L’ambassadeur de l’Inde en Russie a déclaré, ce dimanche 9 février 2020, que les deux pays pourraient étendre leur partenariat dans la construction de centrales nucléaires à plusieurs projets en Afrique et au Moyen-Orient. La première centrale nucléaire du Bangladesh, fruit d’une collaboration entre l’Inde et la Russie, est actuellement en construction.
L’Inde et la Russie sont deux partenaires privilégiés dans le développement de l’énergie nucléaire. La première centrale construite conjointement par les deux pays a été mise en service en 2002 dans l’État du Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde, à Kudankulam : il s’agit aujourd’hui la plus grande centrale nucléaire d’Inde.
Les deux pays collaborent actuellement sur la construction de la première centrale nucléaire du Bangladesh, à Rooppur : pilotée par l’énergéticien russe Rosatom avec l’aide d’agences indiennes, elle devrait être achevée en 2023, pour un coût de plus de 13 milliards de dollars.
Un premier projet qui en appelle d’autres : “Il existe de bonnes perspectives de coopération entre la Russie et l’Inde dans le domaine de l’énergie nucléaire dans des pays tiers”, a ainsi déclaré, ce dimanche 9 février 2020, l’ambassadeur de l’Inde en Russie, Venkatesh Varma.
Russia, India May Cooperate To Build Nuclear Plants In Middle East, Africa https://t.co/sBl02ScKH2
— Africa Alert (@Africa_Alert) February 9, 2020
« La Russie est également très active dans la construction de centrales nucléaires au Moyen-Orient et en Afrique. Cela nous ouvre une nouvelle voie de coopération. La Russie a déjà des accords dans ce domaine avec un certain nombre de pays, en Afrique, notamment en Éthiopie, et aussi au Moyen-Orient. Ce seront des projets russes mais avec la coopération indienne. Les discussions sont encore à un stade préliminaire, mais nous espérons mettre en place ces nouveaux types de partenariats. Ils sont liés au succès de la coopération indo-russe au Bangladesh » complète Venkatesh Varma.
La centrale de Rooppur est la pierre angulaire d’un programme visant à électrifier l’ensemble du Bangladesh, sans avoir recours à de nouvelles centrales utilisant des énergies fossiles. L’homme d’affaires bangladais Kazi Zahin Hasan a expliqué ce même jour que l’intermittence des énergies éoliennes et solaires imposaient de les combiner à des centrales pilotables, et que la construction de centrales hydraulique de grande capacité imposerait, au Bangladesh, d’inonder de vastes territoires : “C’est politiquement impossible dans n’importe quel pays à forte densité de population”, détaille-t-il.
Dès lors, le nucléaire semble la meilleure solution pour produire de l’électricité bas carbone pilotable. Concernant les risques d’accident, Kazi Zahin Hasan précise que la centrale de Rooppur n’utilise pas de refroidissement à l’eau (à l’origine directe, selon lui, des catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima), mais avec un liquide au sodium, plébiscité par les énergéticiens russes et chinois et beaucoup plus sûr d’après lui : «Le liquide de refroidissement au sodium n’a pas besoin d’être mis sous pression. Comme la cuve du réacteur n’a pas à résister à des pressions élevées, elle peut être conçue pour se dilater thermiquement si la température augmente », précise Kazi Zahin Hasan.
« Les centrales nucléaires de demain seront des centrales refroidies au sodium qui ne fondront pas et qui utiliseront progressivement les stocks existants de déchets radioactifs », conclue l’homme d’affaire.
COMMENTAIRES
l’énergie nucléaire c’est vrais qu’il est facile a exploiter mais il a de grave conséquence sur l’environnement