France : lancement du conseil national de l’hydrogène

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Annoncé le 11 janvier dernier, le conseil national de l’hydrogène vient de voir le jour en France. Le 25 février, ...

France : lancement du conseil national de l'hydrogène

Annoncé le 11 janvier dernier, le conseil national de l’hydrogène vient de voir le jour en France. Le 25 février, Barbara Pompili, Agnès Pannier-Runacher et Bruno Le Maire ont inauguré cette nouvelle initiative. Le but de ce conseil national de l’hydrogène ? Accélérer le développement de l’hydrogène décarboné.

Dans le cadre de la transition énergétique, la France affiche son soutien à la filière hydrogène. Un soutien qui peinait à se concrétiser. Le gouvernement a donc décidé de lancer une nouvelle initiative : un conseil national de l’hydrogène. Ce nouvel organe dépend de quatre ministères : la transition écologique, l’économie, l’enseignement supérieur et la recherche, ainsi que l’industrie. Trois des quatre ministres responsables ont fait le déplacement à Albi, jeudi 25 février, pour lancer officiellement le projet. Mais en quoi ce conseil national de l’hydrogène doit-il faire la différence ?

7 milliards d’euros pour le conseil national de l’hydrogène

Barbara Pompili a été très claire : « L’hydrogène décarboné est l’une des clés pour développer des transports et une industrie compatibles avec l’objectif de neutralité carbone. » Et c’est justement pour développer ce levier que le conseil national de l’hydrogène a vu le jour. Le nouveau conseil va centraliser les investissements en faveur du développement de l’hydrogène décarboné. Le gouvernement a déjà annoncé qu’il compte investir 7 milliards d’euros d’ici 2030. Le Plan France Relance va y participer à hauteur de 2 milliards d’euros.

Plusieurs projets sont d’ores et déjà lancés. Le gouvernement a par exemple initié un Programme Prioritaire de Recherche. Il concerne les applications de l’hydrogène. Il doit soutenir la recherche en matière de nouvelles technologies. Le CEA et le CNRS vont conjointement piloter ce programme. En octobre 2020, la France a également lancé deux appels à projets. Le premier concerne les « briques technologiques et démonstrateurs ». Il est doté d’un budget de 350 millions d’euros. Le second porte sur les écosystèmes territoriaux. Il est doté d’un budget de 275 millions d’euros.

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L’Europe aussi se mobilise pour l’hydrogène

Au niveau européen, la France est aussi active. En juillet 2020, la Commission Européenne a lancé son plan pour le développement de l’hydrogène vert. Un plan qui a bénéficié du soutien tricolore. Et le 17 décembre dernier, la France a participé à la signature conjointe par 23 états-membres d’un manifeste pour le développement d’une chaîne de valeur de l’hydrogène. Ce manifeste est la première pierre d’un Projet Important d’Intérêt Européen Commun. Il doit être mis en oeuvre dès cette année pour soutenir l’essor de la filière hydrogène.

L’hydrogène décarboné : un vœu pieux ?

On estime actuellement que 95% de l’hydrogène produit industriellement est issu des énergies fossiles. La production d’hydrogène, loin d’être vertueuse, semble donc être incompatible avec la transition énergétique. Et les anti-hydrogène insistent souvent en soulignant que même s’il est possible de produire de l’hydrogène avec des énergies vertes, le coût de production devient alors prohibitif. Le nouveau conseil national de l’hydrogène (et l’Union Européenne avec lui) va devoir relever un double défi : promouvoir l’usage à l’hydrogène, et s’assurer de la compétitivité de l’hydrogène décarboné d’ici 2030.

Le pari est-il réaliste ? Actuellement, la production de l’hydrogène décarboné n’est pas encore parvenue à un coût de production attractif. Mais à mesure que les solutions industrielles vont se développer, ce coût pourrait être rapidement revu à la baisse. A l’instar du coût de production des ENR (qui a baissé de moitié pour le solaire par exemple), le coût de production de l’hydrogène décarboné pourrait devenir un argument en faveur de sa démocratisation.

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Surtout, l’hydrogène est une solution qui intéresse déjà les industriels et les professionnels des transports lourds. Il présente une alternative intéressant aux batteries électriques. Ces dernières sont trop lourdes et offrent trop peu d’autonomie pour les transports routiers, aériens ou même maritimes. L’Union Européenne, qui souhaite promouvoir l’hydrogène décarboné dans les mobilités lourdes, ambitionne déjà d’atteindre 100 000 camions capables de rouler à l’hydrogène vert d’ici 2030. Les constructeurs Mercedes, Hyundai, Volvo, Daimler et Nikola Motor travaillent déjà à des modèles de camions à hydrogène.

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