Avec la transition énergétique, on assiste au développement des énergies renouvelables. Une étude publiée par Bloomberg New Energy Finance le 5 septembre 2019 montre que les capacités des EnR au niveau mondial ont été multipliées par quatre en seulement dix ans. Le bond est spectaculaire et doit beaucoup au photovoltaïque, mais les énergies fossiles font de la résistance et mettent en péril les objectifs de réduction de gaz à effet de serre. Pour trouver des solutions, l’ONU prépare justement le sommet du climat, le 23 septembre 2019.
Des énergies renouvelables en hausse grâce à des coûts en baisse
Chaque jour ou presque, une nouvelle venue de France ou d’ailleurs illustre le développement inexorable des énergies renouvelables. Un nouveau parc éolien ou solaire, une alliance entre deux grands noms de l’énergie, les bonnes nouvelles ne manquent pas… Et à l’heure de faire un bilan d’étape, il apparaît que les EnR sont passées dans une dimension supérieure. Concrètement, avec la multiplication des capacités installées, on dispose aujourd’hui de 1 650 gigawatts contre 414 GW en 2009. En 2018, les énergies renouvelables ont généré 12,9 % de la production d’électricité mondiale.
Ces bons chiffres ne comprennent pas les barrages de plus de 50 MW. L’étude réalisée par l’École de finance et de management de Francfort et Bloomberg New Energy Finance (BNEF), avec le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) indique que cette croissance s’explique essentiellement par la baisse des coûts des EnR. Ainsi, en l’espace de dix ans, le coût des centrales photovoltaïques a baissé de 81 %, tandis que celui des parcs éoliens terrestres a diminué de 46 %. Au total, entre 2010 à 2019 compris, l’investissement mondial dans les nouvelles capacités d’énergie renouvelable devrait d’ailleurs atteindre 2 600 milliards de dollars.
Une croissance toutefois insuffisante des EnR
Un pays comme la Chine représente parfaitement le chemin suivi depuis une décennie. Ce pays-continent est le premier investisseur dans les EnR avec 760 milliards de dollars dépensés depuis 2010. Pourtant, la Chine demeure aussi le premier émetteur mondial de CO2. Les énergies fossiles ne sont remplacées que de manière marginale par les énergies vertes. Comme l’affirme Francoise d’Estais, chef d’Unité, Finance, Energie et Climat au sein du PNUE, le rythme de développement des EnR « n’est pas assez rapide pour permettre au monde de remplir ses objectifs en matière de climat et de réchauffement ». Elle déplore notamment que les subventions aux énergies fossiles soient encore deux fois plus importantes que pour les énergies vertes.
Les deux milliards de tonnes d’équivalent CO2 qui ont été évités en 2018 grâce aux EnR ne sont pas suffisants pour changer la trajectoire des gaz à effet de serre. Le secteur énergétique a battu son record de tonnes de CO2 relâchés dans l’air (13,7). Une trajectoire préoccupante pour le prochain sommet pour le climat à New York. Dans l’optique de trouver des solutions, Antonio Guterres organise un évènement le 23 septembre : « Je veux qu’on me dise comment nous allons mettre fin à l’augmentation des émissions d’ici 2020, et réduire les émissions de façon drastique pour atteindre la valeur nette de zéro émissions d’ici le milieu du siècle. »
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