L'après-Fessenheim s'organise pour la région Grand-Est - L'EnerGeek

L’après-Fessenheim s’organise pour la région Grand-Est

Fessenheim

Après plusieurs retournements de situation, la fermeture définitive de la centrale nucléaire de Fessenheim a été annoncée pour l’été 2020. Une fermeture qui n’est pas sans soulever plusieurs questions. Comment la région Grand-Est assurera-t-elle son approvisionnement électrique ? Quelles nouvelles unités de production remplaceront la centrale ? Plusieurs pistes ont déjà été avancées par le gouvernement et les collectivités locales. L’enjeu est double. La région cherche à assurer son approvisionnement électrique, tandis le gouvernement espère démontrer la réussite de la transition énergétique. Des objectifs difficilement atteignables, si l’on en croit le communiqué publié le 8 janvier 2019 par le Député de la circonscription, Raphaël Schellenberger… 

L’après-Fessenheim : quelles implications pour la région ?

D’après le bilan électrique établi par RTE pour la région Grand-Est en 2017, la région affiche une consommation finale d’électricité qui se chiffre à 42 115 GWh. La région possède le second parc de production d’électricité le plus important du territoire français. Son mix électrique repose largement sur l’énergie nucléaire : le parc nucléaire pèse à lui seul pour 58% des capacités de production installées. Le reste de la production est assuré par les énergies renouvelables et la production d’énergies fossiles.

D’après le baromètre d’Observ’ER 2018, il s’agit du quatrième parc régional d’ENR le plus important de France (32,4%). Au total, selon RTE, les énergies renouvelables permettent d’alimenter la région Grand-Est avec 6 070 MW. L’hydroélectricité est resté relativement stable de 2008 à 2017. En revanche, les autres EnR connaissent une progression fulgurante depuis 10 ans. En 2008, les ENR hors hydrauliques représentaient seulement 685 MW de puissance installée. Pour l’année 2017, elles ont représenté 3 765 MW. D’après Observ’ER, l’éolien disposait de 3 199 MW raccordés au réseau, tandis que le solaire photovoltaïque assurait 483 MW de puissance raccordée en septembre 2018.

Quelles énergies pour succéder au nucléaire ?

Pour anticiper l’après-Fessenheim, les élus locaux souhaitent que le gouvernement propose un vrai plan énergétique. Le député du Haut-Rhin, Raphaël Schellenberger, s’est déjà exprimé dans ce sens. Dans un communiqué de presse publié le 8 janvier 2019, le parlementaire explique : “L’avenir du territoire de Fessenheim exige un plein engagement de l’Etat, à la hauteur de sa responsabilité totale dans la décision de fermeture du site. » L’Etat a déjà annoncé le lancement d’un appel d’offres pour installer 300 MW de photovoltaïque dans le Haut-Rhin. C’est la première fois que l’Etat français prépare un appel d’offres de cette ampleur pour assurer l’approvisionnement énergétique d’un département. En parallèle, le gouvernement a annoncé qu’il comptait développer la géothermie profonde ainsi que l’activité de stockage d’énergie.

La question de la centrale hydroélectrique de Lac Noir est également revenue sur la table. La « station de transfert d’énergie par pompage » (Step), sous concession EDF, a fonctionné entre 1933 et 2002. En octobre dernier, le ministère de la transition écologique a affirmé son soutien à la relance de la centrale hydroélectrique.

RTE prépare déjà le réseau électrique de demain

A l’heure où la région Grand-Est doit réinventer son mix électrique, les investissements ont déjà commencé pour RTE. En effet, l’entreprise n’a pas attendu que le sort de Fessenheim soit statué pour entamer de nouveaux investissements. Dès 2017, RTE a débloqué 57 millions d’euros pour procéder à de nouveaux développements au sein du réseau électrique de la région Grand-Est. Et l’entreprise compte encore investir 185 millions d’euros d’ici 2020. La feuille de route est claire : “Garantir l’alimentation d’électricité et la solidarité entre les territoires, poursuivre la transformation numérique du système électrique pour intégrer plus d’énergies renouvelables, optimiser l’utilisation du réseau et améliorer son exploitation au bénéfice du consommateur.

Dans le détail, RTE a déjà prévu plusieurs chantiers. La région va accueillir plusieurs sites de production d’énergie éolienne. Elle sera également dotée de deux nouvelles interconnexions : l’une au nord de Metz, et l’autre à la frontière franco-allemande, à l’Est de Colmar.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • La transition est de plus en plus facilitée vers les renouvelables (baisse continuelle des prix, nombre de technologies et solutions en hausse, consolidation des entreprises, amélioration des rendements et process etc), que vers le nucléaire.

    15 janvier 2019

    Après que Toshiba ait annoncé en novembre qu’il arrêtait son projet de construire une centrale nucléaire à Moorside (GB), c’est au tour de l’autre société japonaise Hitachi de s’apprêter à annuler une centrale nucléaire de 16 milliards de £ au Pays de Galles, mettant en péril l’avenir à long terme du secteur énergétique britannique et laissant Hinkley Point comme la seule nouvelle centrale nucléaire du Royaume-Uni encore en construction.

    Le journal Nikkei a rapporté qu’une impasse dans les pourparlers de plusieurs mois entre la société, Londres et Toyko sur le financement devrait aboutir à la suppression du projet phare Wylfa lors d’un conseil d’Hitachi cette semaine.

    La société a déjà investi près de 2 milliards de £ dans le projet, mais elle a eu du mal à attirer des investisseurs, “même si le gouvernement britannique a promis jusqu’aux 2/3 du coût de construction”, déclare Unarthed, une “généreuse largesse au nom des contribuables britanniques, qui n’a été offerte à aucun autre projet énergétique”.

    “Le retrait d’Hitachi serait un coup dur pour les plans du Royaume-Uni visant à remplacer le charbon et les réacteurs vieillissants par de nouvelles centrales nucléaires, et une pression énorme sur les ministres pour qu’ils envisagent d’autres alternatives à grande échelle comme les parcs éoliens offshore”, déclare le Guardian, ajoutant que cela “laisserait en lambeaux les ambitions du Royaume-Uni pour une renaissance nucléaire”.

    Non seulement çà coûterait 400 emplois locaux, mais laisserait la centrale de Hinkley Point dans le Somerset comme le seul nouveau réacteur britannique encore en construction, après que Toshiba eut annoncé en novembre qu’elle arrêtait son projet de construire une centrale nucléaire à Moorside (Cumbria).

    Le retrait d’Hitachi marquerait également l’effondrement de la politique énergétique adoptée en 2013 par le gouvernement de coalition.

    “Depuis lors, beaucoup de choses ont changé et les hypothèses qui sous-tendaient l’ancienne politique semblent aujourd’hui ridiculement erronées “, déclare le Financial Times.

    “Les coûts de toutes les formes d’énergie (à l’exception du nucléaire) ont chuté de façon spectaculaire et l’offre ne manque pas. La demande d’électricité est en baisse grâce aux gains d’efficacité et aux nouvelles technologies. Le contrat pour la première nouvelle centrale nucléaire en construction à Hinkley Point dans le Somerset, qui bénéficie d’un prix indexé garanti pendant 35 ans à compter de la mise en service de la centrale, semble exorbitant”, indique le journal.

    Selon la BBC, “les derniers développements sont susceptibles d’obliger le gouvernement à adoucir les futurs accords sur les centrales nucléaires pour les investisseurs potentiels”.

    Le secrétaire à l’Énergie, Greg Clark, a déjà suggéré que le financement des actifs réglementés (BAR) pourrait être utilisé pour des projets nucléaires à l’avenir.

    Le système permet aux investisseurs de recevoir des retours sur investissement avant que les projets ne soient achevés, tout en permettant au Trésor de “ne pas comptabiliser les coûts en récupérant l’investissement sur les factures des consommateurs plutôt que par la fiscalité directe”, rapporte l’organisme de radiodiffusion.

    Alors que le gouvernement a insisté pour que les nouveaux projets nucléaires soient financés par le secteur privé, certains experts sont sceptiques.

    Paul Dorfman, de l’Energy Institute de l’University College de Londres, a déclaré à la BBC que les centrales nucléaires ne pouvaient pas être construites sans de “vastes” subventions publiques et que le financement du RAB était simplement “une forme de subvention fiscale extrême. On dirait vraiment que le gouvernement est en train de s’agiter. C’est un dernier saut désespéré dans le noir” estime-t-il.

    https://www.theweek.co.uk/98952/britain-s-nuclear-energy-future-in-jeopardy

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