Le 2 avril 2019, le Conseil de la ville de Paris a voté la mise à disposition d’une partie des toitures publiques pour installer des centrales solaires. Les panneaux photovoltaïques vont ainsi gagner du terrain et faire progresser la production d’électricité verte dans la capitale. Paris se mobilise sur le développement des énergies renouvelables, mais le photovoltaïque a encore du mal à trouver sa place dans la ville. En cause : un environnement très contraignant. A l’inverse du Maroc, où on installe actuellement une centrale photovoltaïque sur une superficie équivalente à la capitale française…
La ville de Paris souhaite rayonner dans le domaine de la transition énergétique, et cette position est à prendre au pied de la lettre ! Depuis un an maintenant, la capitale s’est engagée dans un projet énergétique ambitieux. Elle a voté son Plan Climat Air Energie en mars 2018 avec un objectif clair : en 2030, 45% de l’énergie consommée devra être issue des ENR. Deuxième contrainte : la production locale devra couvrir au moins 20% de cette consommation à l’horizon 2050.
Avant cela, dès 2016, la ville de Paris avait voté son projet Quartiers populaires à énergie positive. Ce projet vise à soutenir les associations d’habitants pour créer des coopératives énergétiques à Paris. La capitale cherche, à travers ces projets citoyens, à multiplier les centrales solaires sur son territoire.
9 nouvelles centrales solaires à Paris d’ici la fin d’année
Paris vient de faire un pas de plus vers le déploiement de centrales solaires intra-muros. Le Conseil de la ville a voté, le 2 avril 2019, en faveur de l’installation de panneaux solaires sur les toits de plusieurs bâtiments de la ville : huit établissements scolaires ainsi qu’un centre d’animation. Concrètement, il s’agit d’une mise à disposition qui va concerner 4 800 m2 de toitures, répartis sur plusieurs bâtiments publics.
Le premier volet de ce projet concerne 3 000 m2 de toiture alloués à Enercetif, une coopérative parisienne d’énergie renouvelable. Le projet sera réalisé grâce à un financement participatif. Les neuf centrales solaires devraient entrer en service avant la fin d’année 2019.
20% de toitures solaires en 2050
D’après l’Agence Parisienne du Climat : « Pour atteindre l’objectif 100% énergies renouvelables en 2050, ce sont 20% des toits parisiens qu’il faudra équiper d’installations solaires d’ici 2050. » Seulement pour l’instant, la réalité peine à se concrétiser. Les neuf futures centrales solaires de Paris doivent donner un nouveau souffle au projet solaire local. Malgré la mise en place d’un cadastre solaire, la capitale ne compte que onze installations photovoltaïques pour l’instant.
De plus, ces centrales solaires affichent, pour la plupart, des puissances modestes. Les deux centrales solaires les plus importantes de Paris se trouvent sur le toit d’une copropriété (depuis 2012) et sur le toit de la Halle Pajol (depuis 2013). Elles sont toutes deux gérées par la même entreprise privée, Tener’IF.
Par ailleurs, à L’Haÿ-les-Roses, la compagnie Eau de Paris possède son usine de traitement des eaux. Équipée avec ses 11 800 m2 de panneaux solaires, il s’agit de la plus grande centrale solaire sur toiture d’Ile-de-France. L’installation au coût estimé de 5 millions d’euros doit théoriquement bénéficier d’une durée de vie de 20 ans.
Paris, une ville anti-solaire ?
Les initiatives pour déployer des coopératives solaires se sont multipliées en France ces dernières années. Mais la capitale est encore très en retard sur le sujet, la faute notamment à un territoire très contraignant. Les règles d’urbanisme et les contraintes architecturales des Bâtiments de France ne favorisent pas l’installation de panneaux solaires. Autre problème de taille : les toitures en zinc (si caractéristiques à Paris) sont incompatibles avec l’installation de panneaux solaires. Il est impossible de les intégrer au bâti sans risquer d’endommager la structure des toits ou compromettre leur étanchéité.
Parallèlement, l’ensoleillement de la capital limite aussi de telles ambitions. À l’inverse du Maroc, comme en atteste un responsable énergie de Greenpeace, qui diffuse les images de Masen pour montrer le développement rapide du photovoltaïque dans le pays. Selon Mike Hudema, une centrale solaire de la taille de Paris serait actuellement en construction dans le royaume ! Interrogé au sujet de ses projets internationaux, le PDG d’EDF Renouvelables, Bruno Bensasson a également confié son intention de développer l’énergie solaire de l’autre côté de la Méditerranée. En effet, explique-t-il, son « consortium a remis l’offre la plus compétitive » pour l’appel d’offres de Noor Midelt (825 MW).
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