Après le décès de son directeur Bernard Bigot, où en est le projet du fusion nucléaire ITER?

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Bernard Bigot, directeur général d’ITER, le projet international de recherche sur la fusion nucléaire, est décédé ce samedi 14 mai ...

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Bernard Bigot, directeur général d’ITER, le projet international de recherche sur la fusion nucléaire, est décédé ce samedi 14 mai 2022. Au-delà d’une reconnaissance unanime de l’excellence de son travail et de sa relance d’un projet en perte de vitesse, c’est l’occasion de faire le point sur l’avancée du chantier ITER, à Saint-Paul-lez-Durance.

Mort de Bernard Bigot, directeur général du projet international de fusion nucléaire ITER

Ce samedi 14 mai 2022, Bernard Bigot, directeur général du projet ITER, ancien haut commissaire à l’énergie atomique et ex-administrateur général du CEA, est décédé, à 72 ans, « emporté par la maladie », a annoncé ITER Organization.

« Acteur majeur du monde de la science et de l’énergie pendant plus de quatre décennies, il a imprimé une marque durable au programme de recherche international ITER, dont il avait pris la direction en 2015. Le programme traversait alors une période de grandes difficultés liées au caractère inédit de son ingénierie, des fabrications et de sa gouvernance », complète le communiqué.

Certains pays envisageaient alors de remettre en cause leur participation au plus grand projet de recherche transnational de l’histoire humaine, visant à maîtriser la technique de la fusion nucléaire de l’hydrogène (qui est à la base de la combustion du soleil).

L’ensemble de la propriété intellectuelle du projet est partagée entre les sept membres d’ITER (Chine, Union Européenne, Inde, Japon, Corée du Sud, États-Unis et Russie), et si plusieurs pays développent aussi leurs propres tokamaks, comme la Chine ou la Corée du Sud, l’ensemble des avancées offertes par ces différents chantiers participent à l’effort commun.

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Vers un premier plasma en 2026 ou 2027

Bernard Bigot avait réussi à relancer l’intérêt pour l’oeuvre commune, le chantier d’un tokamak de très grande puissance, à Cadarache, près de Saint-Paul-lez-Durance (Bouches-du-Rhône), doté désormais d’un budget de 20 milliards d’euros.

Aujourd’hui, 85 % des travaux de génie civil du chantier de 42 hectares sont achevés, et, selon ITER, 75 % des « tâches indispensable à la production d’un premier plasma sont désormais réalisées ». La première production de plasma, initialement prévue pour 2025, est annoncé pour 2026 ou 2027, et le tokamak devrait atteindre sa pleine puissance en 2035.

« La réorganisation interne d’ITER et les nominations auxquelles Bernard Bigot avait procédé ces dernières années sont autant d’atouts pour assurer la continuité, et le succès du programme », précise ITER. C’est le directeur adjoint du projet, le japonais Eisuke Tada, qui en assurera la direction par intérim, « dans l’attente de la nomination de son successeur par le conseil ITER ».

Les hommages à la mémoire de Bernard Bigot se sont par ailleurs succédés. « Aujourd’hui, le nucléaire a perdu un grand monsieur, un éminent chercheur et un immense manager. Mes pensées vont à la famille de Bernard Bigot dont l’énergie et l’insatiable curiosité scientifique forçaient l’admiration », a ainsi salué Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF.

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3 réponses à “Après le décès de son directeur Bernard Bigot, où en est le projet du fusion nucléaire ITER?”

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    micmacher

    Never forget : SMALL IS BEAUTiFUL.
    Ce genre de mégastructure d’un autre temps est voué à l’incurie, à l’inefficacité et au gaspillage.

  2. Avatar
    Energie+

    Les « monopoles » (celui de 1946 en France même s’il pouvait être en partie justifié sur le moment dans la situation de l’époque : reconstruction post-guerre et bien trop nombreux acteurs énergétiques), tout comme « l’énergie trop centralisée » n’ont jamais été une bonne approche.

    Cas d’école parmi de très nombreux autres situations énergétiques critiques :

    « La Russie compte couper l’Ukraine de sa centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, occupée par l’armée russe, sauf si Kiev paye Moscou pour l’électricité produite »

  3. Avatar
    Serge Rochain

    C’est vrai que c’était une autre carrure que Levy

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3 réflexions au sujet de “Après le décès de son directeur Bernard Bigot, où en est le projet du fusion nucléaire ITER?”

  1. Never forget : SMALL IS BEAUTiFUL.
    Ce genre de mégastructure d’un autre temps est voué à l’incurie, à l’inefficacité et au gaspillage.

    Répondre
  2. Les « monopoles » (celui de 1946 en France même s’il pouvait être en partie justifié sur le moment dans la situation de l’époque : reconstruction post-guerre et bien trop nombreux acteurs énergétiques), tout comme « l’énergie trop centralisée » n’ont jamais été une bonne approche.

    Cas d’école parmi de très nombreux autres situations énergétiques critiques :

    « La Russie compte couper l’Ukraine de sa centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, occupée par l’armée russe, sauf si Kiev paye Moscou pour l’électricité produite »

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