PPE 2020 : la France précise les modalités de sa transition énergétique - L'EnerGeek

PPE 2020 : la France précise les modalités de sa transition énergétique

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Le 20 janvier dernier, le ministère de la Transition écologique et solidaire a donné le coup d’envoi de la consultation nationale autour du projet de PPE 2020. Deux textes vont être mis en consultation. La nouvelle PPE doit redéfinir les engagements de la France en matière de transition énergétique. Elle doit aussi préciser plusieurs modalités en ce qui concerne les énergies vertes.

Un plan d’action pour l’horizon 2028

Depuis novembre 2018, la France s’est dotée d’une feuille de route pour piloter sa transition énergétique : la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE). Après la publication de cette PPE en janvier 2019, le projet fait cette année l’objet d’une mise à jour. Du 20 janvier au 19 février, une grande consultation nationale est lancée pour préciser certains axes de la transition énergétique. La consultation a lieu sur internet autour de deux textes : la PPE et la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC)

Le projet de PPE prévoit d’accélérer la transition énergétique grâce à une baisse de 35% de la consommation primaire d’énergies fossiles dès 2028. Cette baisse sera compensée par une augmentation des capacités de production d’électricité verte. Le gouvernement souhaite atteindre entre 102 et 113 GW en 2028. C’est deux fois plus que dans le projet préparatoire présenté en 2017.

Réajustements autour de l’éolien

L’éolien est au cœur des attentions de cette nouvelle PPE. Elle prévoit en effet d’accélérer sur l’éolien offshore. Elisabeth Borne, la ministre de la transition énergétique, a annoncé que les capacités d’éolien en mer allaient augmenter de 40% d’ici 2028. La précédente version de la PPE prévoyait d’atteindre entre 4,7 et 5,2 GW d’éolien offshore ; la nouvelle PPE prévoit entre 5,2 et 6,2 GW.

Un réajustement qui s’accompagne toutefois d’une baisse des ambitions portées pour l’éolien terrestre. Le gouvernement avait d’abord envisagé d’atteindre en 34 et 35,6 GW d’éolien terrestre. Le texte final prévoit seulement entre 33,2 et 34,7 GW.

Coup de pouce pour le biogaz

La nouvelle PPE confirme le soutien du gouvernement envers la filière du biogaz. La PPE vise “entre 24 et 32 TWh PCS de gaz d’origine renouvelable” en 2028. Ce qui représenterait entre 6% et 8% de la consommation de gaz.

Elisabeth Borne a annoncé la révision à la hausse de l’enveloppe allouée au biogaz : 1,8 milliard d’euros en plus pour soutenir son développement dans l’Hexagone. Dans le même temps, la PPE prévoit de réviser à la hausse le tarif d’achat pour les appels d’offres sur le biogaz.

Nucléaire : 14 réacteurs fermeront d’ici 2035

La PPE vise 50% de nucléaire dans le mix énergétique à l’horizon 2035. Le texte confirme la volonté gouvernementale de fermer 14 réacteurs d’ici à 2035. Il précise aussi qu’EDF a déjà soumis une liste de sites concernés. Les paires de réacteurs de Blayais, Chinon, Dampierre, Tricastin, Gravelines, Bugey et Cruas pourraient donc être les prochains à fermer, en plus des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim.

EDF a dressé sa liste en sélectionnant les réacteurs de 900 MW les plus anciens encore en activité. EDF a aussi précisé que les sites sélectionnés disposaient tous d’au moins quatre réacteurs. L’arrêt des réacteurs vétustes n’entraînera la fermeture d’aucune centrale nucléaire. Cette volonté de maintien de l’activité sur les sites était un critère de sélection pour le gouvernement.

SNBC : le chantier titanesque de la rénovation énergétique

Du côté de la SNBC, l’accent est mis sur l’importance de la rénovation énergétique. Le sujet, déjà sur le tapis depuis trois ans avec les différentes aides à la rénovation énergétique, doit aujourd’hui avancer. Le gouvernement veut réduire les émissions de carbone de 49% en 2030, par rapport au niveau de référence de 2015, avec en point de mire la neutralité carbone pour 2050. Le texte précise que ce projet “nécessite, sans délai, une nette accélération du rythme de la transition énergétique du secteur via la modification des règles et incitations qui encadrent la rénovation et la construction”. Il évoque même une rénovation thermique “radicale” du parc d’habitat existant.

Pour ce faire, la SNBC évoque déjà plusieurs pistes de travail : l’abandon du fioul pour le chauffage individuel, le développement des pompes à chaleur et de la biomasse, accélérer le nombre de rénovations par an (500 000 logements rénovés par an entre 2020 et 2022, puis 370 000 rénovations après 2022).

Le Plan de rénovation énergétique des bâtiments bénéficiera d’un budget de 20 milliards d’euros d’ici à 2022. Le projet prévoit ensuite de débloquer entre 15 à 30 milliards d’euros par an jusqu’en 2050.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Bonjour,

    J’apprécie votre site, et suis un lecteur assidu de vos articles, et je me permet de vous exprimer mon étonnement par rapport à un terme qui me semble inapproprié et mensonger dans cet article.

    En effet, vous utilisez le terme de “vétustes” pour qualifier les réacteurs de 900 MW les plus anciens du parc d’EDF. Selon le Larousse, “vétuste” signifie ” Qui est vieux, détérioré par le temps”. Quels sont les éléments factuels vous permettant d’affirmer que ces réacteurs sont détériorés, alors que l’Autorité de Sureté du Nucléaire les considère aptes à fonctionner ?

    Imaginez vous qu’un exploitant nucléaire tel que EDF laisserait ses réacteurs se détériorer ? qu’il continuerait d’exploiter un réacteurs s’il constatait la moindre détérioration d’un matériel ? que l’ASN ne ferait pas fermer immédiatement une centrale nucléaire si elle venait à constater un réacteur détérioré ?

    J’espère sincèrement que l’usage de ce terme est simplement la conséquence involontaire d’une maladresse rédactionnelle, qu’il conviendrait de rectifier svp.

    Cordialement

    Répondre
  • Je trouve cette PPE parfaitement équilibrée moins d’éolien on shore et plus off shore dommage de ne pas afficher un objectif pour le PV ni pour le stockage qui seront les 2 vrais défis de demain.

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  • Commentaire
    F.Cordelle
    Comment peu-t-on déclarer que la défense du climat en luttant contre le réchauffement climatique est primordiale, et, en même temps, décider de limiter l’exploitation d’un parc de centrales nucléaires capable de produire de l’énergie électrique sans émissions de CO² ?
    Je rappelle que le parc nucléaire d’EDF a une puissance de 62 GW et peut produire environ 435 TWh par an (1 TWh = 1 milliard de kWh ).
    L’arrêt d’une puissance de 1 GW correspond donc à une réduction de 7 milliards de kWh, qui, in fine, seront produits par l’Europe, à partir de combustibles fossiles, avec émissions de CO², à raison de 7, 3,5 ou 1,75 kg de CO² par kWh, selon qu’il s’agirait de charbon, de pétrole ou de gaz. Cela correspond à des émissions annuelles de CO² de 7, 3,5 ou 1,75 millions de tonnes de CO² !
    Maintenir le parc au maximum de ses possibilités est, non seulement économiquement rentable pour la France (financièrement et commercialement), mais aussi pour le reste de l’Europe, qui émettrait moins de gaz à effet de serre . Alors pourquoi arrêter ?

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