La COP24 s’est ouverte ce dimanche 2 décembre 2018 à Katowice, en Pologne. Ce rendez-vous se tient dans un contexte où « les impacts du changement climatique n’ont jamais été aussi forts » selon la responsable climat de l’ONU, Patricia Espinosa. Pour la secrétaire d’Etat, Brune Poirson, cette COP sera la plus importante depuis la COP21 à Paris. Et pour cause, ce sommet pour le climat doit désormais mettre en oeuvre les objectifs fixés par l’Accord de Paris.
Une dégradation de la situation climatique
Pour les responsables politiques, le secteur de l’énergie doit contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. L’objectif est simple : passer des énergies fossiles aux énergies vertes pour atteindre zéro émission de CO2 d’ici à 2050. Confier à la Pologne l’organisation de la 24e conférence des parties signataires de la Convention-cadre de l’Onu sur le changement climatique (CCNUCC) à Katowice, n’est pas un choix anodin. Katowice est située au cœur d’un bassin minier, alors que la Pologne est encore largement tributaire du charbon. Plusieurs industriels du secteur de l’extraction, tels que Jastrzebska Coal Company (JSW), ou PGE et Tauron sont d’ailleurs des sponsors de l’événement !
Place désormais aux négociations entre les 200 Etats présents à ce rendez-vous long de deux semaines (2 au 14 décembre). Dans son discours d’inauguration, la responsable climat de l’ONU n’a pas caché la gravité de la situation : « Cette conférence est très importante. Elle se tient à un moment où nous avons des signaux clairs de l’urgence dans laquelle nous devons agir au sujet du dérèglement climatique ». C’est pourquoi, Brune Poirson assure « les engagements pris ici donneront lieu à des décisions concrètes en France pour réaliser la transition écologique ». Avec la Programmation pluriannuelle de l’énergie, Emmanuel Macron a notamment souligné sa volonté de sortir avant tout des énergies fossiles. Il faut maintenant espérer que d’autres pays européens en face autant.
Des réponses précises attendues pour ce « sommet technique »
Une urgence qui se retrouve dans le rapport de l’ONU en date du 27 novembre 2018. Le document indique que même si les contributions à de l’Accord de Paris sont entièrement respectées, le réchauffement de la planète atteindra + 3,2°C. D’importants efforts restent à faire donc, puisque l’objectif fixé en 2015 était une augmentation moyenne des températures de 2°C, voire 1,5°C d’ici à 2100. Or, entre temps, la planète s’est déjà réchauffée de + 1°C. Ainsi, pour rester dans la trajectoire dessinée par l’Accord de Paris, les experts jugent indispensable de baisser de 50 % les émissions de C02 d’ici à 2030 par rapport à l’année 2010.
La COP24 doit effectivement permettre aux Etats de renforcer les objectifs nationaux pris à Paris, notamment grâce au « Dialogue facilitatif« . La révision des objectifs nationaux était d’ailleurs l’un des points d’achoppement lors des négociations en 2015. Elle a finalement été officiellement actée pour 2025. Par ailleurs, la question des financements pour les pays du sud sera également cruciale. Les pays du nord ont déjà promis une enveloppe de 100 milliards de dollars d’ici à 2020. De son côté, la Banque mondiale a annoncé un doublement du financement des pays du sud entre 2021 et 2025.
A noter, les pays industrialisés sont certes présents à Katowice, mais peu de chefs d’Etat et de gouvernement feront le déplacement. Par exemple, ni le Premier ministre, Edouard Philippe, ni le Président, Emmanuel Macron, ne feront le déplacement en Pologne. Pourtant, lors du G20 en Argentine, le chef de l’Etat affirmait : « Il n’y a pas deux planètes ou deux mondes. Défendre les intérêts de la France, c’est être présent et combatif partout ». Le gouvernement français sera cependant représenté par le ministre d’Etat, en charge de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy.
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