L’observatoire climat-énergie des ONG a publié ce mercredi 18 septembre 2010 son second bilan de la trajectoire suivie par la France. Si les émissions de gaz à effet de serre ont bien baissé entre 2017 et 2018, de nombreux indicateurs restent « dans le rouge ». Les objectifs de la stratégie nationale bas carbone ne sont pas remplis et au rythme où évoluent les choses, les possibilités de tenir les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris s’amenuisent…
Des objectifs trop ambitieux pour le bâtiment et les transports ?
Avec une baisse de 4,2 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau national entre 2017 et 2018, la France fait des efforts dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pourtant, ce chiffre semble bien être l’arbre qui cache la forêt selon l’observatoire climat-énergie du Réseau Action Climat (RAC) et du Cler. En effet, les « neufs principaux indicateurs sont au rouge » explique Anne Bringuault. Conformément aux analyses du Haut conseil pour le climat, les secteurs du bâtiment et des transports restent les principaux contributeurs à nos émissions.
Si la baisse des émissions de gaz à effet de serre est de l’ordre de 6 % dans le bâtiment, le secteur enregistre un écart négatif de 14,5 % par rapport aux objectifs adoptés par la France. La baisse annuelle de 6 % est d’ailleurs en grande partie un trompe-l’œil, car elle est liée aux températures hivernales clémentes. Avec un quart des émissions de gaz à effet de serre, le bâtiment a encore beaucoup d’efforts à accomplir et Anne Bringault déplore le faible nombre de rénovations énergétiques et des « rénovations performantes qui sont peu nombreuses ». Le constat est identique pour les transports où 12,6 % de trop séparent les objectifs du nombre d’émissions de gaz à effet de serre. La trajectoire n’est donc pas à la hauteur des ambitions, au moment où les ONG rappellent que « le fret ferroviaire et fluvial est en train de s’effondrer alors que le fret routier augmente ».
La PPE validée par la performance du secteur énergétique
Les secteurs de l’agriculture (+2,5 % par rapport à l’objectif ) et de l’industrie (+0,6 %) affichent de moins mauvais résultats. Au total, « sur la première période de la SNBC (2015-2018), la France a émis 65 MtCO2e (de plus que prévu par le premier budget carbone ». C’est dans le secteur de la transformation de l’énergie, qui représente 10% des émissions annuelles de la France, qu’on obtient les meilleurs résultats. Conformément à la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la consommation d’énergies fossiles recule au fur et à mesure qu’on assiste à la montée en puissance des énergies renouvelables (éolien, solaire photovoltaïque, biomasse…). Cependant, avant la mise à jour de la PPE, Jean-Baptiste Lebrun, directeur du Cler, constate évidemment des différences entre les progrès de l’éolien en mer, et ceux de la méthanisation.
Qui plus est, la trajectoire globale doit être revue d’urgence si la France souhaite remplir les objectifs ambitieux de l’Accord de Paris. Pour se mettre sur la bonne trajectoire, toute la communauté internationale devra sans cesse réhausser ses engagements. D’ailleurs les ONG surveilleront aussi d’autres « Etats-membres de l’Union européenne, avec [notamment] le suivi des Plans Nationaux Énergie Climat dans le cadre d’un programme européen LIFE à partir de 2020-21 ».
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