Les énergies renouvelables continuent de résister fortement à la crise économique actuelle. Elles devraient connaître une forte augmentation en 2020 et en 2021, dans un contexte où la demande mondiale d’énergie est en baisse. L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a jugé, ce mardi 10 novembre 2020, que les renouvelables deviendraient la première source de production d’électricité mondiale en 2025, détrônant le charbon.
Des renouvelables en pleine croissance en 2020, malgré la baisse de la demande en énergie
L’épidémie de Covid-19 aurait-elle accéléré le verdissement des sources d’énergies ? Alors que la demande mondiale en énergie devrait baisser d’environ 5% en 2020, que la demande en pétrole, en gaz naturel et en charbon subit un recul historique, les renouvelables poursuivent leur croissance.
Au point que le solaire, l’éolien, l’hydro-électrique et les autres sources d’électricité renouvelables devraient atteindre, en 2020, « près de 90 % de l’augmentation de la capacité électrique mondiale totale», selon le rapport Renewables 2020, publié par l’AIE ce mardi 10 novembre 2020.
Environ 200 GW de capacité renouvelable supplémentaire devraient être installés cette année, essentiellement en Chine et aux Etats-Unis. La production d’électricité renouvelable devrait quant à elle augmenter de 7%. Au niveau boursier, également, les géants des renouvelables ont connu une croissance largement supérieure aux principaux indices internationaux.
Mais l’année 2021 s’annonce encore plus enthousiasmante. Boostée par l’Union Européenne et l’Inde, contraintes par la crise sanitaire à repousser de nombreux projets de plusieurs mois, la croissance des renouvelables devraient atteindre 10%, un niveau jamais vu depuis 2015. « La résilience et les perspectives positives du secteur sont clairement reflétées par l’appétit soutenu des investisseurs», pointe Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE.
L’électricité verte, numéro 1 mondial en 2025
Cette tendance ne devrait que s’accentuer dans les années à venir, soutenue à la fois par la crise climatique et par la rentabilité en hausse des renouvelables. «En 2025, ces énergies devraient devenir la première source de production d’électricité au monde, mettant fin aux cinq décennies de production du charbon en tant que principal fournisseur », pointe Fatih Birol. A cette date, un tiers de l’électricité mondiale pourrait être d’origine renouvelable.
En France, ces bonnes nouvelles structurelles ont été éclipsées, en partie, par un amendement au projet de loi finance 2021, publié ce 7 novembre 2020, qui prévoit de revoir à la baisse les contrats conclus entre 2006 et 2010 avec les producteurs photovoltaïques sur la base du prix d’achat garanti (un dispositif abandonné en 2010). L’exécutif estime que ce prix est désormais trop élevé et offre une rentabilité excessive à ces exploitations.
La filière photovoltaïque souligne au contraire que des prêts ont été négociés sur la base de ce tarif : ces exploitations pionnières dopent la rentabilité des entreprises qui avaient eu le courage d’investir tôt dans le photovoltaïque, et assurent leur stabilité. La filière craint des faillites, mais aussi le durcissement des futurs financements et la frilosité des investisseurs, inquiets de la volatilité du soutien gouvernemental aux filières renouvelables.
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