Les députés veulent soutenir les biocarburants français

Les députés veulent soutenir les biocarburants français

biocarburants

Le 22 janvier 2019, l’Assemblée Nationale a publié son rapport d’information parlementaire sur les biocarburants. Un rapport qui démontre la volonté des parlementaires de soutenir le développement de la filière française. Les députés en profitent aussi pour interpeller les constructeurs automobiles français sur leur manque d’engagement en faveur des carburants alternatifs. Il s’agit pourtant d’un enjeu majeur alors que le parc automobile tricolore poursuit sa transformation.

Après un an d’auditions et d’analyse des rapports d’expert, le rapport d’information parlemantaire sur les biocarburants vient enfin d’être rendu public. Après le couac autour de l’huile de palme en 2019, ce nouveau rapport était particulièrement attendu. Il précise la vision du parlement français en matière de biocarburants, et livre des pistes de réflexion pour le développement de la mobilité durable dans l’Hexagone.

Anticiper la fin des véhicules thermiques

Le rapport parlementaire met en évidence un enjeu stratégique majeur. Les véhicules thermiques sont appelés à disparaître dans les vingt prochaines années. Mais la fin annoncée de la vente de véhicules thermiques n’implique la fin immédiate de leur circulation. Les véhicules existants continueront encore de rouler. Pour les députés, il importe d’anticiper pour proposer une alternative viable aux carburants fossiles. Le rapport souligne que “ces agrocaburants émettent 65 à 70% de gaz à effet de serre en moins que les carburants classiques, s’ils ne comportent pas d’huile de palme importée.”

Des biocarburants pour soutenir l’agriculture

Le rapport pointe du doigt la nécessité pour l’état de soutenir les biocarburants, non seulement pour développer une énergie plus propre mais aussi pour assurer l’avenir de la filière agricole. Le député Stéphane Demilly explique : “A un moment où nos agriculteurs, notamment dans le secteur de la betterave, souffrent, on peut leur trouver une voie de diversification avec ces agrocarburants.”

De fait, le rapport propose de distinguer les biocarburants issus de la production française des biocarburants fabriqués à base d’huile de palme d’importation. Si les députés s’opposent aux biocarburants à base d’huile de palme, ils souhaitent en revanche privilégier les biocarburants produits à base de betterave, de déchets agricoles ou de moût de raisin, pour assurer des débouchés aux agriculteurs français. Ils réclament dans ce sens un soutien de l’état en faveur des biocarburants “made in France”. Le rapport demande aussi au gouvernement de réfléchir à une incitation fiscale “proportionnelle au potentiel écologique des agrocarburants”. Ce potentiel pourrait encore être renforcé par la création de circuits courts d’approvisionnement, au plus près des filières d’approvisionnement.

Dans leur compte-rendu, les députés appellent aussi le gouvernement à réaliser des études complémentaires pour envisager de nouvelles pistes, comme les biocarburants produits à base d’algues ou de résidus. L’impact environnemental de ces carburants est encore méconnu, et ils pourraient pourtant représenter une opportunité.

Les constructeurs automobiles pointés du doigt

Mais avant de développer la filière des biocarburants, encore faut-il s’assurer que les véhicules en circulation sont compatibles. Et c’est là un point noir dans le parc automobile français. Les députés se sont montrés très critiques envers les constructeurs français, encore trop frileux en matière de dispositifs flex fuel. Le rapport ironise : “Comment ne pas être surpris par l’absence d’équipements de série des dispositifs “flex fuel” (permettant à une voiture à essence de pouvoir rouler également avec des carburants composés d’huiles végétales), alors que ce système est d’un coût relativement faible (1 000 euros) et est généralisé notamment en Amérique latine.”

Pour les députés, la voie est claire. Les constructeurs français doivent s’engager pour le flex fuel. Et le rapport encourage même les administrations à soutenir les constructeurs en privilégiant les véhicules flex fuel dans les prochaines années.

Les kits de biocarburants font un boom en France

Les automobilistes français n’ont pas attendu le rapport des députés pour s’intéresser aux biocarburants. En 2019, la consommation de superéthanol E85 a bondi en France : +84% par rapport à 2018 ! Un enthousiasme dû à la hausse des prix des autres carburants, mais aussi à la possibilité de faire installer des kits de conversion sur les véhicules thermiques. Le marché français compte désormais quatre fabricants agréés. Et l’Hexagone dispose à présent d’un réseau de 2 500 garagistes agréés pour l’installation de ces kits.

Certaines régions ont mis en place des aides financières pour l’achat d’un kit de conversion aux biocarburants. Résultat : en 2019, 6 373 kits ont été installés sur des voitures. Au niveau du parc automobile national, ce chiffre reste très modeste (seulement 0,3% des véhicules immatriculés). Mais avec un prix au litre de 0,69€, le superéthanol risque encore de séduire beaucoup d’automobilistes français en 2020.

Rédigé par : La Rédaction

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