Le dernier rapport Global Coat Plant Tracker, publié ce 4 août 2020, révèle que, pour la première fois dans l’histoire, la capacité des centrales électriques au charbon a reculé dans le monde, durant le premier semestre 2020. Si cette baisse correspond pour une part à des tendances lourdes, notamment dans les pays occidentaux, la pandémie du Covid-19 a aussi provoqué des retards dans des projets de nouvelles centrales, qui sont simplement reportés. Symptomatiquement, le parc de centrales au charbon de la Chine a augmenté durant cette période.
Pour la première fois, la capacité totale des centrales au charbon dans le monde a baissé
Une bonne nouvelle en trompe-l’oeil. Le dernier rapport Global Coal Plant Tracker de l’association nord-américaine Global Energy Monitor, rendu public ce mardi 4 août 2020, révèle en effet une baisse de 2,9 GW des capacités mondiales de production d’électricité par les centrales au charbon, durant le premier semestre 2020.
Dans le détail, entre le 1er janvier et le 30 juin 2020, 18,3 GW ont été mis en service, et 21,2 GW retirés. Cela faisait 20 ans que le parc mondial de centrales au charbon augmentait en moyenne de 25 GW tous les six mois.
Pour autant, cette baisse, qui est une première mondiale, n’est pas exclusivement structurelle. Elle l’est dans le monde occidental, avec des fermetures de sites à hauteur de 8,3 GW au Royaume-Uni et de 5,4 GW aux Etats-Unis. Le Japon, de son coté, vient de planifier la fermeture de 114 de ses 140 centrales au charbon d’ici 2030.
Le Japon planifie la fermeture de 114 de ses 140 centrales à charbon d'ici 2030.
Et en même temps, le pays de la catastrophe de Fukushima prévoit de remettre la plupart de ses 54 réacteurs nucléaires en service.
La part des EnR augmentera peu : de +5 à +7% entre 2018 et 2030. https://t.co/xA5JnD3209 pic.twitter.com/bUxeApgwit
— Emeric FINCK (@Que_Lenergie) August 5, 2020
Plus globalement, l’Union Européenne devrait battre cette année un record de fermetures de centrales au charbon. L’Allemagne, pourtant plutôt en retard sur cette question, vient de présenter ses premiers appels d’offre pour planifier sa sortie du charbon.
#Allemagne
Lancement des premiers appels d’offres de sortie du charbon
via @enerpresse
"Les premières enchères pour la réduction des capacités au charbon en Allemagne auront lieu le 1er septembre, a annoncé le régulateur des marchés allemands, la #Bundesnetzagentur, mardi 4 août.— Sauvons Le Climat (@sauvonsleclimat) August 5, 2020
Mais les centrales en construction ou en planification ne respectent pas l’accord de Paris
Mais une grande part de cette baisse de capacité est aussi dû à la pandémie du Covid-19, qui a ralenti l’ouverture de nouveaux sites. Car, en dehors du monde occidental, la tendance n’est pas à une sortie du charbon. Symptomatiquement, la Chine a installé durant ce premier semestre 11,4 GW de capacité supplémentaire, pour concentrer désormais la moitié du parc mondial de centrales en charbon.
Plus problématique encore, 189,8 GW de capacité de production d’électricité par le charbon sont actuellement en production, et 331,9 GW de plus en cours de planification. Soit, en tout, davantage que l’ensemble des centrales en service dans le monde occidental.
« Cela va à l’encontre des appels du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à un moratoire mondial sur les nouvelles centrales au charbon après 2020 » pointe Global Energy Monitor.
La conclusion de l’association se veut même alarmiste : « Malgré le déclin de la mise en service et du développement, l’utilisation mondiale du charbon – et les rejets de CO2 associés – ne devraient diminuer que très lentement au cours de la prochaine décennie. Pourtant, les émissions liées à l’utilisation du charbon doivent chuter d’ici 2030 selon des trajectoires qui répondent aux objectifs de l’accord de Paris ».
Laisser un commentaire