Ce lundi 3 juin 2019, une campagne d’information relative à la protection des personnes autour des centrales nucléaires a débuté. Un exercice habituel pour les autorités, mais à l’ampleur inédite puisque le rayon concerné est passé de 10 kilomètres à 20 kilomètres autour des centrales. Au total, 2,2 millions de personnes sont donc concernées, qui vise à une meilleure compréhension des dispositifs de protection par la population résidant autour des 19 centrales nucléaires françaises, avec in fine la distribution de pastilles d’iode.
Une campagne auprès de 2,2 millions de Français
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé, ce lundi 3 juin 2019, le début de la campagne d’information à destination des personnes habitants à proximité des centrales. Malgré les mesures toujours plus drastiques mises en œuvre afin d’éviter tout incident (grave), les autorités s’intéressent depuis des années aux plans de secours à établir « pour faire face aux risques particuliers liés à l’existence ou au fonctionnement d’ouvrages ou d’installations dont l’emprise est localisée et fixe ». Le Plan particulier d’intervention (PPI) est défini par l’Etat et « fait partie du dispositif d’organisation de la réponse de sécurité civile (ORSEC) départemental » comme le rappelle l’ASN.
C’est ainsi qu’en 2016, le gouvernement a décidé d’élargir le rayon autour des centrales nucléaires françaises. Le passage de 10 km à 20 km augmente mécaniquement le nombre de personnes concernées. Elles sont 2,2 millions réparties sur 1 063 communes. Les établissements recevant du public sont également concernés et sont au nombre de 200 000. Il s’agit donc d’une vaste campagne qui se fait dans un premier temps par courrier indiquant aux habitants des communes ciblées qu’ils vivent dans le rayon pris en compte par le PPI. Une fois le courrier nominatif reçu, les personnes concernées pourront faire valoir le bon de retrait en pharmacie, pour obtenir des pastilles d’iode.
Des risques nucléaires qui demeurent inchangés
Si le périmètre du PPI est désormais plus large, les risques liés au nucléaire n’ont, eux, pas augmenté. L’ASN affirme que « l’accident nucléaire de Fukushima en 2011 au Japon a conduit les pouvoirs publics à réviser les actions de protection des populations, en cohérence avec les pratiques internationales et les recommandations des autorités européennes de sûreté nucléaire et de radioprotection ». Pour cela les maires ont bénéficié de réunions d’information spécifiques avec des dépliants et des affiches destinées à leurs administrés. Les professionnels de santé sont également mis dans la boucle.
Le succès de cette campagne sera aisément quantifiable grâce au taux de retrait des comprimés d’iode en pharmacie. Ce taux permettra de se faire une idée plus juste du succès des deux autres objectifs : le développement d’une culture de radioprotection chez les citoyens et la sensibilisation des particuliers et établissements recevant du public à retirer les comprimés. Pour rappel, l’iode de potassium protège la tyroïde des effets des rejets d’iode radioactif présent dans l’air en cas d’accident nucléaire.
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