Avant la publication de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) en France, les problématiques énergétiques sont à l’ordre du jour au niveau européen. Le Parlement européen a voté trois textes, ce mardi 13 novembre 2018, en faveur de la transition énergétique. Ils prévoient une efficacité énergétique plus forte, une hausse des énergies renouvelables et de nouvelles normes pour les biocarburants. Le Parlement européen veut donner l’exemple, mais des points de tension existent…
Vers une plus grande efficacité énergétique
Afin d’appliquer l’Accord de Paris sur le climat, le Parlement européen continue à mettre la pression sur les Etats membres. Le législateur européen souhaite ainsi lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Dans ce cadre, trois textes ont été votés ce mardi 13 novembre 2018 avec le paquet une énergie propre pour tous les européens. D’abord, une résolution législative demande aux pays de l’UE d’atteindre une efficacité énergétique de 32,5 % en 2030 par rapport à 1990. La volonté de faire un grand pas vers plus d’efficacité énergétique est louable, mais cette résolution n’est pas contraignante. Il s’agit plus d’un modèle à suivre qu’une obligation à respecter strictement.
Le second texte adopté a, lui, une portée contraignante. Il concerne la part des énergies renouvelables dans le mix européen. Les pays européens devront atteindre 32 % d’ENR dans la consommation brute d’ici à 2030. Il s’agit peut-être de l’objectif le plus ambitieux ! D’autant plus qu’il fait figure d’une véritable obligation pour tous les pays. Ce chiffre est le fruit d’un compromis entre le Parlement européen et la Commission. Au début du trilogue, les discussions avaient pourtant commencées sur des bases différentes (respectivement 35% et 30% de consommation d’énergies vertes).
Il est à noter que ces deux premiers objectifs pourront être revus à la hausse en fonction des progrès techniques constatés. De plus, les pays membres de l’UE devront présenter un plan tous les dix ans afin d’évaluer leur trajectoire. Pour le rapporteur Miroslav Poche, c’est « une très bonne nouvelle pour la compétitivité de l’industrie européenne ». Enfin, avec ce texte les citoyens européens pourront produire leur propre énergie renouvelable et même de la stocker (autoconsommation). Ces nouvelles règles entrerons en vigueur 20 jours après leur publication au Journal Officiel.
Les biocarburants en pleine transition
Enfin, les biocarburants ont été passés au crible. Une longue période transitoire sera mise en place pour passer des biocarburants de première génération à ceux de seconde génération. Les risques écologiques (notamment la déforestation) liés à la production de biocarburants de première génération (palme, tournesol, colza, soja) sont désormais pris en considération et leur utilisation devra baisser progressivement jusqu’à atteindre 0 % en 2030.
Un calendrier qui ne convainc pas les écologistes qui auraient préféré une interdiction de ces biocarburants dès 2021. Reste que 14 % des carburants utilisés en 2030 devront provenir des énergies vertes. De son côté, l’eurodéputé espagnol, José Blanco López, assure : « Nous avons découragé les investissements dans la production nouvelle de carburants issus de cultures alimentaires et plaidé pour des biocarburants de nouvelle génération ».
En France, le gouvernement adopte, ce mercredi 14 novembre 2018, sa Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI). Néanmoins, les 17 mesures étant seulement consultatives, le projet de Total à La Mède devrait voir le jour. Par ailleurs, l’AFD prévoit d’ici 2019 d’établir une feuille de route avec les principaux pays exportateurs de produits agricoles, tels que l’Indonésie ou la Malaisie. Récemment, le groupe d’amitié France-Indonésie a d’ailleurs visité une plantation d’huile de palme à Sumatra. Sur place, son président Raphaël Gérard a rencontré l’agronome Olivier Tichit, afin de « mieux comprendre les enjeux environnementaux ».
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