Le 22 juillet, la Commission européenne a lancé une consultation publique sur le développement de l’énergie offshore. Son but ? Définir une nouvelle stratégie pour développer les énergies renouvelables offshore. L’enjeu est de taille : l’UE et l’Agence Européenne de l’Energie sont convaincues de l’énorme potentiel de l’énergie offshore. La Commission affiche déjà son objectif : multiplier par 20 ses capacités de production d’énergie offshore d’ici 2050.
L’énergie offshore au cœur du Green Deal européen
Le président de la Commission Européenne, Kadri Simson, a été très clair : « Pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, nous devons multiplier par vingt la production d’énergie offshore de l’Union Européenne. Cela signifie qu’il est plus facile de construire des parcs éoliens offshore à grande échelle d’une manière écologiquement durable. »
L’Union Européenne compte donc développer l’énergie offshore à grande échelle. L’Agence Européenne de l’Energie a déjà étudié la question. Et elle estime que l’énergie offshore pourrait devenir la première source de production électrique à l’horizon 2040.
Une conviction qui se retrouve dans les objectifs annoncés par la Commission européenne dans son Green Deal. La Commission ambitionne d’atteindre en 2050 une production d’au moins 230 GW dans la tranche basse des estimations. Au mieux, la production pourrait atteindre 450 GW. Mais pour répondre à ces objectifs, l’Europe va devoir avancer à marche forcée sur l’énergie offshore.
Une étude réalisée par WindEurope propose un scénario de développement en deux phases : d’abord installer 7 GW chaque année entre 2020 et 2030. Puis, augmenter la puissance de 18 GW chaque année. La consultation lancée le 22 juillet par la Commission Européenne doit définir la stratégie européenne. Le résultat sera dévoilé en octobre 2020.
L’Allemagne veut piloter le projet européen d’énergie offshore
2020 sera-t-elle enfin l’année de l’énergie offshore en Europe ? Cette année, l’Allemagne, grand défenseur de l’énergie offshore, a les coudées franches pour donner un coup d’accélérateur sur le sujet. L’Allemagne assure la présidence de l’Union Européenne pendant le deuxième semestre 2020. Dans le même temps, elle préside cette année la Coopération énergétique des mers du Nord. En décembre 2019, les pays de la Coopération sont déjà tombés d’accord sur un programme de développement de l’énergie éolienne offshore. Une première pierre dans le grand chantier souhaité par l’Allemagne.
D’autant que l’Allemagne affiche des objectifs très ambitieux. En 2020, le pays compte déjà 1 469 éoliennes offshore, pour une production de 7,5 GW. D’ici 2030, l’Allemagne compte atteindre entre 15 à 20 GW en développant de nouveaux parcs éoliens offshore. Sur le long terme, pour compenser la fin du charbon, l’Allemagne ambitionne même d’atteindre 50 GW.
Le solaire offshore aussi à l’étude
Les éoliennes offshore ne sont pas la seule source d’énergie qui intéresse l’UE. Kadri Simson l’a déclaré : « Nous devons également utiliser le potentiel d’autres sources renouvelables telles que l’énergie solaire offshore ainsi que les nouvelles opportunités d’énergie marémotrice et océanique. »
D’abord développés dans les Maldives pour répondre aux besoins énergétiques générés par le tourisme, le solaire offshore connaît depuis un succès croissant. Des fermes solaires offshore ont vu le jour à Singapour, en Belgique et aux Pays-Bas. Et à mesure que l’intérêt augmente autour de cette technologie, l’innovation progresse aussi. La résistance des panneaux photovoltaïque s’améliore, et leur rendement aussi. L’Union Européenne est bien décidée à prendre la vague du solaire offshore le plus tôt possible.
Le casse-tête des zones maritimes
Eolien ou solaire : pour développer l’énergie offshore en Europe, il va d’abord falloir trancher la question du découpage des zones maritimes. Un véritable casse-tête qui freine le développement des parcs offshore en Europe. En effet, l’espace maritime fait l’objet d’un découpage par zones. Chaque zone est dévolue à un usage précis : réserves de pêche, zones de protection de la nature, espaces militaires avec accès restreint. Les zones maritimes qui peuvent accueillir des parcs éoliens ou solaires offshore sont donc limitées.
Dans son étude de novembre 2019, WindEurope précisait que l’espace maritime capable d’accueillir des éoliennes offshore était trop petit. On ne pourrait installer que 112 GW quand il faudrait 450 GW. Giles Dickson, le président de WindEurope, précisait alors : « Nous allons devoir approcher différemment la planification de l’espace maritime. Les zones aquatiques doivent pouvoir faire l’objet d’usages multiples. » Pour faciliter le développement des parcs offshore, la Commission Européenne va donc devoir résoudre ce problème en priorité.
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