormais, la France, les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Canada et l’Italie sont alignés sur le même objectif pour décarboner leur électricité d’ici 2035.
Comment parvenir à un mix électrique propre ?
Pour l’instant, les ministres du G7 n’ont pas donné de précisions ni de calendrier d’objectifs intermédiaires. Le communiqué commun fait une annonce sobre. « Nous nous engageons à atteindre un secteur de l’électricité majoritairement décarboné d’ici 2035 ». Mais il contient aussi quelques axes de travail, même s’ils ne sont pas chiffrés.
Les ministres du G7 comptent ainsi « soutenir l’accélération de la sortie mondiale du charbon ». Un premier objectif qui risque déjà de rencontrer des difficultés. Car la reprise de l’activité industrielle à plein régime après la pandémie a changé la donne. Plusieurs pays ont décidé de ré-investir dans le charbon pour répondre à leurs besoins. Cette tendance est particulièrement flagrante en ce moment en Inde. Le pays déjà sous le coup de la canicule et de la sécheresse doit encore faire face à une énorme crise énergétique.
En parallèle, les pays du G7 souhaitent « développer rapidement les technologies et les politiques nécessaires à la transition vers une énergie propre. » Là encore, ce ne sera pas facile de faire émerger une vision unifiée. Sur la question de la mobilité durable par exemple, des pays comme la France et le Japon, veulent soutenir le développement de la filière hydrogène. Mais les autres états sont plus mitigés en la matière.
Fin des subventions et des financements pour les énergies fossiles
« Récompenser un comportement nuisible au climat par des subventions, c’est absurde et cette absurdité doit être éliminée ». La déclaration de Robert Habeck, le ministre allemand de l’économie et du climat, résume bien l’état d’esprit du G7 au moment de la clôture. La décision de ne plus subventionner les énergies fossiles n’a pas été facile à obtenir. Il a fallu vaincre les réticences du gouvernement japonais. Mais pour la première fois, les pays du G7 sont unanimement favorables à la fin du financement public pour les énergies fossiles.
Dès cette année, les sept états vont stopper les aides à la filière du charbon. Ils doivent également arrêter de soutenir l’exploitation pétrolière par des crédits à l’exportation. La décision est toutefois à nuancer. En effet, seuls les projets d’énergies fossiles sans technique de capture de carbone sont concernés. Les autres pourront encore espérer un soutien financier de plusieurs états membres.
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