Une étude, publiée ce jeudi 24 septembre 2020, montre que le rétrofit, c’est-à-dire le fait d’équiper une voiture thermique d’une motorisation électrique, produit moins d’émission de gaz à effet de serre (GES) que l’achat d’un modèle électrique neuf. De quoi valider une tendance émergente dans le secteur automobile ?
Un rapport analyse l’impact carbone du rétrofit par rapport à l’achat d’un véhicule électrique neuf
Transformer sa vieille voiture thermique en un modèle électrique, est-ce vraiment écologique ? Le rétrofit, qui consiste à convertir la motorisation d’un modèle thermique en électrique, avec ajout d’une batterie, gagne en popularité, et est présenté par certains analystes comme moins émetteurs de GES que l’achat d’un modèle électrique neuf.
Mobilité durable : le rétrofit, prochaine révolution dans l’industrie automobile ? #positivr https://t.co/vYzJf4lCPC
— POSITIVR (@ThePOSITIVR) September 17, 2020
Le cabinet de conseil GreenFlex (filiale de Total) a présenté, ce jeudi 24 septembre 2020, les conclusions d’un rapport sur le sujet. L’étude a été commandée par Ian Motion, spécialiste français de la conversion des modèles thermiques en modèles électriques.
Ce rapport a comparé le cycle de vie d’une ancienne Mini thermique convertie à l’électrique par la solution de Ian Motion et celui d’un modèle électrique à la batterie équivalente, en termes d’émissions de GES.
Les émissions liés à la construction de la Mini n’ont pas été prises en compte, puisque le véhicule existe déjà et est destiné à la casse. Selon nos collègues de L’Automobile propre, GreenFlex a donc intégré au calcul, « les rejets carbonés dus à l’approvisionnement de tous les intrants (véhicule neuf / kit de conversion), à l’assemblage, à la distribution jusqu’au client, à l’utilisation sur 80.000 km des 2 VE selon un mix électrique moyen « correspondant aux cibles marchés de la marque » (1/3 Français, 1/3 Royaume-Uni, 1/3 Allemagne), et à la fin de vie des 2 voitures en comprenant les composants retirés et ajoutés lors de la conversion ».
38% d’émissions de GES en moins pour le rétrofit
« Pour le calcul de la consommation d’énergie, GreenFlex utilise la consommation d’énergie primaire de chaque étape du cycle de vie des deux scenarios étudiés. La méthodologie mise en œuvre pour le calcul des émissions de gaz à effet de serre suit notamment les règles du Bilan Carbone telles que définies par l’Ademe puis par l’association Bilan Carbone dès 2011 », détaille Ian Motion dans un communiqué.
Au final, les conclusions du rapport sont sans appel : le rétrofit présente un bilan carbone réduit de 38% par rapport au véhicule électrique neuf. Soit 4 tonnes de CO2 évité par la conversion. « 82 % de la réduction des émissions de CO2e est acquise grâce à la non fabrication de composants (d’une voiture dans son entièreté) et à la non destruction d’un ancien véhicule thermique », précise Ian Motion.
Cela étant, ce calcul ne prend pas en compte les polluants autre que les GES, ni, surtout, les éventuels coûts en carbone des réparations sur le modèle thermique converti, a priori plus sujet aux pannes que le modèle électrique neuf sur les composants qui n’ont pas été changés lors du rétrofit (châssis, bas de caisse, essieux, roues, pneus, freins, direction…). Il demeure cependant probable que, même en tenant compte de ces facteurs, le bilan carbone du rétrofit demeure meilleur.
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