En dépit des sanctions américaines, la République Islamique d’Iran parvient à exporter son pétrole. C’est du moins ce qu’affirme son ministre du pétrole, Amir Hossein Zamani-Nia. Après les sanctions décidées par Donald Trump le 5 novembre 2018, le principal rival de l’Arabie Saoudite parvient malgré tout à tirer son épingle du jeu… En adoptant une position non-alignée, l’Europe contribue notamment à dessiner un nouveau rapport de force.
Les sanctions américaines frappent les exportations de pétrole
La nouvelle vague de sanctions américaines qui a frappé l’Iran le 5 novembre 2018 vise à empêcher les exportations pétrole. Depuis le pacte du Quincy, les Américains sont les alliés objectifs de l’Arabie Saoudite qui détient les principales ressources de pétrole, après le Vénézuela. Selon le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, « l’objectif est de priver le régime des revenus qu’il utilise pour semer la mort et la destruction à travers le monde ». En somme, une critique en bonne et due forme de la position de Téhéran en Syrie et au Yémen. Pourtant, plusieurs pays se sont vus octroyer des exemptions. Ils sont huit dans ce cas à commencer par des poids lourds de l’économie mondiale : Chine, Inde, Corée du Sud, Japon, Taïwan, Italie, Turquie et Grèce. De son côté, l’Union Européenne tente de contourner les règles imposées par Washington.
Si la position de l’UE sur l’Accord de Vienne est saluée par les autorités iraniennes, son action semble toutefois insuffisante. En effet, d’après le ministre chargé du pétrole et des affaires internationales, la position de Bruxelles est « utile, mais ne résoudra pas complètement le problème ». Qui plus est, Amir Hossein Zamani-Nia précise : « la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud et les autres pays qui ont obtenu des exemptions de l’Amérique pour importer du pétrole iranien ne veulent pas acheter ne serait-ce qu’un baril à l’Iran ».
L’Iran s’adapte aux sanctions
La pression sur l’Iran est donc forte. Cependant, « le nombre d’acheteurs potentiels de pétrole iranien a augmenté en raison de la nature concurrentielle du marché et de la cupidité croissante pour plus de rentabilité ». Il est vrai que de nombreuses incertitudes pèsent encore sur les prix du pétrole. Et alors que le précieux or noir représente encore près du tiers du mix énergétique mondiale, de nombreux pays cherchent à diversifier leurs approvisionnements.
Alors que les principaux pays producteurs de pétrole sont parvenus à s’entendre pour stabiliser les prix, l’Iran dispose donc d’un atout à jouer. Ainsi, comme le précise Téhéran, « la vente de pétrole est actuellement la principale priorité du ministère du Pétrole ». Aussi, il y a fort à parier que la part du marché pétrolier iranien sera préservée… Dans cette affaire, c’est l’Accord de Paris qui risque de devenir la principale victime !
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