Rénovation énergétique : place à la campagne de mobilisation "FAIRE"

Rénovation énergétique : place à la campagne de mobilisation “FAIRE”

Très critiqué par Nicolas Hulot lors de sa démission, le Plan de Rénovation énergétique des bâtiments, présenté en avril 2018 par le gouvernement, se poursuit malgré tout. Le nouveau ministre de la transition écologique et solidaire François de Rugy, a annoncé lundi 10 septembre 2018 en partenariat avec l’Ademe, le lancement d’une grande campagne nationale de mobilisation des Français et des acteurs publics et privés en faveur de la rénovation énergétique.

L’urgence des enjeux climatiques et la volonté croissante de réduire nos consommations d’énergie, a remis à l’ordre du jour le rôle significatif du bâtiment dans la réduction des émissions de CO2 à l’échelle nationale et la nécessité de mettre en place un parc de Bâtiments Bas Carbone. Selon le dernier rapport de l’Ademe publié fin 2016, les bâtiments arrivent en tête du classement des secteurs les plus énergivores avec plus de 43% de la consommation énergétique française, et en troisième position du classement des secteurs les plus émetteurs de CO2 avec 19% des émissions nationales, derrière les transports et l’agriculture.

Une campagne « pour mobiliser et donner confiance »

Pour y remédier, le gouvernement a lancé en avril dernier un grand plan pour la rénovation énergétique des bâtiments ciblant les sept à huit millions de logements mal isolés et très consommateurs d’énergie dans l’Hexagone. S’exprimant sur le sujet lundi 10 septembre, François de Rugy a réaffirmé les objectifs formulés dans ce cadre, à savoir rénover 500.000 logements par an pour un budget public de 14 milliards d’euros sur cinq ans, et lancé en parallèle une nouvelle campagne « pour mobiliser et donner confiance ». Cette campagne, baptisée « FAIRE » pour « Faciliter, Accompagner et Informer pour la Rénovation Énergétique » a pour objectif de rendre plus lisible le « service public » d’information et de conseil sur la rénovation énergétique de l’habitat pour les citoyens, et d’inciter l’ensemble des acteurs publics et privés à s’engager davantage. Elle s’effectuera sur trois ans et touchera aussi bien les particuliers que les professionnels du secteur de la rénovation ou les collectivités locales. « Je souhaite que la rénovation énergétique des logements devienne un mouvement de grande ampleur, et pour cela il faut que la rénovation devienne un réflexe pour les Français. La campagne « FAIRE » de l’Ademe permettra de montrer qu’habiter un logement bien isolé et ventilé, ce n’est pas seulement faire des économies, c’est aussi mieux vivre », a déclaré François de Rugy, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire.

Reste à savoir si cela sera suffisant pour rassurer des professionnels de la filière très inquiets depuis les récentes critiques de Nicolas Hulot sur le plan de rénovation. Outre cette nouvelle action de communication, le gouvernement n’a en effet donné jusqu’à présent que peu de précisions sur les moyens alloués (qui seraient largement insuffisants selon Nicolas Hulot) et ses véritables intentions en la matière.

Crédits photo : Ministère de la Transition écologique (Twitter)

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
jeu 20 Mai 2021
La mise en service de la centrale électrique du Larivot, qui répond à la nécessité de sécuriser l’approvisionnement électrique de la Guyane, département français où la demande énergétique devrait croître à une cadence d’environ 3 % par an dans les…
ven 22 Déc 2023
Volkswagen s'aligne sur les géants de l'industrie en adoptant la norme de recharge nord-américaine de Tesla, le NACS. Cette décision marque un tournant stratégique pour le groupe allemand et ses filiales, mais aussi pour le passage à l'électromobilité. Voiture électrique…
lun 28 Nov 2022
Il ne faudrait pas s’inquiéter autant des risques de coupures d’électricité cet hiver, d’après la présidente de la Commission de régulation de l’énergie. Qui est beaucoup plus préoccupée par l’hiver 2023. Interviewée par BFM Business, Emmanuelle Wargon, présidente de la…
mar 20 Fév 2024
Alors que les Français s'apprêtent à serrer la ceinture face à l'annonce d'une nouvelle augmentation du tarif d'utilisation du réseau de gaz au 1ᵉʳ juillet 2024, comme annoncée par la CRE, cette dernière semble leur apporter une lueur d'espoir. Des…

COMMENTAIRES

  • Il y a un effet “boule de neige” qui est appliqué par certains organismes notamment aux Pays-Bas et qui est très efficace.

    Une entité (habitat, logement, entreprise etc) fait des travaux d’efficacité énergétique. On l’aide financièrement. En contrepartie des gains réalisés elle rembourse son aide qui sert ainsi à d’autres etc

    En conséquence on ne s’endette pas comme dans un prêt classique qui n’est pas assorti de résultats et où tout peut donc arriver, mais on est au contraire aidé à faire des travaux réellement efficaces dans l’intérêt du prêteur comme du débiteur.

    L’organisme gestionnaire peut en outre sélectionner et conseiller les meilleures entreprises car c’est dans son intérêt qu’il y ait des résultats les plus positifs.

    Alors qu’en pratique un trou oublié de quelques cm dans une isolation c’est comme une fenêtre ouverte et çà arrive encore trop souvent. De même une pompe à chaleur est rarement à son Cop maximal faute d’entretien adéquat, d’usage etc (contrairement au solaire thermique plus fiable)

    Comme il y a lieu d’avoir désormais une approche globale rapide et efficace sans impacter la dette mais au contraire en la réduisant, l’énorme levier de l’épargne, des sicav, de l’assurance-vie, des comptes-titres, du Financement participatif etc ne sont encore que très peu ou pas du tout employés.

    Le Financement participatif ce n’est pas très difficile, un léger coup de pouce fiscal vers les projets de rénovation énergétique alors que l’immobilier et les énergies renouvelables sont en tête de ce secteur et ont la faveur des français, devrait accélérer les investissements efficaces.

    Pour les sicav, comptes-titres et assurance-vie, et dès lors que les épargnants préfèrent souvent à juste titre de la liquidité pour leur épargne, on peut se demander :

    – pourquoi une sicav qui investirait dans des entreprises d’énergies renouvelables françaises, d’efficacité énergétique, de mobilité durable, de transports durables, de stockage, d’hydrogène etc et on a de quoi faire sans penser seulement à Air Liquide, Bolloré etc tellement les changements à réaliser sonts importants (fonds chaleur, transport hydrogène etc) n’investirait pas non plus un % à du capital investissement ou risque dans l’innovation de ces secteurs et dans les opérateurs en charge de la rénovation énergétique pour répondre aux besoins très importants et à la nécessité de mobilistaion générale

    – pourquoi il n’y aurait pas obligation pour l’assurance-vie (plus de 1600 milliards d’euros) d’avoir 5 à 10% de l’épargne dans ce type sicav et sinon d’avoir un % de taxe plus élevée sur le fonds euros (très majoritaire en assurance-vie) qui n’est pas aussi efficace sur l’économie, les emplois etc puisque ce sont principalement des fonds d’Etats, des obligations à rendement souvent négatifs etc

    Si 10% de la seule assurance vie est affectée à la transition énergétique et à l’innovation dans ces secteurs qui vont concerner notre quotidien et l’économie mondiale pendant encore quelques décennies et qui sont essentiels pour nos exportations, compétitivité etc c’est dans l’absolu 160 milliards d’euros et beaucoup plus avec les comptes-titres, et c’est en outre plus profitable et plus liquide en cas de crise que les fonds euros qui peuvent être bloqués.

    Répondre
  • En complément il y avait des échanges à Stanford récemment sur le rôle que doit jouer l’Etat (dans ce cas américain) dans le contexte actuel et on peut relever des points importants que cet article résume assez bien et qui peuvent être adaptés à d’autres pays et en partie à la France et même optimisés et complétés :

    “Dans le domaine des technologies propres aujourd’hui, le gouvernement ne devrait pas faire des investissements de type capital-risque dans des entreprises qui sont assez avancées.

    Si le gouvernement veut stimuler les technologies propres, les fonds publics devraient plutôt aller à la recherche et au développement de technologies trop spéculatives pour que le secteur privé les parraine. Ces sommes devraient être relativement modestes et réparties entre de nombreuses technologies prometteuses.

    De bonnes politiques publiques sont essentielles au développement de l’énergie durable, et elles offrent un large éventail de prescriptions politiques qui aideraient à bâtir le marché et l’infrastructure :

    – Le gouvernement devrait créer des marchés en stimulant la demande d’énergie propre par des mesures incitatives comme la taxation des émissions de gaz à effet de serre, l’octroi de crédits d’impôt pour les véhicules éconergétiques et l’établissement de normes d’efficacité pour les appareils et les ampoules électriques.

    – Les prêts à faible taux d’intérêt garantis par l’État ne devraient être offerts qu’aux entreprises en démarrage qui ont déjà éliminé presque toute incertitude technique et qui ont atteint des coûts de production faibles.

    – Au lieu d’appuyer la commercialisation des technologies de pointe par des investissements directs, le gouvernement peut appuyer ces entreprises par des contrats d’approvisionnement à long terme à des prix concurrentiels.

    – Le gouvernement devrait informer les investisseurs lorsqu’une technologie particulière est prête à être commercialisée et éduquer les consommateurs au sujet des nouvelles options sur le marché.

    Au fur et à mesure que ces politiques créent de la demande et que les technologies se développent, les investisseurs dans les technologies propres peuvent identifier des équipes solides à soutenir.

    Aujourd’hui, les entreprises américaines qui réussissent dans le domaine de l’énergie solaire sont celles qui fournissent des services et des financements plutôt que de fabriquer des panneaux solaires.

    Les entrepreneurs devraient d’abord apprendre ce que le marché veut avant de développer une nouvelle technologie.”

    https://news.stanford.edu/2018/08/24/lessons-learned-future-cleantech-investments/

    .

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.