La situation du parc nucléaire français, notamment suite au gel des opérations de maintenance pendant le confinement, questionne sur la capacité de la France à répondre à la demande électrique en cas d’hiver 2020-2021 particulièrement froid. Après avoir revu à la hausse ses prévisions de production électrique d’origine nucléaire pour l’année 2020, EDF a annoncé, ce jeudi 15 octobre 2020, être « confiant » dans sa capacité à « passer » sans encombre le prochain hiver.
EDF revoit à la hausse ses prédictions de production nucléaire pour 2020
L’hiver de tous les dangers. Par un effet domino, la crise sanitaire et notamment le confinement font peser un risque sur la fourniture électrique en France pour l’hiver 2020-2021. En effet, le confinement a imposé un décalage des arrêts de réacteurs nucléaires pour entretien, dans le cadre du grand carénage.
En réponse, EDF a fermé plusieurs réacteurs dès cet été, a économisé du combustible en prévision de l’hiver, et a appelé à augmenter les capacités d’effacement industriel. Début septembre 2020, RTE déclarait toutefois qu’en cas d’hiver particulièrement froid, des risques pesaient toujours sur l’approvisionnement électrique.
Mais, ce 14 octobre 2020, l’énergéticien annonçait une nouvelle hausse de sa prévision de production nucléaire pour l’année 2020, « à la fourchette 325 TWh-335 TWh », contre 300 TWh annoncés en avril, au cœur du confinement. Fin 2019, EDF prévoyait produire entre 375 et 390 TWh d’électricité nucléaire cette année.
Hiver 2020-2021 : « à ce stade, nous sommes relativement confiants », annonce EDF
Dans la foulée de cette bonne nouvelle, Cédric Lewandowski, directeur du parc thermique et nucléaire d’EDF, a déclaré, ce 15 octobre 2020, lors d’une conférence de presse : « A ce stade, nous sommes relativement confiants. Sans pour autant nous mentir, nous serons dans une situation relativement tendue à partir du mois de novembre. Pour autant, nous continuons à enregistrer des retours de réacteurs de manière très satisfaisante ».
Il détaille ensuite les raisons de ce relatif optimisme : « Aujourd’hui, 38 réacteurs tournent, notre objectif c’est bien sûr d’augmenter ce niveau-là et d’approcher (…) de 42 ou 43 réacteurs au mois de novembre, c’est-à-dire au moment des premiers froids. Et nous serions alors dans une moyenne assez classique du fonctionnement du parc nucléaire ces dernières années ».
Tous les regards se tournent notamment vers la Manche. Les deux réacteurs actuellement en service dans la centrale de Flamanville sont pour l’instant à l’arrêt : le premier est en cours de visite décennale, et devrait redémarrer en novembre 2020 ; le second souffre de soucis techniques, qui devraient être résolus pour décembre 2020. EDF reconnaissait d’ailleurs : « le retour des réacteurs nucléaires de Flamanville sera particulièrement suivi, à la fois pour l’équilibre national et local dans le grand Ouest ».
Ce jeudi 15 octobre, EDF a également précisé le second volet de son plan Excell de restructuration de la filière de construction de réacteurs nucléaire.
Laisser un commentaire