L’Union européenne est l’un des moteurs de la transition énergétique au niveau mondial. Les instances européennes poussent à des accords les plus ambitieux possibles et la Commission européenne est en charge de contrôler les engagements pris par ses Etats membres. Mardi 19 juin 2019, elle a publié un bilan d’étape en ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le développement des énergies renouvelables ou encore les efforts en terme d’efficacité énergétique. Si la France s’en sort plutôt bien, son voisin belge est rappelé à l’ordre.
La France dans le bon wagon
Les Etats membres de l’UE étaient invités à rendre leur premier jet pour leur plan énergie-climat à l’horizon 2030. Les trois principaux indicateurs scrutés par la Commission européenne étaient la réduction des gaz à effet de serre, une meilleure efficacité énergétique et le développement des EnR. A ce jeu-là, la France s’en sort avec les honneurs puisque la Commission juge que « globalement, le projet de PNEC (plan national en matière d’énergie et de climat) de la France est bien développé et largement cohérent dans ses différentes dimensions ». Un satisfecit pour les autorités françaises qui parviennent à faire l’unanimité autour notamment de la nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
Il est toutefois demandé à la France de se montrer plus précise quant à la manière dont elle entend articuler ses différentes politiques. Un besoin de précisions qui concerne beaucoup d’Etats qui ont préféré se donner un peu de marge de manœuvre dans ce premier document. Le Vice-président de la Commission en charge de l’Energie, Maros Sefcovic rappelle d’ailleurs que les « recommandations montrent où les efforts sont nécessaires, par exemple, une ambition plus grande, des politiques plus détaillées, plus de détails sur les besoins en investissement ou plus de travail sur l’équité sociale ».
Plan énergie-climat : la Belgique en manque cruel d’ambition
Si le bilan est positif pour la France, il est sans aucun doute négatif pour la Belgique. Un pays qui a peut-être oublié en route les objectifs ambitieux qu’il a acceptés. La Commission a été obligée de demander à la Belgique de revoir son objectif de développement des énergies renouvelables. Il faut « augmenter sensiblement son niveau d’ambition pour 2030, à au moins 25% » alors que l’objectif aujourd’hui affiché n’est que de 18,3 %. Quant à l’objectif de baisse de 35 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, c’est la manière d’y parvenir qui est étrillée. Si aucun changement de politique n’est rapidement mené, la baisse effective ne pourrait être que de 13 %.
La Belgique est dans le collimateur d’une Commission qui se veut toutefois conciliante. « Nous allons soutenir les politiques belges pour améliorer leurs plans. Nous sommes prêts à offrir une aide technique afin que les recommandations que nous avançons puissent être mises en œuvre », a assuré le commissaire à l’Action pour le Climat, Miguel Arias Cañete. L’Union européenne aura besoin des efforts de tous ses membres afin d’atteindre ses objectifs de réduction des émissions de carbone d’au moins 40 % d’ici à 2030 et des énergies vertes qui représentent 32 % du mix électrique européen. A l’heure actuelle, seul l’objectif d’efficacité énergétique est plutôt mal engagé au niveau global.
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