Amiens : l'autonomie énergétique pour 2050

Amiens : l’autonomie énergétique pour 2050

Amiens vise l'autonomie énergétique dès 2050

La ville d’Amiens s’apprête à clore, le 13 mars, son concours de start-up. Le but : atteindre l’autonomie énergétique en 2050 en développant des activités locales en faveur des ENR. Mais ce grand projet n’est que le dernier chapitre en date d’une stratégie de transition énergétique de grande ampleur. Amiens est, en effet, déjà très avancée en matière d’autonomie énergétique.

Amiens : priorité à l’autonomie énergétique depuis 2016

“Être une ville autonome en énergie en 2050” : voilà l’objectif affiché par Amiens et sa métropole. La ville, signataire de l’Accord de Paris, défend sa vision ambitieuse depuis 2016 à travers un cluster dédié à la transition énergétique, Energeia. Pour parvenir à l’autonomie énergétique, la ville s’engage à “trouver un équilibre entre la consommation énergétique et les capacités locales à répondre à cette consommation.” Et la métropole d’Amiens s’est fixée des objectifs clairs. Elle doit réduire sa consommation globale d’énergie de 60%. Dans le même temps, elle veut multiplier sa production d’énergies renouvelables par dix. Cette augmentation des capacités d’ENR lui permettrait de couvrir environ 25% de ses besoins en énergie.

Concours 2020 : attirer des start-ups et développer une économie des ENR locales

Le début d’année 2020 est marqué par un nouveau projet : un concours de start-up, qui se termine le 13 mars 2020. La métropole d’Amiens l’a lancé en partenariat avec plusieurs entreprises spécialisées dans l’énergie comme Engie, Enedis, H2air mais aussi l’Office franco-allemand pour la transition énergétique.

Le concours vise à attirer les projets innovants pour répondre aux différentes problématiques liées à l’autonomie énergétique de la ville. Production d’énergies renouvelables, stockage de l’énergie, optimisation énergétique, mobilité propre, bâtiments durables… Autant de sujets sur lesquels le cluster Energeia travaille déjà activement. Mais ce qui intéresse Amiens, dans une vision plus globale, c’est d’attirer les jeunes pousses de l’innovation énergétique sur son territoire. Des start-ups qui s’installeraient dans la zone industrielle d’Amiens pour développer localement leur activité. Elles pourraient ainsi contribuer à l’élargissement du bassin d’emplois lié à la transition énergétique.

Amiens : 4e ville verte de France en 2020

Et pour séduire les entreprises, Amiens ne manque pas d’atouts. La métropole est l’une des grandes villes les plus avancées en France en matière de transition énergétique. L’Observatoire des villes vertes la classe d’ailleurs en quatrième position de son palmarès 2020.

Pour atteindre cette bonne place, Amiens a développé plusieurs projets en faveur de la sobriété énergétique et des énergies vertes. Dès 2017, elle a été la première ville de France à fonder une Semop consacrée à l’énergie. La même année, Amiens investit dans une flotte de 43 bus électriques pour développer la mobilité durable. Et en 2018, la métropole d’Amiens inaugure la première ligne de bus longue distance 100% électrique, qui relie Amiens à Paris.

Le nouveau réseau de chaleur est opérationnel

Signe de l’avancée des projets de transition énergétique, Amiens a inauguré, en novembre 2019, son plus important chantier : son nouveau réseau de chaleur. Le projet, mené par la Semop, relie pas moins de 131 points de livraison. Et il traverse la ville du nord au sud sur 40 km. La Semop le présente comme “un grand chauffage central à l’échelle de l’agglomération amiénoise”.

Plus concrètement, ce nouveau réseau de chaleur d’Amiens fonctionne de façon originale. Il repose sur un approvisionnement mixte. Cinq sources d’énergies locales, renouvelables et de récupération l’alimentent. Son mix se répartit entre 31% de récupération des eaux usées d’une STEP, 26% de biomasse, 3% de récupération de l’énergie d’une usine de méthanisation, 1,5% de géothermie sur nappes, et 1% de biogaz. D’après la Semop, ce mix original offre plusieurs avantages. L’utilisation de cinq sources d’énergies différentes permet d’arbitrer en fonction des prix du marché. Le coût final est meilleur pour l’usager. De plus, le mix utilise plus de 50% d’énergies renouvelables et de récupération. Il permet donc de profiter d’un taux de TVA réduit à 5,5% sur la facture d’énergie.

François-Xavier Level, le directeur général du cluster d’Amiens, estime : “Nous ne produisons pour l’instant que 2 à 3% de l’énergie que nous consommons, mais avec le réseau de chaleur en fonctionnement depuis novembre dernier, ce chiffre va doubler. L’effort à fournir est encore énorme […] Les technologies et les innovations à venir vont heureusement jouer en faveur de cette ambition.”

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Bonjour,

    Le mix indiqué ne fait au total que 62,5%, quid des 37,5% restants? Quelle est l’énergie complémentaire?

    N’était-il pas possible de faire plus , notamment en intégrant une chaufferie biomasse plus grosse?

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  • Et pour les transports automobiles des particuliers et professionnels ?
    Et quels investissements cela représentera ? Et qui financera ?
    L’autonomie énergétique ici n’est-elle pas une illusion ?

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  • Bonjour
    Ne devons nous pas parler d’autosuffisance énergétique et non d’autonomie car celle ci ets impossible ; l’autosuffisance sera déjà très difficile à atteindre

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  • La solution, c’est d’ajouter à ce réseau de chaleur des milliers de m2 de capteurs solaires thermiques.

    Contrairement à la biomasse, la chaleur solaire est une resource sans limite.

    Même dans le nord de l’Allemagne, 1000 m2 de capteurs solaires thermiques peuvent produire 40 TEP (tonne équivalent pétrole) de chaleur par an quand 1 hectare (10.000 m2) peut produire quelques TEP de biomasse par an.

    De plus, chaleur solaire n’a pas besoin d’être transportée. Elle est stockable et commence même à devenir rentable.

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