ENI : la révolution verte de l'énergéticien italien - L'EnerGeek

ENI : la révolution verte de l’énergéticien italien

ENI : la révolution verte de l'énergéticien italien

Fin février dernier, le groupe pétrolier ENI a annoncé le lancement d’un plan de grande envergure. Son but : réduire l’empreinte carbone de ses activités fossiles. Mais ENI cherche aussi à développer les énergies renouvelables dans sa production. Les ambitions sont énormes, et l’énergéticien italien se donne trente ans pour les réaliser.

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D’ici 2050, l’activité d’ENI changera drastiquement. L’énergéticien italien veut faire de 2020 une année charnière avec le lancement d’un plan d’évolution de grande envergure. Claudio Descalzi, le PDG d’ENI, entend réorienter l’activité du groupe énergétique. D’ici 2050, la production doit se structurer autour des énergies renouvelables, qui serviront de levier de croissance. ENI souhaite aussi réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre de ses produits énergétiques de 80%. Un objectif supérieur aux préconisations de l’AIE. L’Agence recommande une réduction de 70% pour respecter les engagements de l’Accord de Paris.

La décision de cette réorientation stratégique intervient dans un contexte tendu pour ENI. L’énergéticien italien a essuyé une mauvaise année 2019. Malgré une légère augmentation (+1%) de sa production annuelle d’hydrocarbures, ENI a enregistré un maigre bénéfice net de 148 millions d’euros en 2019. En 2018, le montant était de 4,1 milliards de d’euros.

Une entreprise ancrée sur le marché des énergies fossiles

A l’heure de la transition énergétique, les activités d’ENI sont encore très peu diversifiées. Le groupe italien reste largement dépendant de ses activités fossiles. Il assure l’exploitation, la production et la distribution de pétrole et de gaz naturel. Un parc constitué exclusivement de centrales à gaz produit l’électricité d’ENI. De plus, l’entreprise est active sur le marché du trading d’énergie à travers sa filiale ENI Trading and Shipping.

Depuis 2017, le groupe a principalement investi dans de nouveaux gisements de gaz naturel et de pétrole. Il s’est aussi intéressé au marché du gaz de schiste, avec l’exploration de trois concessions en Pologne. Un marché rapidement abandonné à cause des contraintes liées aux réglementations européennes.

ENI baissera de 80% des émissions de CO2

Le plan de réorientation d’ENI vise à verdir les activités de l’entreprise. Son PDG l’a affirmé : “La stratégie que nous annonçons aujourd’hui représente une étape fondamentale. L’ENI du futur sera encore plus orienté vers le développement durable.” Ce choix s’inscrit dans une tendance de fond. D’autres énergéticiens l’ont déjà fait, à l’image de Total qui s’est engagé en 2019 à devenir la “major de l’énergie responsable”.

L’objectif annoncé vise une baisse de 80% des émissions de CO2 liées aux produits fossiles. Et l’échéance est fixée à 2050. Pour réduire ses émissions de CO2, Claudio Descalzi veut augmenter la part de gaz dans le portefeuille énergétique de l’entreprise. Il souhaite aussi convertir des raffineries pour les adapter aux biocarburants. ENI fera aussi le pari de la capture de carbone. Il ambitionne d’absorber jusqu’à 40 millions de tonnes de CO2. L’objectif est aussi d’atteindre la neutralité carbone dès 2030 pour les activités liées à la production et à l’exploitation des gisements.

Vers un mix énergétique “plus équilibré”

Claudio Descalzi a évoqué la nécessité d’atteindre un mix énergétique “plus équilibré”. La production de l’entreprise va donc se diversifier pour inclure plus d’énergies renouvelables. La production des hydrocarbures va continuer d’augmenter de 3,5% par an jusqu’à 2025. Elle devrait ensuite baisser. Pour le PDG d’ENI : “Le résultat sera un portefeuille plus équilibré et intégré et aura une meilleure capacité d’adaptation, ainsi qu’une rémunération plus compétitive des actionnaires.”

Pour concrétiser ce mix équilibré, l’entreprise compte investir 4 milliards d’euros. Soit un budget 33% plus élevé que celui prévu dans le précédent plan stratégique. ENI réservera 2,6 milliards d’euros au développement des énergies renouvelables. Son PDG a notamment annoncé qu’il voulait dépasser la barre des 55 GW de puissance installée en ENR avant 2050. Les autres investissements concerneront l’efficacité énergétique, ainsi que l’économie circulaire.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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