Les responsables des aéroports français se sont réunis à Toulouse, en novembre 2018, à l’occasion de l’ENAC. Ce rassemblement a été l’occasion d’aborder la question de la transition énergétique. Le trafic aérien continue en effet de se développer, et il fait partie des secteurs d’activité à la traîne en matière d’énergies alternatives. Quelques solutions commencent toutefois à émerger pour mettre en place pour intégrer les énergies vertes dans le mix des aéroports. Dans le magazine de la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) de décembre 2018, on découvre d’ailleurs que les aéroports sont désormais érigés en « sanctuaires de la biodiversité »…
Les aéroports s’inscrivent dans une démarche de développement durable
En marge de la COP24, qui s’est tenue en Pologne, l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile (ENAC) a inauguré la seconde édition de ses Assises de l’aéronautique et du développement durable. A cette occasion, l’école a rassemblé sur son campus de Toulouse plus de 200 professionnels : des industriels, des responsables des principaux aéroports français ainsi que des chercheurs. A l’heure où l’Association du Transport Aérien International estime que le nombre de passagers aériens devrait être multiplié par deux à l’horizon 2036, l’enjeu pour le secteur est de respecter les nouvelles contraintes environnementales. Comment inscrire l’activité aéroportuaire dans la logique du développement durable ? Quelles sont les solutions pour intégrer les énergies vertes dans l’activité aéronautique française ?
Autant de questions qui font suite au rapport rendu par l’ADEME, en mai 2018, sur l’impact environnemental des aéroports français.
D’après l’ADEME, les aéroports français doivent encore fournir des efforts pour atteindre les objectifs qui leur ont été fixés : réduire leurs émissions de CO2 de -10% d’ici 2020 et de -20% d’ici 2025. L’ADEME a déjà proposé plusieurs axes d’amélioration dans ce sens. Il faut améliorer le suivi des mesures de CO2 pour agir plus précisément sur leur intensité. Les aéroports doivent aussi avoir des objectifs individuels pour la réduction de leur émissions de gaz à effet de serre…
Des bonnes pratiques déjà à l’essai
Les aéroports français ont déjà entamé leur transition énergétique. Mais il s’agit plus d’initiatives indépendantes que d’une grande vague verte. L’objectif du colloque de l’ENAC était de mettre en commun les retours d’expérience des aéroports pour identifier les solutions les plus efficaces.
A cette occasion, Aéroports de Paris (ADP) a présenté les premiers résultats de son Plan Environnement Energie. D’ici 2020, les investissements environnementaux s’élèveront à 44 millions d’euros . Et les premiers résultats sont déjà là. Le groupe s’était fixé comme objectif d’atteindre 15% d’énergies renouvelables d’ici 2020 pour la consommation énergétique de ses plateformes. Il a déjà atteint 15,8%. Pour y parvenir, ADP opte non seulement pour des pompes à chaleur, mais aussi pour le développement de la biomasse. Le groupe développe également le photovoltaïque et la géothermie pour verdir son mix énergétique. En point de mire, ADP se fixe pour objectif d’atteindre la neutralité carbone dès 2030 pour les trois aéroports du Bourget, de Roissy et d’Orly.
L’aéroport de Toulouse-Blagnac a, pour sa part, fait le choix des nouvelles technologies. L’aéroport a mis en place plusieurs solutions pour rationaliser sa consommation d’énergie. Le but est aussi de réduire sa facture globale. Les différentes infrastructures de l’aéroport sont désormais dotées de capteurs. Ils relèvent les données en temps réel pour adapter le chauffage et l’éclairage. Première conséquence : la facture énergétique annuelle, qui se montant à 3 millions d’euros, a baissé de 15%.
De l’hydrogène dans les aéroports du sud-ouest
Mais ce n’est pas la seule innovation du côté de Toulouse-Blagnac. L’aéroport de Toulouse fait partie des quelques sites français à tester l’hydrogène. La Région Occitanie, en partenariat avec Engie, a lancé le projet HyPort. Son but est d’installer des unités de production, de distribution et de stockage d’hydrogène sur les sites industriels pour promouvoir cette énergie propre. Les aéroports de Toulouse-Blagnac et Tarbes sont déjà équipés. Et l’aéroport de Perpignan pourrait être le troisième a intégrer cette solution hydrogène. Dans un premier temps, l’hydrogène n’est utilisé que pour assurer le fonctionnement des navettes, voitures, bus et taxis. A terme, le projet vise à alimenter des avions grâce à des piles à combustible. L’entreprise française Safran travaille déjà sur une solution.
Les aéroports protègent la biodiversité
Le magazine de la DGAC relayé ce 9 janvier 2019 sur Twitter, on découvre, à rebours des idées reçues, que les aéroports sont désormais des « sanctuaires de la biodiversité ». En effet, treize aéroports français mènent des actions de sensibilisation et de prévention, en partenariat avec l’association HOP! Biodiversité. Comme l’explique le président de l’association Lionel Guérin, « nous avons eu l’intuition que les nombreux aéroports français constituent des îlots de nature quasiment vierge qui permettront le redéploiement de certaines espèces« . Une bonne nouvelle alors qu’un article du monde du 9 janvier 2019 rappelle que « la faune française décline massivement« . Or, d’après les chiffres clés de la biodiversité du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD), « la France héberge 10 % de la biodiversité mondiale « …
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