L’Ademe parie sur un essor important des énergies renouvelables

L’Ademe parie sur un essor important des énergies renouvelables

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Lundi 10 décembre 2018, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a publié une étude sur la trajectoire du mix-électrique à l’horizon 2060. Plusieurs scénarios sont avancés, et à chaque fois, les EnR sont considérées comme la pierre angulaire du réseau de demain. La place du nucléaire dépendra, elle, de la création ou non d’un parc de centrales EPR conséquent. Explications…

 Les EnR toujours plus fortes selon l’Ademe 

En France, le débat sur l’avenir du mix énergétique est souvent électrique… En effet, il est difficile d’avancer des hypothèses et arguments sans faire l’économie d’un procès en idéologie. Toutefois, l’Ademe parvient plus que d’autres à s’épargner des critiques, grâce à son expertise technique et malgré son statut d’Établissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC). En l’occurrence, la publication juge qu’une forte montée en puissance des énergies renouvelables est possible. D’après ses prévisions, avec l’augmentation progressive de la part des EnR dans le mix électrique, le coût total de l’électricité sera alors d’environ 90 €/MWh. Cependant, son président, Arnaud Leroy, prévient : “cette étude ne dit bien sûr rien des autres considérations d’ordre social, industriel ou environnemental qui pourraient infléchir les choix politiques“.

La France peut-elle passer d’un mix électrique composé de nucléaire à 72 %, à un mix où les énergies renouvelables dominent à hauteur de 85 % en 2050, et 95 % en 2060 ? C’est le pari de l’Ademe qui tente de dresser le visage énergétique de la France du XXIème siècle. Premier élément, dans les différents scénarios étudiés, il n’y « a plus besoin de subvention dès 2035, à la fois pour l’éolien terrestre et le solaire ». Un élément qui va permettre un essor très important de ces énergies. Et pour éviter les écueils inhérents aux énergies intermittentes ou variables, la France dispose de vrais atouts. Ainsi, “l’hydroélectricité, les effacements et le pilotage de l’eau chaude sanitaire sont des leviers de flexibilité existants qui vont permettre à court terme d’intégrer de façon économique la production variable des énergies éoliennes et photovoltaïques (françaises et européennes)”.

Quel avenir pour la troisième filière industrielle française ?

Avec une telle domination des énergies renouvelables, l’Ademe imagine une baisse du nucléaire. Si l’Agence estime que « le prolongement d’une partie du parc nucléaire historique permettrait une transition efficiente », elle s’interroge en revanche sur les réacteurs de troisième génération. Autrement dit, sur la technologie EPR, dont le premier réacteur est entrée en fonctionnement en Chine récemment. La décision reviendra néanmoins à l’Etat, qui continue pour l’instant de vanter les mérites de telles unités, notamment en Angleterre, en Chine, ou en Inde… Le 27 novembre 2018, Emmanuel Macron estimait d’ailleurs que le nucléaire est une “énergie prometteuse, indiquant que l’EPR devait faire partie du bouquet technologique disponible en 2021

Dans son allocution télévisée du 10 décembre 2018, le chef de l’Etat est revenu sur la problématique énergétique. Selon lui, “il faut [désormais] se poser les bonnes questions” pour lutter contre le réchauffement climatique. Pour résoudre l’équation, il faudra prioritairement trouver des réponses à 3 questions : comment se loger, se déplacer, et se chauffer ? Le chef de l’Etat semble donc ne plus se focaliser sur la production électrique, qui est déjà largement décarbonée en France. Toujours est-il que, de toute évidence, les scénarios pensés par l’Ademe sont plus ambitieux que la PPE pour les ENR. Une différence qui s’explique par des calendriers dissemblables. La PPE vise à la mise en œuvre de solutions à l’horizon 2023, alors que l’Ademe travaille sur une période bien plus longue, soulignant l’importance de prendre en compte “la durée de vie des investissements“.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Complément :

    “Développer massivement les énergies renouvelables d’ici 2050 et 2060 est la meilleure façon de produire une électricité à un coût réduit et qui soit la moins chère possible pour les Français” selon cette étude.

    Elle a opté pour des hypothèses “qui ne soient pas contestables, en choisissant celles de RTE sur l’évolution de la consommation et l’évolution des véhicules électriques, d’EDF sur le coût des EPR” comme l’a précisé Fabrice Boissier, directeur général délégué de l’Ademe.

    https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/un-essor-massif-des-energies-renouvelables-loption-la-plus-competitive-pour-la-france-etude-61519/

    .

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  • Cà accélère de plus en plus dans plusieurs pays pour l’hydrogène méthanation qui confirme sa compétitivité croissante. Exemple encore ces jours-ci :

    Shell, Siemens et TenneT ont lancé un appel d’offres pour accélérer le développement de la production d’hydrogène à partir d’énergie éolienne offshore dans un court laps de temps et demandent au gouvernement allemand d’envisager des appels d’offres pour le couplage éolien offshore/hydrogène.

    Les entreprises estiment que çà permettrait à l’Allemagne d’atteindre ses objectifs de politique climatique.

    La modélisation est basé sur les travaux de la société E-Bridge, commandés par les trois sociétés.

    Des projets d’énergie hybride permettraient de construire davantage d’éoliennes en mer dans les eaux allemandes sans surcharger le réseau électrique terrestre.

    Thomas Zengerly, président de la Deutsche Shell Holding, précise : “L’électrolyse de l’hydrogène facilite l’utilisation de l’électricité produite à partir de sources d’énergie renouvelables, contribue à la stabilité du réseau et produit de l’hydrogène d’une qualité nécessaire au transport et à l’industrie. Il s’agit d’un élément très important pour la transition énergétique intersectorielle”.

    Armin Schnettler, directeur de la recherche sur l’énergie de Siemens, ajoute : “Pour maîtriser la transition énergétique et se passer des combustibles fossiles, nous devons dissocier la production d’électricité à partir de sources renouvelables de la consommation. L’électrolyse à membrane protonique est une technologie clé pour cela.”

    E-Bridge estime qu’entre 2026 et 2030, des parcs éoliens offshore d’une capacité allant jusqu’à 900 MW couplés à la production d’hydrogène pourraient être réalisés et des appels d’offres lancés dès 2022

    https://www.owjonline.com/news/view,industry-allstars-call-for-powertogas-to-sidestep-german-grid-issue_56194.htm

    .

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