Réseau électrique : RTE s'inquiète pour l'hiver 2020 - L'EnerGeek

Réseau électrique : RTE s’inquiète pour l’hiver 2020

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Vendredi 18 septembre, RTE a publié son rapport sur la sécurité d’approvisionnement électrique pour l’hiver 2020-2021. Il s’agit des prévisions actualisées suite à la publication d’un premier rapport, en juillet dernier. Et le gestionnaire de réseau s’inquiète : selon lui, si l’hiver est froid, le réseau électrique français subira des tensions importantes.

“Dans l’ensemble, l’hiver 2020-2021 demeure toujours sous vigilance particulière et l’équilibre prévisionnel entre offre et demande d’électricité devrait rester tendu, notamment de mi-novembre à décembre en cas de froid précoce.” Le nouveau rapport prévisionnel de RTE l’annonce clairement : l’approvisionnement électrique risque de connaître des tensions en France cet hiver. En cause ? La crise sanitaire liée au COVID-19 a eu un impact sur la maintenance des centrales nucléaires. Cette maintenance se fait chaque année entre le printemps et l’été, avant l’arrivée de la saison froide et la montée en charge du réseau électrique.

Cette année, confinement oblige, les opérations de maintenance ont été décalées. Un décalage calendaire qui a de quoi inquiéter le gestionnaire de réseau. Le rapport de RTE précise d’ailleurs : “L’évolution de la situation sanitaire induit encore une forte incertitude sur ces données qui seront actualisées mi-novembre.”

Hiver 2020 : “Une situation inédite de risque” selon RTE

Si RTE se félicite de la diminution de la consommation électrique en France pendant la pandémie, le gestionnaire de réseau s’attend malgré tout à une fin d’année difficile. Le programme de maintenance des réacteurs nucléaires a été largement chamboulé par le confinement. EDF a dû reprogrammer de nombreuses opérations de maintenance. Résultat : en septembre, la disponibilité du parc nucléaire français n’est pas encore optimale. RTE n’hésite pas à évoquer “une situation inédite de risque”. Et le gestionnaire de réseau a déjà annoncé qu’il avait placé les mois à venir sous “vigilance particulière”.

Il faut dire que du côté de la production nucléaire, les premières prévisions publiées par EDF avaient de quoi alarmer. EDF avait annoncé en avril que le retard pris dans la maintenance allait entraîner une large indisponibilité du parc nucléaire français pendant l’hiver. EDF annonçait alors une production de 300 TWh, soit le plus bas niveau de production depuis 30 ans. Grâce aux nombreuses opérations de maintenance réalisées durant l’été, la prévision est revue à la hausse. EDF table désormais sur une production entre 315 et 325 TWh. Une bonne nouvelle à nuancer : pendant l’hiver 2019-2020, la production électrique issue du nucléaire était de 379,5 TWh.

Tensions sur le réseau électrique en novembre

Grâce aux prévisions croisées de la production d’EDF et de la consommation observée par RTE, ce dernier a modélisé une estimation des risques pour le réseau électrique ces prochains mois. D’après le rapport de RTE : “L’analyse prévisionnelle fait apparaître une probabilité de tension élevée fin-novembre-début décembre en cas de froid précoce.” La crainte de RTE ? Que le froid s’abatte tôt en France, et que les besoins en chauffage fassent augmenter rapidement la demande sur le réseau électrique. Ce dernier pourrait alors subir des tensions dans certaines zones.

Pour réduire le risque, RTE n’exclut pas d’avoir recours au délestage ciblé. D’après RTE, la zone Grand-Ouest est la plus susceptible d’être touchée par ces délestages ciblés. La situation pourrait toutefois être évitée si les travaux de la centrale de Flamanville avancent vite, et que les réacteurs peuvent être disponibles pour la fin novembre.

Pour RTE, pas de risque de black-out

Malgré ses inquiétudes et une situation inédite, le gestionnaire RTE affirme se veut toutefois rassurant. D’après son rapport, la France ne court aucun risque de black-out. RTE rappelle en outre qu’il est toujours possible d’avoir recours à des moyens post-marché “en cas de températures significativement inférieures aux normales de saison”. Quels sont ces moyens post-marché ? La baisse de l’appel de puissance (quelques centaines de MW) par exemple. Mais aussi la baisse de tension sur le réseau ou encore l’interruption de la distribution d’électricité sur certains sites industriels.

RTE compte suivre de près l’évolution de la disponibilité du parc nucléaire. L’entreprise a déjà annoncé qu’elle publiera son prochain rapport dès mi-novembre.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Moi je m’inquiète pour le paysage avec la photo d’illustration de cet article….. éh oui, nécessaires pour les hyperpuissances centralisées sorties des réacteurs nucléaires pour supporter ces lignes THT à 400 000 V qui culminent à 90 m de haut sur 105 000 Km, les magnifiques 300 000 pylônes qui seraient bien inutiles avec les puissances mille fois inférieures issues des parcs éoliens et des fermes solaires, bien plus près des consommateurs reliés aux producteurs par des lignes MT ou BT enterrées.

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  • Votre raisonnement suppose que les éoliennes et fermes solaires n’alimentent que les utilisateurs à proximité. Si c’était le cas, ces derniers devraient se passer de courant dès que le vent faiblit trop ou que la nuit tombe. Comme cela n’est pas souhaitable, on a besoin d’un réseau maillé pour garantir l’alimentation de tous les utilisateurs à tout moment, selon leurs besoins. RTE a récemment demandé une enveloppe de 33 milliards d’euros pour renforcer ses réseaux….. afin d’accueillir plus d’éoliennes et d’énergie photovoltaique.

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  • Les chiffres donnés dans l’article sont des chiffres de production nucléaire annuelle (300 TWh pour 2020 prévus en avril, chiffre réévalué récemment à 315-325 TWh). Ce ne sont pas de chiffres de production pendant un hiver (lesquels seront bien sûr bien plus bas). Et 379.5 TWh est la production d’électricité d’origine nucléaire sur l’ensemble de l’année 2019 (et pas l’hiver 2019/2020).

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