Bonne nouvelle pour Engie et la Belgique, le réacteur nucléaire de Tihange 2 va très prochainement être remis en route. Après un arrêt pour maintenance, le réacteur Tihange 2 est de nouveau opérationnel, tandis qu’un seul réacteur belge reste désormais en entretien.
La Belgique compte sur l’atome face à la vague de chaleur
Retour à la normale prévue pour le 7 juillet 2019 pour Engie, puisque six de ses sept réacteurs nucléaires belges exploités par Electrabel seront très prochainement en fonctionnement. Seul le réacteur de Doel 3 manque à l’appel, mais c’est en raison d’une campagne annuelle d’entretien. Une fois sont combustible rechargé, il devrait redémarrer au mois d’août. Engie et la Belgique reviennent de loin puisqu’il y a encore pas si longtemps, seul un réacteur du parc belge fonctionnait. Celui de Tihange 2 sera donc remis en route dans les prochains jours après dix mois d’arrêt, tandis que l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) a déjà autorisé la reprise de l’activité.
Toutes les dégradations et anomalies ont été réparées et la Belgique pourra désormais souffler (le froid) sur les prochaines vagues caniculaires, sans risquer la surchauffe de son réseau électrique, ni trop solliciter ses voisins. En effet, les systèmes de climatisation pourront fonctionner à plein régime, tout comme la plus grande centrale solaire du Benelux inaugurée le 13 juin 2019. Avec Engie Fabricom, l’énergéticien tricolore proposera 85 000 MWh supplémentaires chaque année grâce aux 303 000 panneaux solaires que compte le Kristal Solar Park situé à Lommel. Dans le plat pays, la complémentarité entre ENR et nucléaire n’est plus à démontrer !
Le nucléaire remplacé par le gaz ?
Pourtant, dans un édito signé de Bruno Bernard, docteur en économie, il est rappelé à juste titre que certains pays ont des envies de Belgique sur le plan énergétique. « Une société luxembourgeoise voudrait investir, avec des fonds qataris, 2,5 milliards d’euros dans la construction de quatre nouvelles centrales à gaz en Belgique » peut-on lire dans les colonnes de La Libre.be. Un projet qui a pour ambition de produire autant d’énergie que les centrales nucléaires qui doivent fermer leurs portes en 2025. Un objectif de fermeture difficilement réalisable, surtout au regard des objectifs climatiques. En effet, il y a quelques jours, la commission européenne indiquait que sans changement rapide de sa politique, la Belgique ne pourrait pas remplir ses objectifs de l’Accord de Paris.
De son côté, Alexandre Viviers, manager énergie chez SIA Partners, souligne : « Ce qui étonne dans cette annonce, c’est l’intention de EGL de se passer d’aide publique et qu’aucun politique n’a bougé. Il y a un consensus pour dire que l’investissement dans une centrale gaz n’est rentable que s’il est soutenu par les pouvoirs publics ». Par ailleurs, ce projet entraînerait un déséquilibre en faveur de la Flandres, au détriment de la Wallonie (toutes les centrales seraient en Flandres), ce qui rendrait le projet difficilement acceptable. De plus, il ferait alors de la Belgique un pays dépendant du gaz qatari…
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