Comment le GIEC est-il composé pour publier ses rapports ?

Comment le GIEC est-il composé pour publier ses rapports ?

Les scientifiques du GIEC s’inquiètent de voir les objectifs fixés par les Etats ne pas être assez ambitieux pour limiter la hausse des températures à 2°C. Des objectifs pourtant fondés sur la science et les travaux d’un Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui a acquis une grande notoriété au cours de la dernière décennie. Connu plus généralement sous son acronyme GIEC, ce groupe a pour mission de comprendre les fondements des risques liés au changement climatique d’origine humaine. Un objectif vaste qui repose sur des publications et observations scientifiques qui font l’objet d’un consensus. S’ils ne sont pas toujours acceptés de tous les Etats, les rapports du GIEC sont peu contestés sur le plan scientifique. Mais concrètement, qui rédige les rapports et sur quelles bases ?

Une organisation intergouvernementale…

Le GIEC est un organe intergouvernemental ouvert à tous les pays membres du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et de l’Organisation météorologique mondiale. Ces deux organisations sont à l’origine du GIEC dont le siège se trouve à Genève au sein de l’Organisation météorologique mondiale. Le GIEC compte 195 membres, soit la quasi-totalité des Etats de la planète. Il a pour mission « d’évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les risques liés au réchauffement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation ». Pour cela le GIEC a mis en place des structures capables d’assurer une mission bien complexe à mener. Toutefois, son budget annuel se limite à 6 millions d’euros…

Qui plus est, l’Assemblée générale du GIEC est constituée de tous les Etats membres. Chacun d’eux dispose d’une voix. Une à deux fois par an, elle se rassemble lors d’une réunion plénière. Un Bureau, organe exécutif du GIEC, est composé de 36 scientifiques élus par l’Assemblée plénière en fonction de leur qualité, du domaine de recherche dans lequel ils se spécialisent et de leur origine géographique. Aujourd’hui , le président du Bureau et ses trois Vice-présidents sont originaires de la Corée du Sud, des Etats-Unis, du Brésil et du Mali. Les membres sont élus pour une durée de cinq à sept ans, soit la durée de la rédaction d’un rapport. Un travail très fastidieux et qui exige la mobilisation de centaines d’experts.

… où la science est la langue commune

Ces experts sont invités à prendre part aux travaux des groupes de travail d’où sont tirés les rapports du GIEC. Les chercheurs sont sélectionnés en fonction de leur spécialité, de leurs publications et de leur provenance géographique. Ce dernier critère est de plus en plus pris en compte et a permis de diminuer le nombre d’experts occidentaux au profit de ceux venus d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique. Cette sélection permet d’éviter l’écueil qui ferait du GIEC une entité dans laquelle tout le monde pense la même chose et travaille avec une vision identique. Sur les cinq rapports qui ont été produits depuis 1990, plus de 1 500 experts ont travaillé pour le GIEC.

Les chercheurs sont répartis dans l’un des trois groupes de travail. Le premier est chargé de faire l’état de la recherche scientifique dans le domaine du climat. Le second explore les impacts des changements climatiques et les possibilités de s’y adapter. Enfin, le troisième groupe de travail examine les moyens de réduction des gaz à effet de serre et d’atténuation du changement climatique en général. La somme des trois groupes permet de constituer les fameux rapports. Une production à haute valeur scientifique qui alimente les négociations entre Etat au cours des Conférences des parties (COP). Le dernier mot revient donc néanmoins aux Etats, ce qui oblige bien souvent à revoir à la baisse les objectifs des scientifiques afin de parvenir à un difficile consensus.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Bonjour,
    Je suis assez surpris de voir des dépenses faramineuses pour des énergies qui représentent à peine 10% des besoins, que le GIEC y participe largement:
    Le réchauffement climatique, incontournable, voir les travaux d’archéologie et carottages des glaces pour se rendre compte que la TERRE et le SOLEIL ont des cycles et que l’homme n’y est pour rien!!!
    Nous dépensons une énergie pharaonique telle :
    Les manifestations sportives, construction de complexes et maintenances, transferts….
    Les constructions d’appareils « d’énergies douces » qui faudra à terme, dépolluer.
    Nous oublions la recherche fondamentale sur la fusion dont on évite de parler,
    Pourquoi dire que la France achète de l’électricité ?

    A bientôt pour vos réponses.
    T C

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  • Encore heureux que le climat se soit réchauffé depuis la fin du Petit Age de Glace.

    Le terrible hiver de 1708-1709 a fait des millions de morts en Europe, incomparable avec la canicule de 2003.

    Jusqu’en 1860, les glaciers continuaient d’avancer, menaçant les villages. Mais ce n’est pas la machine à vapeur qui les a fait reculer ensuite. C’est simplement un cycle climatique lui même composé de plusieurs paramètres.

    Au Moyen-âge, on passait de France en Italie par ce qui est aujourd’hui une zone de glace.

    L’optimum climatique médiéval se retrouve partout dans le monde, hémisphères nord et sud, comme le montrent divers “proxys” retrouvés au fond de certains lacs : pollens, isotope 18 de l’oxygène …

    En Alaska, de grands glaciers avancent ou reculent selon les périodes depuis un siècle, à des rythmes différents et avec une envergure variable. Lorsqu’ils reculent, on trouve des arbres qui ont été abattus par leur avancée quelques siècles plus tôt (Moyen-âge et optimum climatique romain ou minoen).

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