Ce dimanche 2 février 2020, une source proche de l’OPEP a indiqué la tenue, ce mardi 4 et ce mercredi 5 février, à Vienne, d’une réunion technique de l’organisation et de son allié russe : ils vont faire le point sur la baisse du cours du pétrole provoquée par la crise sanitaire du coronavirus en Chine. La prochaine réunion interministérielle de l’OPEP +, prévue pour début mars, pourrait être avancée.
L’épidémie du coronavirus, qui frappe durement la Chine, a d’importantes conséquences sur le marché du pétrole, alors même que les analystes attendaient, pour 2020, une relance de l’économie mondiale suite à l’apaisement des tensions entre les Etats-Unis et la Chine.
Mais l’ampleur prise par l’épidémie ralentit l’activité économique chinoise, principalement ses exportations, tout en réduisant fortement le transport aérien mondial. La demande en pétrole de la Chine est ainsi en forte baisse, alors que le pays est le premier importateur et deuxième consommateur de pétrole du monde : « du 15 au 22 janvier, les importations chinoises de pétrole ont plongé de près de 2 millions de barils par jour par rapport à janvier 2019 et de 3 millions barils par jour par rapport au début 2020 », détaille l’analyste des marchés boursiers Jean-Louis Sapaly.
Du 15 au 22 janvier, les importations chinoises de pétrole ont plongé de près de 2 millions de barils par jour par rapport à janvier 2019 et de 3 millions barils par jour par rapport au début 2020..
Chute spectaculaire qui semble rendre l'Opep nerveux..— Jean-Louis SAPALY (@JeanLouisSAPALY) February 1, 2020
Les cours du pétrole pâtissent logiquement de cette situation : ce vendredi 31 janvier 2020, le Brent pour une livraison en mars a clôturé en baisse de 13 cents (0,2%), à 58,16 dollars, sous la barre des 60 dollars, son plus bas niveau depuis octobre 2019. Début janvier 2020, il atteignait encore 68,91 dollars.
En conséquence, l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) va convoquer, ce mardi 4 et mercredi 5 février 2020, à Vienne, “un comité technique mixte (JTC) » avec la Russie, pour analyser la situation. Une source proche de l’OPEP l’a révélé ce dimanche 2 février.
L’enjeu principal est de savoir si la réunion interministérielle de l’OPEP +, prévue les 5 et 6 mars 2020, doit être avancée à ce mois de février. L’OPEP+ réunit les 14 membres de l’OPEP, ainsi que la Russie et neuf autres puissances pétrolières : ces 24 pays sont liés depuis 2016 par un accord de limitation de leur production, qui a permis de soutenir la valeur du baril de brut. Cette réunion interministérielle pourrait permettre de prolonger la réduction de la production, voire l’amplifier, pour répondre à la baisse de la demande mondiale de pétrole.
L’Arabie Saoudite, qui ne veut pas de prix en dessous des 60 dollars, est en première ligne sur ce dossier : «Les Saoudiens veulent faire quelque chose pour empêcher les prix de baisser davantage. Il y a maintenant plusieurs discussions entre les pays à ce sujet», a déclaré à Reuters une source de l’OPEP+.