Dans une publication du 24 novembre dernier, l’INRAE lançait un appel à la sobriété énergétique pour la période des fêtes de fin d’année. L’Institut de recherche encourageait notamment les Français à restreindre la durée d’éclairage des illuminations de Noël pour limiter les dépenses d’énergie. Plus largement, à l’heure où même l’installation des arbres de Noël fait débat, la facture énergétique des illuminations de Noël suscite quelques questions. Leur impact environnemental reste pourtant très limité.
Vers une transition énergétique festive
A l’heure où la consommation mondiale d’électricité ne cesse de croître, il y a un domaine dans lequel la facture d’énergie affiche une baisse insolente. Il s’agit des illuminations de Noël. Le passage à l’éclairage LED, qui s’est opéré ces dernières années, a eu un impact non négligeable. Les communes de France affichent ainsi des dépenses d’énergie en baisse pour leurs illuminations de Noël.
L’exemple le plus parlant est évidemment celui de l’avenue des Champs-Elysées. L’artère parisienne est « le plus gros acteur européen des illuminations de Noël », d’après la société spécialisée Blachère Illuminations. En 2006, l’avenue consommait 480 000 kWh pour son éclairage pendant la saison des fêtes. Depuis le passage au 100% éclairage LED, la facture énergétique a diminué pour atteindre « seulement » 23 000 kWh. Blachère Illuminations précise que ce chiffre équivaut à « la consommation annuelle de deux ménages de quatre personnes ».
Illuminations de Noël à LED : dépenses d’énergie en baisse
Ailleurs en France, les communes ont également adopté l’éclairage LED. Cette transition énergétique saisonnière est autant motivée par des raisons économiques qu’écologiques. Car même si certaines associations s’interrogent sur l’impact environnemental de cet éclairage festif, c’est bien d’abord la perspective d’économiser sur la facture électrique qui a incité les villes à adopter les nouvelles guirlandes LED.
A Strasbourg, où les habitants sont très attachés aux traditions de Noël, la transition remonte à dix ans. « La ville a engagé depuis 2010 un programme de remplacement des décors énergivores, avec l’achat d’équipements à très faible consommation. Le parc est désormais entièrement en LED » déclare la mairie. Le résultat est probant : les dépenses d’énergie liées aux illuminations de Noël s’élèvent à 6 000 euros. C’est presque moitié moins que ce que la ville dépensait avec ses guirlandes à ampoules classiques.
Et pour les particuliers : quel impact sur la facture d’énergie ?
Depuis une vingtaine d’années, les guirlandes électriques pour l’extérieur se sont démocratisées. Elles sont vendues à un prix attractif pour les particuliers. Et les Français sont nombreux à avoir adopté cette tradition qui consiste à décorer la façade de leur logement. Maisons et balcons d’appartement arborent fièrement leurs illuminations de Noël, et elles ne sont pas forcément grimper les dépenses d’énergie.
Là aussi, depuis l’avènement des guirlandes à LED, l’impact des guirlandes lumineuses sur la consommation électrique a drastiquement baissé. Il y a deux ans, Hello Watt avait fait les comptes. Le comparateur des fournisseurs d’énergie estimait qu’une guirlande électrique de 50 watts allumée en moyenne cinq heures par jour pendant un mois coûtait 78 centimes d’euros de plus sur la facture électrique. Cette année, avec la hausse des prix de l’énergie, ce montant pourrait atteindre 80 centimes.
D’après Hello Watt, certaines décorations lumineuses sont plus énergivores que d’autres. Les particuliers doivent donc se méfier de la consommation des grandes guirlandes tubes, qui consomment davantage que les guirlandes simples.
Les recommandations de l’INRAE
L’INRAE a récemment publié son « Coup de projecteur sur les éclairages de fêtes ». L’Institut ne sonne pas la charge contre les lumières de Noël. Mais il appelle à une consommation raisonnée de l’énergie pendant la période de fin d’année. « Bien sûr, un éclairage festif n’est pas à interdire » estime l’INRAE. « Mais comme toute activité humaine ayant un impact sur la biodiversité, il doit être raisonné. D’autant plus que les consommations d’énergie de ces éclairages peuvent être importants, et aller à l’encontre des politiques de sobriété énergétique et de dépenses publiques ».
La solution prônée ? L’INRAE veut encourager les pouvoirs publics et les particuliers à limiter la durée d’éclairage. Le meilleur moyen serait d’éteindre les illuminations de Noël entre minuit et 5h du matin pour limiter les dépenses d’énergie. La proposition n’a rien d’inconsidéré, puisque comme l’INRAE le rappelle, c’est une plage horaire pendant laquelle « la majorité de la population dort… et n’en profite pas ! »
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